Deux étudiantes en sciences occultes sont à la recherche du tombeau de la comtesse Wandessa, personnage historique suspecté de vampirisme. Égarées en pleine campagne, elles sont accueillies dans la demeure isolée du comte Waldemar Daninsky, condamné à se transformer en loup-garou depuis qu’il a été lui-même mordu.
Avis de Cherycok :
Les films faisant s’affronter deux (ou plus) figures iconiques du cinéma comme par exemple Alien vs Predator ou Freddy vs Jason ne sont pas nouveaux et dès les années 40, on voit fleurir des « monster mash » avec par exemple Frankenstein rencontre le loup-garou (1943), El Castillo de los Monstruos (1958) ou encore The Werewolf Versus the Vampire Woman (1971), La Noche de Walpurgis de son titre original puisqu’il s’agit d’une co-production entre l’Espagne et l’Allemagne, sorti chez nous sous le titre La Furie des Vampires. Et comme ce dernier vient de sortir chez nous en blu-ray sous la houlette de Rimini Editions, c’était l’occasion de découvrir un des films qui a incarné le renouveau du cinéma horrifique espagnol au début des années 70. Avec son succès commercial et son exportation internationale, La Furie des Vampires est même au fil des années devenu un petit classique du cinéma bis espagnol et, encore aujourd’hui plus de 50 ans après sa sortie, ça fonctionne toujours pour qui aime un tant soit peu ce genre de bobine au charme désuet.

Il y a beau avoir « Vampires » dans le titre, le monstre central de La Furie des Vampires est un loup-garou et on y trouvera également des sorcières. Un bien beau panel de monstres pour un film qui, avec un budget qui semble famélique, arrive pourtant à créer une sympathique atmosphère gothique. Des décors de château, des éclairages artificiels, des ralentis pour accentuer l’aspect spectral de certains personnages, Leon Klimovsky arrive avec peu de moyens à donner un certain cachet à son film. Sa mise en scène va jouer avec les contrastes, certains plans sont vraiment travaillés et il se dégage une réelle personnalité visuelle, mais aussi sonore, qui vont en faveur du film. Certains plans sont joliment stylisés, à grand renfort de fumée lors des apparitions des vampires ou des métamorphoses du loup-garou délicieusement kitchs malgré des maquillages plutôt réussis pour l’époque, bien que pouvant paraitre rudimentaires aujourd’hui. L’amateur de gore sera malheureusement déçu avec des effets sanguinolents réduits à leur strict minimum alors qu’avec un loup-garou et des vampires, il y avait moyen de se lâcher un peu plus, surtout à une époque où le duo Blood Feast (1963) / 2000 Maniaques (1964) de Herschell Gordon Lewis avaient ouvert la voix au gore gore craspec et où La Nuit des Morts-vivants (1968) de George A. Romero avait remis en avant certains codes du genre. Certaines scènes sont réellement marquantes à l’instar de ce passage où l’héroïne découvre que sa copine s’est faite vampiriser dans un couloir blanc enfumé jouant sur les perspectives, ou même tout simplement le look du loup-garou, délicieusement kitch mais aussi complètement authentique.

Nous sommes ici dans ce que les américains appellent un « B-Horror » avec tout ce que cela comporte de clichés et autres excès en tout genre. Sauf que ces clichés, avec le kitch ambiant de l’ensemble, donnent réellement un certain charme nostalgique à La Furie des Vampires. Bien entendu, certains pourront considérer le film comme un nanar, ce qu’il est sous certains aspects, mais c’est plus un film qui s’avère divertissant malgré ses limites dont il semble de toutes façons être conscient. Ce kitch de tous les instants, on le retrouve également dans le jeu des acteurs qui n’a clairement aucune subtilité, en particulier celui de Paul Naschy qui interprète le loup-garou. Les dialogues sont souvent maladroits, mais le charisme de Naschy vient contrebalancer et son incarnation du lycanthrope reste malgré tout un des points forts de La Furie des Vampires. Le reste du casting est inégal, avec d’un côté des prestations efficaces avec une vraie présence des acteurs, mais de l’autre des seconds rôles à côté de la plaque en plus d’avoir été affublés de personnages grotesque (la barmaid maquillée comme un camion volé). Le film souffre également parfois d’un rythme inégal, avec un script qui semble privilégier un enchainement de scénettes plus qu’une réelle cohérence sur la durée. Sauf qu’entre chaque scénettes marquantes (une arrivée au ralenti dans la brume, une transformation, une découverte, une apparition nocturne, …), il y a quelques longueurs narratives à cause de scènes moins réussies qui semblent faire office de remplissage. Malgré tout, le La Furie des Vampires devrait plaire aux amateurs de cinéma gothique européen, aux fans de cinéma d’horreur classique, nostalgiques ou amateurs de films de monstres.

| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Le kitch… ♥ Un visuel fort ♥ L’atmosphère gothique ♥ Des maquillages réussis pour l’époque |
⊗ … qui pourra en rebuter certains ⊗ Un jeu d’acteur très inégal ⊗ Quelques longueurs |
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| Incarnant le renouveau du cinéma horrifique espagnol au début des années 70, La Furie des Vampires est un film délicieusement kitch, imparfait mais sincère, qui séduit par son ambiance rétro et son esthétique, et qui divertira ceux qui en acceptent les codes. | |

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LA FURIE DES VAMPIRES est sorti le 16 septembre 2025 en combo Blu-ray / DVD chez Rimini Editions pour 24.99€. Il peut par exemple être acheté ICI. Le coffret est présenté dans un boitier Digipack 3 volets contenant un blu-ray du film en version longue (1h35) et en version cinéma (1h27), le DVD du film en version longue, le DVD du film en version cinéma, et un livret de 24 pages écrit par Marc Toullec. En plus du film, on y trouve : « El Hombre Lobo : Le cas Waldemar Daninsky » : Par Alexandre Jousse, avec interviews de Paul Naschy (2023) et Laurent Aknin, historien du cinéma (2025, 36’36”). |

Titre : La Furie des Vampires / La Noche de Walpurgis
Année : 1971
Durée : 1h35
Origine : Espagne / Allemagne
Genre : Werewolf vs Vampires
Réalisateur : Leon Klimovsky
Scénario : Paul Naschy, Hans Munkel
Acteurs : Paul Naschy, Gaby Fuchs, Barbara Capell, Andrés Resino, Yelena Samarina, José Marco, Betsabé Ruiz, Barta Barri, Luis Gaspar, Ruperto Ares, Julio Peña



























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