Un vendredi soir, au début des années 1960, un visiteur inattendu arriva dans la campagne de l’Indiana. Contrairement à tout ce que l’humanité avait connu auparavant, cet étrange inconnu allait semer le chaos dans le comté idyllique de Beutter.
Avis de Cherycok :
Un peu à l’instar de Burning Blood qui a été tourné en 2018 mais qui est sorti en 2024, Atonement de Mark Woo (Due West, Undercover Duet) et de l’acteur Ronald Cheng, qui signe ici son premier film, a été tourné en 2018 mais n’est sorti qu’en 2025. Burning Blood avait été repoussé aux calanques grecques à cause de soucis de santé de son réalisateur, puis de problèmes de production, mais pour Atonement, c’est un tout autre problème. Certes, il y a eu des soucis de production aussi, mais c’est surtout des soucis de censure auquel le film a dû faire face, avec des scènes entières qui ont apparemment été refusées par la censure, ce qui a nécessité des remontages répétés qui ont retardé le projet pendant de longues années. Le problème d’un film qui a eu droit à ce genre de traitement, et qui donc ne ressemble sans doute plus vraiment au projet de départ, c’est que ce charcutage en règle se ressent au visionnage et ici, ça fait clairement perdre de la force à cette histoire de vengeance / rédemption qui arrive malgré tout par à-coups à nous montrer ce qu’était le produit original. On aurait pu avoir quelque chose de vraiment percutant, mais si on juge le résultat tel qu’il est aujourd’hui, le constat est moins reluisant bien que malgré tout sympathique.

Si le scénario de Atonement vous est familier, c’est que, outre le fait que ce genre de synopsis a déjà été vu et revu dans les cinémas de nombreux pays, il ressemble étrangement à celui de Paradox de Wilson Yip sorti en 2017, soit un an auparavant que Atonement soit tourné. Il est donc question ici d’un père célibataire qui va se lancer à la recherche de sa fille kidnappée en Thaïlande avant que cela ne vire en vengeance pure et dure. Du déjà vu donc, mais du déjà vu qui va intriguer dès la scène d’intro, avec un Ronald Cheng (Agent Mr Chan, la saga The Four) à contre-emploi, métamorphosée, qui va trainer en pleine rue bondée, avec une chaine, un homme ensanglanté avant de se faire arrêter par la Police. Ronald Cheng est d’ailleurs ici assez impressionnant et il est le cœur du film. Il incarne à la perfection ce père rongé par la culpabilité, partagé entre impuissance et colère, prêt à tout pour réparer l’irréparable. Un rôle sombre, une performance solide et un acteur qui tient le film sur ses épaules en s’engageant physiquement à fond jusque dans les scènes d’action et de violence. La jolie Chrissie Chau (Men Suddenly in Love) vient amener un peu de douceur au film, bien que son rôle ne soit au final pas suffisamment développé pour être marquant (à cause de la censure ?). Bien qu’il y ait un peu d’action (on y reviendra), Atonement ne joue pas cette carte là et va plus s’appuyer sur le drame psychologique, le désespoir ou encore la souffrance de ce genre de situation, le rapprochant plus d’un drame autour de la perte et de la vengeance plutôt qu’une démonstration martiale comme peuvent l’être certains films du même genre. L’expérience n’en est que plus sombre, plus humaine, parfois plus poignante, mais les coupes de la censure se ressentent parfois trop, donnant à la construction et à l’histoire des allures de film inabouti.

Le postulat de départ est bon, mais la narration se fait parfois maladroite On nous fait comprendre que le personnage principal, obsédé de vengeance, s’est préparé pendant deux ans, mais la tension ne prend au final jamais vraiment. On a l’impression qu’il manque des scènes, on aurait aimé voir cette préparation, on aurait aimé comprendre comment le personnage central est devenu une machine de guerre, comment il en est venu à certaines décisions, l’évolution de sa vie avec le personnage de Chrissie Chau, … Bref, on a vraiment cette impression qu’après plusieurs remontages, ils ont fait avec les scènes qu’on leur a laissées, quitte à parfois faire un peu de remplissage avec des flashbacks. Même la fin est quelque peu problématique, un peu trop abrupte, sans véritable climax, comme si là aussi il manquait quelque chose. C’est vraiment dommage car si on essaie de reconstruire mentalement ce qu’aurait pu/dû être le film, on ne peut qu’être déçu de ce qu’on vient de voir. Malgré tout, Atonement reste un film honnête et propose même des scènes très réussies à l’instar du moment où le personnage de Lung fait son discours d’excuse, à l’instar de la relation qui s’installe entre ce dernier et un autre détenu, interprété par le toujours excellent Philip Keung (Chasing the Dragon, Bursting Point), à l’instar de la grosse scène d’action dans la prison qui, bien que bancale dans sa façon de vouloir absolument faire un (faux) plan séquence, n’en demeure pas moins très fun. En l’état, Atonement ne réussit pas tout ce qu’il entreprend mais on sent malgré tout un film sincère, qui a envie de raconter une histoire sombre et douloureuse sans rien édulcorer.

| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Un scenario simple et efficace… ♥ Un casting solide ♥ Des scènes très réussies |
⊗ … plombé par une narration étrange ⊗ Les dégâts de la censure |
|
|
|
| Tourné en 2018 mais sorti en 2025 après moult remontages exigés par la censure chinoise, Atonement arrive à être souvent captivant malgré des défauts engendrés par sa production chaotique. Le résultat est bancal, certes, mais néanmoins intéressant. | |
Titre : Atonement / 阿龍
Année : 2025
Durée : 1h35
Origine : Hong Kong
Genre : La vengeance à tout prix
Réalisateur : Mark Woo, Ronald Cheng
Scénario : Mark Woo, Ronald Cheng, Lam Fung
Acteurs : Ronald Cheng, Chrissie Chau, Philip Keung, Jiang Chao, Fu Sung-Ying






















![[JV] Silent Hill f (2025 – Playstation 5)](https://www.darksidereviews.com/wp-content/uploads/2025/10/SILENT-HILL-f_20251005000416-680x340.jpg)
![[Film] The Operative, de Robert Lee (2000)](https://www.darksidereviews.com/wp-content/uploads/2025/11/vlcsnap-2025-11-14-20h11m08s652-640x340.png)
![[Portrait] Qin Peng-Fei, le meilleur de l’action chinoise ?](https://www.darksidereviews.com/wp-content/uploads/2025/04/QinPengFei-680x340.jpg)
![[Interview] Nicolas Errèra – Le plus hongkongais des compositeurs français](https://www.darksidereviews.com/wp-content/uploads/2025/11/Interview-Errera-680x340.jpg)




![[Film] Rosa, de Joe Cheung (1986)](https://www.darksidereviews.com/wp-content/uploads/2025/11/rosa-680x340.jpg)
![[News] Les nouveaux HK du Chat qui Fume s’illustrent](https://www.darksidereviews.com/wp-content/uploads/2025/11/LeChat-Logo-680x340.jpg)
![[Film] The Town of Ghosts, de Todd Zhang Tao (2022)](https://www.darksidereviews.com/wp-content/uploads/2025/10/thetownofghosts-680x340.jpg)

