[Film] Afterburn, de J. J. Perry (2025)


Dans un monde ravagé, une éruption solaire a détruit toutes les formes de technologie dix ans plus tôt. Jake, un ancien soldat, est devenu chasseur de trésors. Il cherche — pour le compte de clients riches et puissants — des objets datant d’avant l’éruption. Il fait équipe avec Drea, une combattante de la liberté, afin de mettre la main sur La Joconde, également convoitée par un seigneur de guerre.


Avis de Cherycok :
Comme je n’en ai jamais assez du post-apo, après Le Chevalier du Monde Perdu, me voilà en train de vous parler d’un autre film mettant en scène un monde ravagé avec Afterburn. Sauf que ce coup-ci, c’est un post-apo tout récent de 2025 et qu’il n’est pas du tout lowcost puisqu’on a alloué 57M$ à son réalisateur J. J. Perry. Coordinateur de cascades reconnu qui a par exemple travaillé sur Avatar 2 ou encore les sagas Fast and Furious et John Wick, J. J. Perry a commencé sa carrière de réalisateur en 2022 avec le sympathique Day Shift. Deux ans plus tard, il remet le couvert avec un autre film misant beaucoup sur l’action, The Killer’s Game, avec entre autres Dave Bautista. Il remet le couvert avec ce dernier pour son dernier film en date, Afterburn donc, une bobine post-apo basée sur la bande dessinée du même nom créée par Scott Chitwood et Paul Ens éditée par Red 5 Comics mais dont on a modifié l’histoire originale pour l’adapter au scénario du film. Bien qu’il possède de bons moments, Afterburn, malgré ses 57M$ de budget, arrive à paraitre parfois aussi cheap que ses homologues lowcost italiens des années 80.

Le projet Afterburn apparait en 2008 et c’est au départ Gérard Butler qui doit avoir le rôle principal sous la houlette d’Antoine Fuqua (Training Day, Equalize). Lorsque Fuqua se désengage du projet, il atterrit dans un premier temps dans les mains de Tommy Wirkola (Dead Snow, Seven Sisters), puis dans celles de Jeong Byeong-Gil (The Villainess, Carter). En 2018, le projet est réellement lancé puis rapidement interrompu avant de reprendre en 2024 mais avec ce coup-ci J. J. Perry au poste de réalisateur et Dave Bautista (Les Gardiens de la Galaxie) pour incarner le personnage principal. Tous les codes et clichés du post-apo comme on en faisait plein dans les années 80 sont là, mais avec 57M$ de budget : les courses poursuites avec des motos ou des voitures customisées, les cascades motorisées, les explosions, le groupe de héros qui font équipe avec un but commun, les méchants militaires au look nazi qui ont pris le pouvoir, des gangs, des bâtiments abandonnés, une carrière abandonnée, et donc une éruption solaire qui a plongé le monde dans le chaos et la désolation. La représentation du monde post-apo, en termes de décors et de costumes, est plutôt crédible, à défaut d’être originale. La photographie verse dans la facilité, avec des couleurs délavées, très grisâtres, un look poussiéreux. Malheureusement, certains plans sont visuellement ratés, en particulier ceux qui nous montrent un ciel plein d’aurores boréales. D’autres à l’inverse ont un rendu plutôt convaincant, comme des plans de villes presque à l’abandon. Certes, il y a du CGI, comme ces rêves du personnage principal qui se voit sur un bateau en pleine mer, ou pour rendre les décors un peu plus post-apo, mais ils ne sont en général pas envahissants et vont essentiellement servir pour l’univers et l’ambiance que pour l’action. Et ce n’est pas plus mal car ils sont loin d’être parfaits (le final avec le train est assez moche, certaines explosions numériquement ratées), donc c’est bien que le réalisateur ait choisi de les utiliser que pour ce qui était nécessaire.

Dave Bautista n’est pas le meilleur acteur de tous les catcheurs qui se sont reconvertis dans le cinéma, mais son charisme et sa carrure imposante compensent son jeu souvent approximatif. Samuel L. Jackson fait ce qu’il sait faire de mieux, c’est-à-dire du Samuel L. Jackson, et c’est ce qu’on lui demande. Olga Kurylenko est jolie et badass, et c’est bien suffisant pour le public de ce genre de divertissement. Voilà, pas plus de profondeur, ce n’est clairement pas ce qui est recherché et le temps qu’on gagne avec cette absence de caractérisation, on le perd en attachement des personnages dont on finit rapidement par se foutre complètement. Ils sont de toutes façons desservis par des dialogues qui manquent clairement de nuance et un scénario des plus linéaire. Jamais il ne cherche à dévier de sa trajectoire, jamais il ne cherche à être original, avec des motivations de personnages qui restent très sommaires. Et puis pourquoi ce plan final complètement inutile alors que tout le film s’évertuait à ne pas mettre un love interest au héros, avec une Olga Kurylenko en femme forte et indépendante… Que reste-t-il alors à cet Afterburn des plus oubliables ? Les scènes d’action. Alors attention, pas de quoi sauter au plafond, mais on sent très rapidement que c’est un coordinateur des cascades qui est aux commandes du film. Quand il faut faire péter des bagnoles, il fait péter des bagnoles. Quand il faut faire passer une bagnole par-dessus un tank, ils font passer une bagnole par-dessus un tank. Ça fait plaisir de voir que malgré les facilités numériques d’aujourd’hui, certains réalisateurs tiennent encore à ce que le rendu des cascades soit authentique. Même chose en ce qui concerne les quelques bastons mano à mano avec un metteur en scène qui sait où placer sa caméra et comment monter la chose. En plus, le film ne lésine pas sur les effets gores et même si le sang est dans la plupart du temps numérique, le résultat est souvent assez agréable avec son lot de têtes qui explosent et de bras arrachés sous l’impact des balles de gros calibres. Malheureusement, l’ensemble est au final un peu avare en action. Il se passe certes toujours quelque chose, mais en termes d’action brute, on aurait aimé que le film nous en propose un peu (beaucoup) plus.

LES PLUS LES MOINS
♥ Des scènes d’action sympathiques
♥ Les cascades à l’ancienne
♥ Un monde post-apo bien retranscris
⊗ Des CGI très moyens
⊗ Un scénario vu et revu
⊗ Des personnages sans aucune profondeur
⊗ Parfois kitch malgré son budget de 57M
Vous voulez-voir ce que donnerait un post-apo italien des années 80 s’il avait été fait en 2025 avec 57M$ de budget ? Alors jetez un œil à Afterburn. Bon, le problème, c’est que c’est quand même beaucoup moins fun et un peu nul…

LE SAVIEZ VOUS ?
• Bien que le film ait été filmé en Slovaquie, la quasi-totalité se déroule en France dans des villes comme Saint Quentin ou Amiens.

• En mai 2025, Fourth Chance Productions s’est vu attribuer 7,7 millions de dollars par un arbitre pour fraude liée au financement du projet après que le bailleur de fonds du film, Tristian Peter, a été reconnu coupable d’avoir fraudé la société et violé un contrat d’achat dans lequel il s’était engagé à verser 7,5 millions de dollars pour la production du film en échange d’un crédit de producteur exécutif.



Titre : Afterburn
Année : 2025
Durée : 1h45
Origine : U.S.A / Slovaquie
Genre : Post-apo lowcost à 57M$
Réalisateur : J. J. Perry
Scénario : Nimrod Antal, Scott Chitwood, Paul Ens

Acteurs : Dave Bautista, Olga Kurylenko, Samuel L. Jackson, Kristofer Hivju, Daniel Bernhardt, Kevin Eldon, Eden Epstein, Simon Merrells, George Somner, Tamas Hagyo


0 0 votes
Article Rating

Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
S’abonner
Notifier de
guest

0 Commentaires
le plus ancien
le plus récent le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires