Hongkong est le cinéma de l’excès et de la surenchère. Il n’est pas donc étonnant que des films d’exploitation furieusement décomplexés y ait vu le jour. Des rejetons tarés qui ont fait le bonheur d’amateur de cinéma déviant. Ce que peu de personnes savent, c’est que ces fameux Cat3 ne sont rien d’autres que les héritiers de films méconnus que vous pourrez découvrir tout au long de ce dossier.
Martin Vieillot (juillet 2004)
Introduction
Sentenced To Hang (89) a été le premier film hongkongais à subir les affres d’une classification en Catégorie 3. Cette classification avait pour but de limiter l’accès d’un film à certaines classes d’âges en jugeant pour cela des critères bien précis. Si bien évidemment les thèmes de la violence et du sexe viennent en premier lieu à l’esprit, l’utilisation d’un langage choquant, la représentation de cérémonials mafieux, de personnes handicapées, ou bien encore un contenu social dérangeant peuvent aussi valoir au film une classification en 3 ème catégorie. On notera qu’il est également écrit que l’utilisation de faits divers peut justifier certains débordements jusqu’alors prohibés. Remarque qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd !
La mise en place d’un tel dispositif a permis l’émergence d’un nouveau genre : la Cat 3.
Bien plus qu’une simple classification, ce genre avant tout un état d’esprit, une démarche ouvertement mercantile. Des films qui acceptant l’infamant label ont pu explorer librement de nouveaux horizons. S’il est coutume d’associer Cat 3 et cinéma extrême, il faut bien avouer qu’à part quelques exceptions notables, la Cat 3 est avant tout un cinéma bis inoffensif. Un cinéma d’exploitation décomplexé, subtil mélange de violence, d’érotisme bon marché et d’humour douteux. Pour des personnes cherchant des films réellement dérangeants et troublants, on leur conseillera d’aller jeter un œil sur le voisin nippon.
Cette 3ème zone est un véritable fourre-tout où l’on peut trouver pêle-mêle : histoire de serial-killer (Dr. Lamb), polar violent (Whore and Policewomen), drame dénudé (Love in Sampan), film magico-fantastique (Erotic Ghost Story) et même wu xia pian érotique (Slave of the Sword), j’en passe et des moins bons… On passera sous silence le grand nombre de films classiques greffés d’une seule et unique scène érotique sans aucun rapport avec l’histoire (la mythique scène de douche). Ces film qui, jugés décidément trop nuls par leurs producteurs, se voient ainsi octroyer le précieux sésame vers la 3ème catégorie, genre assurément plus rentable !
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Tous ces films, qui sont depuis passé à la postérité, sont-ils issus d’une génération spontanée ou bien ont-ils tiré leurs racines et leurs influences d’une cinématographie déjà fertile ?
Ce dossier tentera de répondre à cette vaste question en essayant de regrouper par thèmes les courants majeurs ayant influencé les Cat3. Une attention particulière sera également donnée au classement chronologique de ces films.
Les différents aspects de la production pré-Cat 3
Une violence déjà présente
Les années 70 marquent l’arrivée de la violence explicite dans l’ex-colonie, notamment dans les films de Chang Cheh tels Heroic Ones (70) (David Chiang écartelé par deux chevaux ! ), New One Armed Swordsman (71) ou bien encore Boxer from Shantung (72) . Des scènes barbares d’une violence brute et sadique qui marqueront fortement les esprits. La représentation du sexe à l‘écran reste beaucoup plus prude et les étalages de chairs fraîches peu nombreux. On notera tout de même quelques apparitions dénudées dans Princess Iron Fan (66) ou Knight of Knights (66).
Un courant de modernité: le cinéma d’exploitation
Cette décennie verra aussi l’avènement du genre dit « érotique », des films d’une profonde médiocrité à des années lumières de leurs homologues nippons. Des films qui ne méritent pas leur place dans ce dossier. Mélange boiteux de comédie et de drame où l’on recherche encore désespérément la moindre tension érotique.
Les vrais débuts du cinéma d’exploitation dit moderne se situent en 1973 avec deux coups d’éclat, décalques de formules occidentales à succès : Kiss of Death (Rape and Revenge) et Bamboo house of Dolls (Women In Prison). Deux films de Kuei Chih Hung et Ho Meng Hua qui emmèneront la Shaw vers des horizons définitivement moins nobles que ceux des wu xia pian/kung fu pian, drames et autres films d’opéra.

Le fameux Shawscope mis à contribution dans The Bamboo House Of Dolls
Durant tout le reste de la décennie, la Shaw Brothers sera le fer de lance du genre et produira des films dans des domaines variés tel que celui du polar violent (la série The Criminals, Sexy Killer, la série des Hustler) , celui des serial-killers (Killer Snakes, The Psychopath, Teenager’s Nightmare) et même celui des gang de filles décalque des Sukeban nippons (Mini-Skirt Gang en 74). Autant de films qui font le régal des cinéphiles déviants.
Les productions cantonaises : les vrais ancêtres des Cat3
L’arrivée des années 80 marquera le passage du flambeau aux productions cantonaises, la Shaw Brothers ayant en effet décidé de se spécialiser dans le genre horrifique. L’utilisation de la violence contaminera toutes les couches du cinéma HK et en deviendra une composante majeure. S’il est illusoire de vouloir analyser ici les répercussions profondes d’un tel courant sur toute une industrie, voici chroniqués quelques films qui par leur approche frontale et revendiquée de la violence et du sexe peuvent être considérés comme des précurseurs des Cat3.
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| He lives by night |
Sketch
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En effet dès 1983, un film comme Red Panther posait déjà toutes les bases du genre: le mélange si particulier entre violence et comédie scabreuse. En l’état, imputer l’avènement des Cat3 à un simple relâchement de la législation serait ignorer une des caractéristiques majeures du cinéma HK: la recopie jusqu’à épuisement d’une formule populaire. Bien que la classification Cat3 remonte à 1989, la vraie déferlante n’arrivera qu’à partir de 1992 avec le succès de films tels que Dr Lamb ou Sex and Zen. Il est fort probable que si des films tels que Red Panther avaient connu un succès retentissant en leur époque, l’histoire aie été toute autre.
L’année 1988 verra aussi apparaître des polars très noirs tels The Big Heat, Tiger Cage, On The Run. Classiques reconnus, ils ne sont pas traités dans ce dossier. Leur influence n’est évidemment pas à négliger lorsqu’il s’agit de déterminer les causes ayant mené à l’instauration d’une telle classification.
Les différents aspects de la production pré-Cat 3
S’il est pour habitude de dénigrer les films d’horreur HK et de les affliger d’une incurable indigence chronique, ce dénigrement témoigne avant tout d’une flagrante méconnaissance et d’un regrettable désintérêt d’un genre qui a pourtant beaucoup a offrir. HK possède une vraie tradition des films d’horreurs qui diffère sensiblement de ses congénères occidentaux et offre une vraie alternative aux cinéphiles curieux.
Ma-Xu Weibang , le précurseur
Ma Xu Weibang est connu comme étant le premier réalisateur chinois oeuvrant dans le genre horrifique. Qualifié de cinéaste du macabre et de la cruauté, ses films sont décrit comme étant de sombre et désespéré mélodrame où se croisent chanteurs d’opéra défigurés, des savants fous, des lépreuses à l’agonie et des servantes perdues dans des maisons hantées. Ses titres les plus connus sont Le Chant de Minuit (1937), La Lépreuse (1939), Le Chant de Minuit 2 (1941), Pluie Nocturne sur le Mont Han (1942) ou bien encore Bégonia d’automne (1943). Autant de films malheureusement invisibles et qui, espérons le, ne le resteront pas.
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La Shaw Brothers , pionnière d’un genre en pleine émergence
En fait de cinéma d’horreur, il faudrait plutôt parler de d’horreur fantastique. Doté d’un folklore religieux et mythologique très riche, les cinéastes locaux n’ont pas à chercher bien loin la source de leurs inspirations. Le thème majeur du cinéma horrifique HK est l’éternelle bataille entre le bien et le mal: malédictions, sorciers contre démons, et autres insectes rampants. Film fondateur inspiré par le succès par l’Exorciste, Black Magic (une production Shaw Brothers de 1975) a fortement influencé la cinématographie populaire du Sud-Est asiatique (à l’exception notable du Japon) , notamment en Indonésie où existe meme un ripoff nommé Queen of Black Magic (pour plus de détail voir l’excellent site « Weird Asia ». Trois séquelles, dont une non-officielle suivront: Black Magic 2 (76), Black Magic with Buddha (83) et surtout le fameux Seeding of a ghost (83), film introuvable réputé comme étant le chef d’œuvre incontournable du genre. Il est intéressant de constater l’évolution de la série. D’un premier film plutôt fantastique et finalement très peu gore, l’ambiance s’alourdira progressivement au fil des épisodes: corps en décomposition, insectes grouillant. Il n’est d’ailleurs pas interdit d’y voir une influence de The Beyond (81) de Fulci.
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Dans un dernier souffle agonisant, la Shaw Brothers , produira d’autres films dans le genre, on peut citer notamment Spirit of the Raped (76), Bewitched (81), Corpse (81), Curse of Evil (82) ou bien encore Boxer’s Omen (83). Ces films se complaisent à situer l’origine du mal en Thaïlande ou Malaisie (mais jamais à Hong Kong !), attitude raciste condescendante envers ces pays jugé « primitifs ». La veine horrifique contaminera peu à peu d’autres genres pour donner de films hybrides tel le wuxia/horreur Human Lanterns (82), ou encore la série comédie/horreur des trois Hex (80). Il convient aussi de mentionner Witch with Flying Head, une curieuse production, non issue de la Shaw , mais qui par certains aspects peut être aussi considérée comme un précurseur du genre.
L’horreur moderne
Profitant de la vague horrifique initiée par la SB , d’autres producteurs surferont sur la tendance en proposant des films étonnants et injustement méconnus : les années 81 à 83 constituent l’âge d’or du cinéma d’horreur HK. Si ces films apparaissent aujourd’hui très datés, il serait injuste de ne pas leur reconnaître de réelles qualités. L’industrie cinématographique hongkongaise a montré quelle était capable d’assimiler des influences occidentales et de leur donner une spécificité locale. Films souvent inégaux, ils n’en sont pas moins par instants réellement fascinants et uniques.
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Rape After
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Calamity of Snakes
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Après 1984, on ne retrouvera plus jamais de tels moments, de telles ambiances. L’industrie HK toujours à l’affût de nouvelles tendances changera de cap et laissera le genre définitivement à l’abandon.
La mort d’un genre
Au milieu des années 80, le genre partira en complète déliquescence pour finir par ne plus jamais s’en relever. Les producteurs exploiteront jusqu’à l’épuisement d’un filon déjà agonisant, faute d’avoir su se renouveler. On retrouve dans ces médiocres films le duo d’acteurs Kwan Hoi San et Ku Feng (le sorcier de Black Magic). Des chefs d’œuvre aux titres d’une originalité folle : Curse (85), The Curse (87) Dead Curse (85), Devil Curse (88), Devil And The Ghostbuster (88)..
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Curse
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Devil Curse |
Aussi médiocres soient ils, ces films post-85 préfigurent la vague de films fantastique tendance bis/érotique qui pulluleront sous la bannière Cat3 avec des titres aussi évocateurs que Witchcraft vs Curse, Man of Nasty Spirit, Eternal Evil of Asia, Erotic Ghost Story, Black Magic (encore!), Evil Black Magic (décidément!), Exodus from afar (1998..et encore Kwan Hoi-san en sorcier !).
Les différents aspects de la production pré-Cat 3
Au début des années 1980, la situation sociale à Hong Kong était chaotique, accords de rétrocession en pleines négociations, afflux massif de réfugiés. Le cinéma s’est trouvé être un moyen tout indiqué pour refléter et exorciser l’angoisse et la peur de toute une population.
Rape and Die
Sombre état des lieux : quand le social se mêle à la violence
A réalité sombre, films sombres. Ce contexte social violent va donner naissance à des productions bien particulières. En apparence, ces films semblent vouloir refléter et dresser le bilan d’une société en pleine crise : jeunesse perdue et sans avenir, cellule familiale détruite, institutions en pleine débandade. Si ces films extrêmement dépressifs sont un vrai reflet de la situation sociale de l’époque, ils n’en sont pas moins ambigus. Ils semblent essentiellement vouloir utiliser cet environnement chaotique dans le but inavoué de satisfaire les spectateurs en mal de sensations . Des débordements préfigurant dix ans avant les excès de ses fameux successeurs. Des films comme Untold Story (93) ou bien Red to kill (93) utilisaient eux aussi des faits divers ayant réellement eu lieu afin de justifier leur message décidément bien peu politique. Déjà en 1973, The Delinquent mélangeait allégrement social et exploitation.

Certes, l’Enfer des Armes (80) s’est fait épingler par le comité de censure de l’époque pour son message jugé subversif. Cependant, si la représentation d’une jeunesse terroriste n’a pas été du goût des censeurs, les tortures humaines animales, la violence, le racisme primaire (ingrédients de tout bon film politique comme tout le monde le sait…) n’ont pas guère suscité de réprobations. Concernant des films tels Rape and Die (83), Crazy Blood (83), Lost Souls (80) ou bien encore Cop Killer (82), est-ce l’absence de la caution Tsui Hark qui empêche de leur conférer un message politique?
L’Enfer des armes
En complément à ce dossier, vous pouvez également lire la critique de l’ignoble et hypocrite Camp 731 (1988) film sorti à HK en 1988 et qui précipita l’arrivée de la catégorisation « Cat3 ». Des atrocités censées être justifiées par la représentation d’une vérité non pas sociale mais « historique » qui , aussi indéniable soit elle, restent bien éloignées des notions d’art ou de divertissement prêtées jusqu’alors au cinéma.

l’un des crucifiés de l’ignoble Men Behind the Sun (Camp 731)
Conclusion
L’avènement des années 70 marquera l’explosion des films d’exploitations. En proie à une crise financière sans précédent, la Shaw Brothers allait être la pionnière dans la transgression de la bonne morale et ainsi inaugurer une nouvelle ère résolument moderne. Décalques de formules occidentales à succès, ces films allaient asseoir pour de bon la présence de la violence et du sexe dans les salles obscures. C’est de ce terreau fertile que naîtront des productions cantonaises proposant des formules plus locales et spécifiques. Présence d’humour typiquement hongkongais dans des films tels Red Panther ou Sketch, les ancêtres des Cat3 tendance serial-killer. Utilisation du folklore magique local pour des films d’horreur fantastique dont les rejetons déliquescents inspireront une multitude de Cat3 érotique/fantastique. Récupération de faits divers pour des films pseudo-sociaux riches en débordements, un credo bien commode qui donnera naissance aux fleurons du genre (Red To Kill, Dr. Lamb).
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L’ancêtre d’Anthony Wong dans Red Panther
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Les excès des Cat3 modernes étaient déjà présents dans tous ces films antérieurs à 1989. Les représentations de viols, massacres, ou autres scènes gores n’ont été apparemment que peu freinées par la censure locale et leur présence occupait alors une place non négligeable de la production de l’époque. Sans vouloir nier l’impact d’une telle classification, l’émergence de la déferlante Cat3 au début des années 90 est plus liée à un effet de mode (résultant de la recopie de filons juteux) que d’une soudaine levée des tabous. Néanmoins un des apports indiscutables concernera la représentation du sexe à l’écran. Relativement présente au cours des années 70, la nudité se fera beaucoup plus discrète pendant la décennie suivante. L’instauration de la classification Cat3 aura un effet indéniable sur le boom du sexe (enfin, plutôt des scènes de douches) qui pullulera dans nombreuses productions obscures.
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Devil Sorcey : La mythique scène de douche à l’impact érotique contestable |
Genre phare du début des années 80, l’horreur fantastique ne connaîtra curieusement plus aucun successeur. Des films qui restent encore malheureusement méconnus et possédaient une réelle atmosphère. Des films sans doute trop effrayants et réels pour un public qui préfère jouer à se faire peur avec de minables productions dont je ne citerai même pas de noms.
Le sang, le sexe, la violence ont toujours fait partie intégrante de la production cinématographique hongkongaise. Une longue tradition riche en débordements surprenants, violents, dérangeants mais aussi souvent très naïfs. Des productions le plus souvent médiocres mais qui possédaient ce grain de folie qui faisait tout le prix d’un certain cinéma aujourd’hui bel et bien disparu.
Sources et Liens :
HKmag n°4
HKmag n° 11 (spécial Cat3)
Le site Cho Yaba (les archives du site de Zéni : de très nombreuses critiques en français)
Le site Weird Asia :Un excellent site méconnu sur les bizarreries asiatiques. De nombreuses critiques abondamment illustrées de films HK mais aussi indonésiens et philippins. Que demande le peuple ? (anglais)
Le site français HKmania – ExtremAsia (Un large panel des déviances asiatiques : HK, Japon…)
Autres : Cho-yaba : Pink Screen (parce qu’il n’y a pas que la Cat 3 dans la vie.. Le nouveau site de Zeni sur les films érotiques japonais, un site que même les anglais nous envient ! Une plongée en profondeur dans un genre foisonnant et passionnant.
Remerciements :
Je tiens à remercier Jean-Louis Ogé pour sa précieuse aide concernant la mise en ligne du dossier.
Un grand remerciement à Gunter Mueller, David-Olivier Vidouze, Stéphane « Zeni » Perrin. Stéphane Le-Saint,Gildas, Dao et tout le reste de l’équipe hkcinemagic.com.
Martin Vieillot
A lire aussi : livre de Julien Sévéon sur le même thème


















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