[Avis] Ninja, de Isaac Florentine

Titre : Ninja
Année : 2009
Durée : 1h23
Origine : Etats-Unis
Genre : Action
Réalisateur : Isaac Florentine

Acteurs : Scott Adkins, Tsuyoshi Ihara, Mika Hiji, Togo Igawa, Miles Anderson…

Synopsis : Un occidental appelé Casey, étudiant en Ninjutsu au Japon, est invité à retourner à New York pour protéger le légendaire Bitsu, un coffre blindé qui contient les armes du dernier Koga Ninja.


Avis de Jang Gerald : En parallèle à la grosse machine qu’est Ninja Assassin produit par les frères Weinstein avec la mega star coréenne Rain (vu dans I’m a cyborg, but that’s OK de Park Chan-Wook), Nu image a mis en chantier un film ayant pour principal intérêt l’art du ninjitsu, dont la mise en scène a été confiée à Isaac Florentine (yaouuhhhh!), celui qui est résponsable de quelques B movies survitaminés dignes de la bonne époque hongkongaise dont un Undisputed II (chez nous : Un seul deviendra invincible, dernier round) excitant au possible.

     

Donc non content de nous en avoir mis plein les mirettes avec un film de prison et son lot de combats clandestins d’une rare éfficacité de nos jours (difficile de dépoussiérer un genre usé jusqu’à la moelle!); avec notamment un bad guy au charisme élèctrique au possible en la personne de Scott Adkins dans le rôle marquant de Uri Boyka, arrivant même à voler la vedette à l’excellent Michael Jai White (Spawn, Dark Knight); Isaac Florentine nous revient avec l’idée surprenante de faire renaître un genre oublié mais incontournable des années 80 : le film de ninja.
Je résume donc : le réalisteur doué de Undisputed II, l’athlètique Scott Adkins, et Nu image à la production, le tout pour un film de ninja, autant dire que cette nouvelle production avait procuré au sein de la famille HKmania un engouement certain engendrant les fantasmes les plus fous lors des premières photos de tournage, les premières prises, la première bande annonce … on n’en pouvait plus tellement l’attente fut longue (gage de qualité en général lorsque la postproduction prend son temps).

Le film est enfin là, alors ? Bien ou pas bien ?!

     

Ninja commence de bien belle manière au Japon, dans une école où l’art étudié est le ninjitsu afin de devenir un grand shinobi. On s’apercevra vite qu’il y a des tensions entre les deux élèves les plus doués, l’un est japonais, l’autre américain, sans compter que ce dernier a un ticket avec la fille du maître … hum, c’est tendu du slip tout ça, et forcément, le japonais arrivera à se faire expulser de l’école après un affrontement où il aura eu recours à la violence la plus abjecte … il partira tout énervé, avec une cicatrice infligée par le gentil (inévitable hein!), la vengeance se fait ressentir.
Entre temps, notre bel occidental aura une mission des plus importantes, celle de convoyer aux Etats-unis un célèbre coffre mystérieux et convoité, où sont enfermées les armes du dernier Koga ninja.
Arrivé sur place, notre héros devra faire face à une secte impitoyable (et ridicule!) et un ninja new age tout droit sorti de G.I Joe (mais qui cela peut bien être?! Héhé!).

     

Voilà, l’histoire démarre, place à l’action, et là ça dépote sévère, surtout sous la caméra de Isaac Florentine qui arrive à dynamiser les scènes d’action sans abuser des habituels et inutiles ralentis, accélérés, au montage hystérique où tout devient illisible.
Non, ici l’action est filmée efficacement, de bien belle manière, avec quelques petits effets sympas et des prises de vue différentes, sans pour autant nuire aux chorégraphies, où chaque petits détails sont facilement visibles (les flingues qui volent après un désarmement musclé, même sous un autre angle!).
Et il fallait un gars de la trempe de Isaac Florentine pour mettre en valeur les superbes chorégraphies et cascades assez démentes du film, où Scott Adkins démontre une fois de plus son incroyable aptitude physique à effectuer des prouesses techniques hallucinantes avec une agilité et une rapidité proprement harassantes.

     

Malheureusement, malgré une mise en scène éfficace et de l’action à gogo, Ninja n’arrive pas à convaincre pleinement, faute à un scènario inexistant où le ninjitsu reste un peu en retrait, des personnages caricaturaux à la limite du grotesque, comme ces flics tout droit sortis d’un film des années 80, ce gourou et sa secte ridicule, faisant lorgner le film vers la série Z à chacune de ses apparititions, et une ambition qui se heurte à un budget certes honnête, mais tout de même serré pour arriver à nous faire voyager véritablement entre plusieurs pays (la Russie et le Japon), ainsi qu’a certains décors cheap (les mêmes rues) plutôt vides, sans compter sur des CGI hasardeux (les toîts des immeubles, le sang numérique à la Dennis Law).
On peut se demander si Isaac Florentine a voulu trop en faire en cramant le budget trop vite pour que son bébé soit bien plus qu’une simple série B, ce qui aurait engendré une postproduction certainement difficile, où cela reste-t-il un clin d’oeil en forme d’hommage aux productions 80’s ?
Perso, j’opterai plutôt pour la première solution.

     

Dommage, le film avait toutes les cartes en mains pour devenir une tuerie dévastatrice, mais il arrive à se rattrapper grâce à un charme certain, qui oscille entre la série B de luxe et la série Z fauchée, avec bien évidemment la chose inhérente à ce genre de production : l’action, et là, on en a pour son argent, et rien que pour cela, Ninja mérite au moins que l’on s’y attarde.

     

Nous sommes donc loin de la tenue de Undisputed II, où l’ambiance terrassante éclipsait de bien belle manière un scénario vu et revu, donnant à une série B qui avait tout d’une production banale une aura unique.
Les fans se font de plus en plus nombreux, d’où l’énorme attente que procure à nouveau la dernière réalisation de Isaac Florentine : Undisputed III, avec le retour de Uri Boyka (toujours Scott Adkins), qui doit affronter l’imposant Marko Zaror (l’affligeant Kiltro).
Un grand merci, donc, à Isaac Florentine, qui mérite amplement un oscar (quoi? j’en fais trop?!) en hommage à sa carrière, car il arrive à réssuciter la série B avec une énergie communicative et un savoir-faire que pas mal de réalisateurs de gros blockbuster US n’ont pas … et n’auront certainement jamais!

Note : 5/10

0 0 votes
Article Rating

Auteur : Jang Gerald

Fan de Jackie Chan depuis son plus jeune âge, mais aussi de John Woo où « action non-stop » prenait pour moi un vrai sens. The Blade de Tsui Hark fut un choc viscéral comme jamais. Rapidement tourné vers l'import, cette véritable passion n’a jamais cessée de s’accroître...
S’abonner
Notifier de
guest

3 Commentaires
le plus ancien
le plus récent le plus populaire
Inline Feedbacks
View all comments