[Avis] Murderer, de Roy Chow

Titre : Murderer / Saat Yan Faan / 殺人犯
Année : 2009
Durée : 2h01
Origine :
Hong-Kong
Genre : Thriller
Réalisateur : Roy Chow

Acteurs : (Dieu) Aaron Kwok, Janine Chang, Eddie Cheung, Chen Kuan Tai, Josie Ho, Chin Kar Lok, Wong Yu Nam

Synopsis : L’officier Tai se retrouve plongé dans le coma après avoir été jeté du 7ème étage d’un immeuble. Son collègue, Ling, quant à lui, est retrouvé inconscient au même étage après avoir reçu un coup, ce qui engendre une perte de mémoire temporaire, empêchant l’enquête d’avancer. La seule piste à suivre est celle du sérial killer que traqué Tai et Ling, ainsi que leurs collègues. Ling deviendra rapidement le suspect numéro 1, l’entraînant ainsi dans un cauchemar éveillé…

 

Avis de Jang Gerald : Murderer est un film que j’attendais à plus d’un titre : d’abord (et forcément!) parce que l’intérprète principal n’est autre que le dieu Aaron (Kwok, hein!), qui commence à mettre toutes les critiques d’accord sur son jeu d’acteur (comment ils ont pu en douter depuis toutes ces années?!), grâce notamment à son rôle (récompensé) dans After this our exil (le retour de Patrick Tam derrière la caméra, le réalisateur de The sword), ensuite parce que le scénario lui permet d’incarner un personnage torturé, entre bon flic/père de famille, et présumé serial killer (l’affiche m’avait complètement retourné, j’avais pas reconnu Aaron), et pour finir, parce que c’est le premier film de l’assistant réalisateur de Ang Lee, à savoir Roy Chow (à ne surtout pas confondre avec l’acteur/chanteur du même nom, comme pas mal de sites spécialisés le laissent entendre).

     

Le film commence sur les chapeaux de roue, avec une scène d’ouverture choc, à la limite de l’insoutenable, tendance gore outrancier façon Saw, et nous place ensuite dans une intrigue déroutante à la limite de la parnoïa.
En effet, la police aura bien du mal à élucider cette affaire remettant en cause l’inspecteur Ling qui fut retrouvé assomé au 7ème étage d’un immeuble crasseux où son collègue et ami Tai a été jeté après avoir été troué à la perceuse (!), car ce dernier, même s’il a survécu miraculeusement à cette terrible chute, se retrouve comme un légume à l’hopital, et Ling doit faire face à une mémoire défaillante où des flashbacks surviennent de temps à autre.
Ling se retrouvera rapidement suspécté par ses supérieurs, mais aussi ses collègues, sans pour autant être arrêté, faute de preuves suffisantes. Il n’aura donc qu’une envie, celle de prouver son innocence, afin de retrouver son statut de flic irréprochable, et par la même occasion venger Taï.

        

Astucieux, le film arrive à nous tenir en haleine avec un scénario pourtant peu original, et bourré d’invraissemblances, avec une mise en scène qui oscille entre thriller paranoïaque et glauque aux forts relans de Se7en et compagnie, avec ses incontournables flashbacks bizarres et meurtres traumatisants (sans oublier les fameuses scènes avec photos de meurtres étalées sur le bureau et vidéo projetée sur la gueule du flic!) et drame intimiste, où l’on nous dévoile peu à peu la vie privée de Ling, avec sa femme et son fils adoptif.
Roy Chow se montre donc un bon faiseur, mais fait preuve d’un manque flagrant de personnalité et d’une fainéantise à toute épreuve, suivant à la lettre le cahier des charges d’un bon thriller, rendant son film caricatural à de nombreux moments.

  

Mais Murdererer aurait pu rester un thriller regardable grâce à une ambiance assez bizarre, une musique oppressante (signé par le grand Umebayashi Shigeru, à ma grande surprise!) et un cadre vraiment peu conventionnel dans un film hong-kongais (entre un immeuble crasseux à souhait et une maison isolée au bord de l’eau) sans ces 30 dernières minutes indescriptibles tant le degré de conneries à la seconde nous paraît totalement invraissemblable. Stupéfait, on se demande réellement si on ne nage pas en plein délire psychédelique, si on ne rêve pas, un peu comme Ling (tiens un bon point, on ressentira la même chose que le personnage!), un bordel pas possible que je ne décrirai pas, simplement pour respecter ceux qui ne l’ont pas vu (je peux vous sauver en évitant de voir cette purge), pourtant ce n’est pas l’envie qui manque : pouvoir partager ces moments délirants qui nous pousse aux rires alors que le film affiche un sérieux pas possible avec un rebondissement final abracadabrant censé nous déstabiliser comme jamais.
Un thriller dont on ne ressort pas indemne, mais pas dans le sens dans lequel le réalisateur l’aurait voulu (on nous vanter un twist final choquant à l’extrême).

     

Dommage, Murderer aurait pu prendre une toute autre tournure grâce au personnage de Ling, rongé par des doutes de plus en plus présents, même si Aaron Kwok se révèle terriblement décevant (malgré une gueule vieillissante qui lui va aussi bien que sa tête de playboy d’antan), avec un jeu d’acteur complètement à côté de la plaque (à la vue d’une scène, il aurait pu intérprété Hulk, c’est sûr), certainement dù à ce scénario débile, enfin à cette bouffonnerie sur papier, car même Eddie Cheung se montre aussi médiocre, tout comme Josie Ho (Butterfly merde!), dont le personnage au visage bizarrement bouffi ne sert à rien, sinon à arriver en plein milieu du film comme un cheveux sur la soupe afin de mieux faire passer la pilule de ce twist improbable.
Bref, une direction d’acteurs qui en dit long sur l’incompètence du réalisateur Roy Chow, qui rappellons-le, a été l’assistant de Ang Lee.
Ce dernier doit être déséspérèment dégouté en voyant le travail de son « élève » : une mise en scène honnête mais sans saveur, une direction d’acteurs aux abonnées absents, et un scénario navrant…en gros l’inverse de ce qu’il essaye de mettre en oeuvre au fil de sa prestigieuse filmographie!
Encore un élève qui a dormi pendant les cours!

  

Sachez-le, Murderer est sans doute la plus grosse blague hong-kongaise de ces dernières années, et Roy Chow un réalisateur à fuir comme la grippe A!


Note : 2/10

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Auteur : Jang Gerald

Fan de Jackie Chan depuis son plus jeune âge, mais aussi de John Woo où « action non-stop » prenait pour moi un vrai sens. The Blade de Tsui Hark fut un choc viscéral comme jamais. Rapidement tourné vers l'import, cette véritable passion n’a jamais cessée de s’accroître...
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