[Film] Atomic Cyborg, de Sergio Martino (1986)


En 1997 au Nouveau-Mexique. Le professeur Mosley, l’un des plus virulents dénonciateurs de la pollution atmosphérique, se bat pour empêcher de nouvelles constructions dans des quartiers déjà surpeuplés. Turner, un riche industriel, voyant ses plans contrecarrés, fait appel à des hommes de la pègre pour le tuer. Mosley est placé sous la protection de la police, mais un cyborg – un homme dont les organes ont été remplacé par des circuits électroniques après un accident – Paco, parvient à le blesser. Turner, furieux qu’il ait raté sa cible, ordonne d’éliminer Paco. Traqué, celui-ci retourne vers son pays natal, l’Arizona, et s’installe dans le motel de Linda…


Avis de Cherycok :
Sergio Martino est un réalisateur touche à tout et a œuvré dans tous les genres du cinéma populaire italien, du western (Mannaja l’Homme à la Hache, 1977) au giallo (Toutes les Couleurs du Vice, 1972), en passant par le polar (Polices Parallèles, 1973), le film d’aventure à tendance horrifique (La Montagne du Dieu Cannibale, 1978), la comédie sexy (Mademoiselle Cuisses Longues, 1973) ou encore le film d’attaques de monstres post Jaws (Alligator, 1979). Comme plusieurs de ses petits copains transalpins, il s’est également frotté au post-apo au début des années 80 avec 2019 Après La Chute De New-York (1983). Mais la sortie du Terminator de James Cameron en 1984 vient redistribuer les cartes du cinéma de science-fiction. Ce dernier aura droit à tout un tas de rip off plus ou moins glorieux et Martino s’est dit que lui aussi il allait y aller de son film mettant en scène un humanoïde robotique qui allait péter des bouches et trouer des corps. Ça sera Atomic Cyborg (1986), auquel on va rajouter un soupçon de Blade Runner et des restes de la période de gloire des westerns spaghettis (entre autres) pour un résultat à la hauteur des attentes de tout bon amateur de série B italienne des 80’s qui, malgré ce qui peut se lire, ne tient finalement pas tant du nanar que ça. Bon, à l’exception de quelques scènes pas piquées des hannetons.

Sergio Martino, surtout connu pour d’excellents giallo au début des années 70 doit manger comme tout le monde lorsque le cinéma italien commence à décliner et on le retrouve donc à la barre d’Atomic Cyborg dont le scénario sera passés par pas moins de 3 paires de mains. Chacun semble y avoir amené ses petites idées afin de pomper un peu partout dans ce qu’il y a eu de notable auparavant, la plus grosse influence étant donc Terminator. Cette grosse influence, on la retrouve aussi bien dans certaines scènes (la main robotique), mais aussi avec son héros monoexpressif, à la voix monocorde, qui balance des répliques tel un robot qu’il est. Sauf que Daniel Greene n’a à aucun moment ne serait-ce qu’une once du charisme d’Arnold Schwarzenegger mais ce n’est qu’un détail. Il y a donc aussi du Blade Runner, avec ce cyborg féminin, du Duel de Spielberg pour les courses poursuites qui s’en inspirent, du western spaghettis pour ces paysages désertiques ou encore du Over the Top, alors en pleine production, avec ces concours de bras de fer. Atomic Cyborg n’offre guère de la nouveauté, se contentant de recycler ses différences influentes et de les recracher dans un scénario qui va d’un point A à un point B sans jamais réellement dévier de sa trajectoire, alignant tous les clichés possibles et inimaginables, comme ce complot militaro-industriel, ou cette romance où la demoiselle aide notre cyborg à communiquer avec le côté humain qu’il lui reste. Fait assez étrange, on retrouve de nombreuses similitudes entre Atomic Cyborg et Universal Soldier (1992) de Rolland Emmerich. De là à dire qu’il se serait inspiré du film de Martino, il n’y a qu’un pas que je ne franchirai pas.

Le jeu des acteurs est complètement aléatoire, la palme revenant à George Eastman, incarnant un chauffeur routier mexicain, cabotinant comme il a l’habitude de le faire pour le plus grand plaisir des amateurs de bisseries ritales. Le reste du casting récite ses répliques machinalement, sans jamais être réellement impliqué à l’instar d’un John Saxon qui semble se demander ce qu’il fout là, surtout lors du final avec son pistolet laser plus grand que lui. Le film est, mine de rien, plutôt bien fichu. Le tournage relativement long de 8 semaines a permis à Martino de suffisamment soigner sa mise en scène avec ce que son maigre budget lui a permis et l’ensemble est emballé avec assez d’habileté et d’aplomb pour que ce ne soit jamais désagréable à regarder. L’action a beau être assez classique, elle est bien fun et comme le film est assez généreux à ce niveau-là, on prend un réel plaisir à voir ces gunfights, ces explosions en tout genre, ces courses-poursuites, dans des décors défraichis qui ont clairement leur charme et dans le désert de l’Arizona qui apporte des paysages superbes. Le dernier acte est tellement centré sur l’action que le film ne s’arrête jamais durant sa dernière demi-heure. Certes, il n’y a absolument aucune finesse ici, mais ce n’est pas ce qu’on est venu chercher. Certains moments versent malgré tout dans le nanar pur jus. Citons par exemple ce bras de fer improbable impliquant des serpents à sonnette, cette baston WTF contre une femme cyborg avec une jupe en plastique transparente, ou encore, ledit pistolet laser de John Saxon aux dimensions hors normes. Mais on se marre et c’est le principal. Ajoutez à cela une excellente bande son entêtante de Claudio Simonetti (membre de Goblin), du moins pour ceux qui aiment ce genre de sonorités so 80’s, qui a pas mal œuvré dans le bis à cette époque, dont certains thèmes restent en tête plusieurs heures durant, et vous obtiendrez une chouette petite série B plutôt bien emballée pour qui a envie de se taper un actionner rital des années 80.

LES PLUS LES MOINS
♥ Bien rythmé
♥ Une mise en scène efficace
♥ Des effets spéciaux pas dégueux
♥ Une bande originale so 80’s
⊗ Le jeu d’acteur
⊗ Parfois assez kitch

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Atomic Cyborg est un pur produit de vidéoclub des années 80, une série B d’action qui bouffe à tous les râteliers, qui recycle des idées d’autres films, mais qui propose un spectacle plutôt bien fichu et généreux en action.

LE SAVIEZ VOUS ?
• En Malaisie, où l’on n’est jamais très regardant sur la question du copyright, Atomic Cyborg est sorti sous le titre « Le Retour du Terminator ».

• Atomic Cyborg a rencontré un sympathique petit succès à sa sortie en salles en France, avec un cumul d’environ 370000 entrées sur l’ensemble du territoire.


ATOMIC CYBORG est sorti chez Pulse Video en blu-ray au prix de 20 et en combo Blu-ray / DVD à 25€. Il est disponible à l’achat ici : PulseStore.Net

En plus du film, on y trouve : Le film en VHS-Vision, Interview carrière Sergio Martino, Bande annonce, Diaporama de photos d’exploitation, Bandes annonces des productions Mase Brothers.



Titre : Atomic Cyborg / Vendetta dal Futuro / Hands of Steel
Année : 1986
Durée : 1h34
Origine : Italie
Genre : Terminator Bis
Réalisateur : Sergio Martino
Scénario : : Sergio Martino, Elisa Briganti, Saul Sasha

Acteurs : Daniel Greene, Janet Agren, Claudio Cassinelli, George Eastman, Roberto Bisacco, Pat Monti, John Saxon, Andrea Coppola, Donald O’Brien, Frank Walden

Hands of Steel (1986) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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