[Film] Sky High, de Ryuhei Kitamura (2003)


Des meurtres étranges sont perpétués sur des jeunes filles qui sont retrouvées mortes, le cœur arraché. L’inspecteur qui est chargé de l’enquête voit sa fiancée mourir sous ses yeux pendant la cérémonie de mariage, le cœur arraché. Mina, la mariée, se retrouve alors devant la porte qui sépare le monde des morts et celui des vivants et la gardienne de la porte lui propose 3 choix : tout oublier et se rendre au paradis avant de se réincarner, ne pas accepter sa mort et hanter le monde des vivants, ou alors retourner sur terre afin de se venger et ainsi tuer la personne qui l’a assassinée mais finir en enfer le reste de l’éternité.


Avis de Yume :
SkyHigh est tout d’abord un manga de Tsutomu Takahashi, rapidement adapté en drama. Il faut dire que la base de l’histoire a de quoi plaire : les personnages décédés de mort violente se voient proposer trois choix : se venger en maudissant une personne et aller en enfer, revenir hanter le monde des vivants, ou pardonner et aller au paradis avant de se réincarner. Une base simple pour conter une histoire généralement assez sordide. Le drama lui en reprend le principe, édulcorant certains passages, mais restant quand même dans le semi registre du malsain, le temps de 10 épisodes diffusés du 17/01/2003 au 21/03/2003 sur TV Asahi pour un score d’écoute de presque 9%. L’originalité du drama était d’inviter un réalisateur différent sur chaque épisode dont Kitamura qui réalisa les deux derniers et qui décida de réaliser un long métrage.

Mais plutôt que de faire un épisode du drama sur une durée de 2h, Kitamura transforme le matériel de base pour en faire quelque chose de beaucoup plus vivant et violent. Il faut savoir que le drama ne comporte pas une seule scène de combats aux sabres, alors que le film, lui, ne se prive pas, confirmant le fait que Kitamura est avant tout un faiseur de divertissement pur jus. Par contre, il ne faut pas s’attendre à de longs échanges de coups de katana. Nous sommes ici devant un produit furieusement poseur. Chaque personnage est donc typiquement reconnaissable tout en gardant un style cool. Et comme tous les personnages dit cools, ils préfèrent prendre des positions tendances sabre à la main, quitte quelques fois à le faire tourner pour impressionner l’adversaire. Et la majorité des combats se résument donc à ce constat : des adversaires qui se regardent, et de temps en temps s’échangent un coup de katana. Une façon de faire à laquelle on commence à être habitué, surtout lorsqu’on sait que la majorité du casting est composée de jolies idols, qui, bien sûr, ne sont pas des combattantes émérites.

Pourtant la sauce prend assez bien dans la majorité des scènes d’action (surtout celle contre la maho tsukai que je trouve réellement belle), grâce à l’habileté de Kitamura à filmer ce qui est immobile. Les mouvements de caméra sont nombreux, nerveux, mais jamais clipesques. Kitamura expérimente même encore métrage après métrage et nous sert ici une scène de flash-back assez impressionnante techniquement. Formellement, en fait, SkyHigh est une version longue de deux courts du réalisateur : Aragami et The Messenger, respectivement tirés du Duel et Jam Films 1, où l’esthétique était primordiale pour installer une ambiance. SkyHigh the Movie en reprend donc les meilleurs éléments : effets de lumières grâce à l’emploi de filtres, décors peu présents mais originaux et froids, costumes tendances (on sent bien l’influence de la mode post matrix). Le tout pour un maximum d’efficacité visuelle pour compenser un scénario assez fin, présentant les événements qui ont conduits Mina à devenir la Gardienne de la Porte.

Dans ce rôle on retrouve la belle mais inconsistante Yumiko Shaku qui le tenait déjà dans le drama. Et c’est peut-être la seule raison pour laquelle elle joue ici. Car, même si le reste du casting ne brille pas par un jeu d’acteur puissant, Yumiko Shaku perd ici toute crédibilité. Face à elle, une brochette d’idols dans laquelle les amateurs reconnaîtront la belle Kanae Uotani (régulière de Kitamura avec The Messenger et Aragami), ainsi que Eihi Shiina (l’inoubliable Asami Yamazaki d’Audition). Dernier point, mais des plus important, Kitamura semble ici enfin régler son principal problème : le rythme. Il est évident que ces derniers films malgré leur maîtrise technique souffraient cruellement de passages vides. Avec SkyHigh, Kitamura commence à entrevoir comment résoudre cela. Le rythme général du film est largement plus soutenu qu’à l’accoutumée, et même si quelques passages sont peut-être encore de trop, SkyHigh se laisse suivre sans démotivation ou moment d’assoupissement.

LES PLUS LES MOINS
♥ La mise en scène des combats
♥ L’esthétique
♥ Bien rythmé
⊗ Souvent très poseur

Film sans prétention, il ne faut bien sûr pas chercher de profondeur scénaristique dans SkyHigh. Mais le pari de Kitamura est quand même largement réussi : divertir avec une ambiance mystique et fantastique admirablement rendue.



Titre : Sky High / スカイハイ
Année : 2003
Durée : 2h02
Origine : Japon
Genre : Fantastique / Action
Réalisateur : Ryuhei Kitamura
Scénario : Isao Kiriyama

Acteurs : Yumiko Shaku, Takao Osawa, Shosuke Tanihara, Eihi Shiina, Kanae Uotani, Miko Yamada

 Sky High (2002) on IMDb


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Auteur : yume

Un bon film doit comporter : sailor fuku, frange, grosses joues, tentacules, latex, culotte humide, et dépression. A partir de là, il n'hésite pas à mettre un 10/10. Membre fondateurs de deux clubs majeurs de la blogosphere fandom cinema asitique : « Le cinema coréen c’est nul » World Wide Association Corp (loi 1901) et le CADY (Club Anti Donnie Yen).
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