[Film] Musa : La Princesse du Désert, de Kim Sung-Su (2001)


L’histoire se déroule la fin du XIVème siècle, un groupe de diplomates envoyé de Corée voyagent en direction de la chine dans le but de faire une trêve avec le nouveau gouvernement Ming et La dynastie des Yuan. Etant pris pour des espions et des exilés ce groupe de diplomates est attaqué par les Yuan. Ce groupe, désormais réduit à quelques guerriers, continue son long périple à travers les immensités désertiques et tentent de survivent. Sur leur chemin ils rencontrent à nouveau des guerriers YUAN qui ont cette fois en leur possession la princesse des Ming. Ils décident alors de la sauver dans le but de se faire remercier par les Ming de ces gestes héroïques et également en retour restaurer les relations entre les Ming et la Corée.


Avis de Yume :
Musa est Le blockbuster en costumes coréen. Une fresque épique, portée par le vent de l’héroïsme et de la violence. Le film a tout d’abord un visuel étonnant, avec de grands espaces désertiques de toute beauté, des jeux de lumières portés sur les couleurs chaudes. Des caractéristiques qui rapprochent le film du modèles western, modèle dont on retrouve aussi pas mal de codes narratifs tout le long du film : poursuites à cheval, défense à 1 contre 20 d’un bastion. Mais une ambiance western, des grands espaces ne suffisent pas à faire un film épique. Il faut des batailles, du ressort dramatique, et des personnages aux motivations bien pensées. Et c’est là que le film devient bancal.

Au niveau des batailles, on a le droit au grand jeu. Violentes, nombreuses, réalistes (pas de sauts à la wu xia pian), le film place la barre très haute. Seul bémol à mon sens, le réalisateur a pris le parti de rendre la sauvagerie barbare des combats par de perpétuels mouvements de caméras, des changements de plan et un montage final rapide. Tout ce que je déteste dans la façon de filmer un combat, préférant de loin un plan large qui permet de profiter des performances martiales des combattants. Mais peut-être ce montage rapide et très clip est-il justement un palliatif au manque de capacités martiales des acteurs (ce n’est pas un reproche pour les acteurs). En tous cas, les combats donnent un peu trop le tournis, et finissent par perdre le spectateur. Par contre le ressort dramatique du film est plutôt plat. On ne tremble pas pour eux, on suit juste leus pas à travers le désert, tentant de fuit les Mongols. La faute à qui ou quoi ? Et bien la faute aux personnages assez vides. En effet leurs motivations ne sont pas creusées, ils n’ont pas de profondeur. Juste une petite saveur qui permet de les différencier les uns des autres : un général exigeant, un lieutenant fidèle, une princesse capricieuse apeurée, un sergent sage, et un héros courageux. Seules la dernière demi-heure du film permet de donner un peu de consistance à certains personnages, trop tard malheureusement pour que l’on souffre avec eux.

Personnellement, j’ai trouvé le héros totalement fade, une vraie machine sans consistance qui ne fait que prendre la pose, les habits et les cheveux au vent. Il ne fait rien à part courir la lance à la main pour sauver les autres. Et cela à chaque scène de combats. Que c’est original ! Seul le sergent, archer, m’a permis une sorte d’implication, en raison de la prestance de son acteur. Un regard extraordinaire, un visage âgé, une bonne prestation. Ahn Sung-ki restera à mon sens le meilleur acteur du film. Evidemment les rapports humains entre les protagonistes ne sont pas totalement oubliés (mieux vaut au demeurant voir la version longue qui renseigne plus sur les personnages), mais à part quelques dissensions obligatoires dans la troupe, cela ne va pas plus loin. Sans compter une bonne réflexion finale sur le fait que les Chinois et les Coréens sont un même peuple à l’héritage commun. Un message sous-jacent qui peut vaguement passer inaperçu. Dommage car un peu de psychologie des personnages aurait permis de faire passer leur héroïsme et sacrifice pour autre chose que la bête résultat d’un triangle amoureux dont la Princesse jouée par Zhang Zi Yi est le point central.

LES PLUS LES MOINS
♥ La violence et le réalisme des batailles
♥ La dernière demi-heure
♥ Ahn Sung-ki
Le message sous-jacent
⊗ La mise en scène parfois trop clipesque
⊗ Ressort dramatique un peu plat
Mais ne vous y trompez pas. J’ai beaucoup apprécié Musa, malgré ses nombreux défauts. Peut-être est-ce dû au fait que le film rejoint un certain type de cinéma épique que j’aime comme celui de Kurosawa (sans l’atteindre). Dans tous les cas Musa mérite d’être vu. Ne serait-ce que pour les grandioses décors naturels.



Titre : Musa : La Princesse du Désert / Musa The Warrior / 무사
Année : 2001
Durée : 2h38
Origine : Corée du Sud
Genre : Epique / Aventure
Réalisateur : Kim Sung-Su
Scénario : Kim Sung-Su

Acteurs : Jung Woo-Sung, Zhang Ziyi, Joo Jin-Mo, Ahn Sung-Ki, Park Yong-Woo, Park Jung-Hak, Yu Hae-Jin, Jung Suk-Yong, Lee Doo-Il, Han Yeong-Mok

 La princesse du désert (2001) on IMDb


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Auteur : yume

Un bon film doit comporter : sailor fuku, frange, grosses joues, tentacules, latex, culotte humide, et dépression. A partir de là, il n'hésite pas à mettre un 10/10. Membre fondateurs de deux clubs majeurs de la blogosphere fandom cinema asitique : « Le cinema coréen c’est nul » World Wide Association Corp (loi 1901) et le CADY (Club Anti Donnie Yen).
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