
Après que l’armée belliqueuse de Garoga ait détruit leur planète natale, Peaceland, six membres de la famille Zone arrivent sur Terre. Mais quand l’armée Garoga décide de s’en prendre à leur nouvel Eden, les trois enfants de la famille, sur les conseils avisés de leurs aînés, décident de se battre.
Avis de Yume :
Le 2 Avril 1973 voit l’arrivée de la famille Zone sur les écrans de télévision japonais. Noyé dans la masse des séries similaires qui fleurissent alors, Zone Fighter ne doit finalement sa reconnaissance qu’à la présence de guest stars charismatiques et ultra connues.
Petit retour en arrière. En 1963 pour être exact. Un génie nommé Tsuburaya, père des effets spéciaux japonais et père entre autres choses de Godzilla, donne naissance à un nouveau héros : Ultra Q. Souvent qualifié de Twilight Zone japonais, Ultra Q pose les bases de celui qui depuis 1966 est une icône vénérée de la production télévisuelle japonaise : Ultraman. Et par là même Tsuburaya pose les bases du genre Toku (réduction du mot japonais désignant la science-fiction). Au menu, super héros défendant la Terre contre des races extraterrestres, transformations, panoplie de gadgets et autres pouvoirs dont celui de grandir démesurément pour affronter le boss géant de chaque épisode. Un type de série qui tout de suite connut le succès et bien sur une pléiade de séries se calquant sur le modèle, dont Kamen Rider. 10 ans plus tard, 1973 donc, on peut dire que le Japon est dans l’âge d’or des séries toku et il ne faudra que la présence de Godzilla, King Ghidorah et Gigan pour sortir Zone Fighter de la masse. Encore que cette reconnaissance ne viendra que bien plus tard, Zone Fighter s’arrêtant malheureusement le 24 septembre de la même année après seulement 26 épisodes, la Toho ne pouvant se permettre à cette époque, crise générale du cinéma oblige, de continuer la plupart de ses séries.
Il faut dire que Zone Fighter ne peut se targuer d’une folle originalité. Le synopsis est des plus vus et revus dans ce genre de séries, et même le look des héros ne peut qu’irrémédiablement faire penser à Ultraman. Chaque épisode de plus, comme le code du genre le spécifie, se déroule de manière quasi identique avec le passage obligé du fameux boss final géant. Rien que du classique donc, qui pourtant bénéficie d’un traitement de faveur. En effet, la série produite par Tomoyuki Tanaka lui-même, producteur émérite de tous les Godzilla jusqu’en 1997 et de, entre autres, quelques films d’Akira Kurosawa, sera traitée avec bien des égards. Pour commencer quelques grands noms du Kaiju eiga se joignent au staff. Citons entre autres le père même du genre, Ishiro Honda, qui dirigera 6 épisodes et bien sur le non moins fameux Jun Fukuda, prêtre du kaiju eiga infantile des 70’s qui sera derrière la caméra pour 7 épisodes et au script pour 4 épisodes. Un parrainage prestigieux qui sera de plus complété par l’autorisation de Tomoyuki Tanaka pour utiliser Godzilla dans la série.
Bien évidemment ce dernier ne prendra jamais le pas sur Zone Fighter, qui reste bel et bien le héros, avec sa famille, de la série. Godzilla ne sera qu’une guest star amicale, aidant le héros le temps de 5 épisodes. Il ne s’agit en aucun cas d’un simili Godzilla, comme il s’est déjà trouvé par exemple dans Ultraman en 1966 (les costumes en latex se passant de productions en productions), mais bel et bien du seul et unique Godzilla, Roi des Monstres. Enfin, disons plutôt le seul et unique Godzilla, Ami des Enfants comme un certain monstre orange quelques années plus tard par chez nous. Nous étions alors dans les années 70, proche de la fin de la première période de Godzilla et ce dernier était devenu un défenseur de la Terre depuis quelques années pour capter un public plus jeune. Mais fi de l’état d’esprit de la bête, puisque finalement le voir ainsi apparaître sans prévenir en guest star est une chose des plus jouissives. Tout comme le sont les apparitions en ennemi de deux adversaires de Godzilla, envoyés ici sur Terre par l’armée Garoga. Gigan fait donc son apparition dans l’épisode 11, tout comme King Ghidorah qui s’octroie les épisodes 5 et 6, et qui bien sûr garde ici sa superbe et sa force dantesque. Et en bonus, les amateurs reconnaîtront la présence du Hiroyuki Kawase, acteurs de deux Godzilla, dans l’épisode 2. Un casting somme toute attractif, qui ne peut faire oublier le manque flagrant de budget de la série. Et même si le temps de quelques épisodes (dont le cultissime n°12 où Zone Fighter combat un monstre géant, apparenté à une poule, qui a peur du noir) Zone Fighter sait se faire original ou distrayant, jamais malheureusement la série n’atteint de sommets puisqu’elle reste avant tout un Toku des plus classiques au déroulement répétitif et à l’action souvent molle.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Des guests stars de luxe ♥ Une mise en scène plutôt soignée ♥ Certains épisodes vraiment distrayants |
⊗ Pas très original ⊗ Des costumes déjà vus ⊗ Manque flagrant de budget |
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Zone Fighter reste donc avant tout une curiosité pour les amateurs de Godzilla, dont la présence sauve la série de l’oubli total. |
Titre : Zone Fighter / Ryūsei Ningen Zone / 流星人間ゾーン
Année : 1973
Durée : 26 x 30min (Saison 1)
Origine : Japon
Genre : Dans Toku Godzilla !
Créé par : Koji Amemiya, Jun Fukuda, Juro Shimamoto, …
Scénario : Ishiro Honda, Jun Fukuda, Kengo Furusawa, …
Acteurs : Kazuya Aoyama, Momoru Kusumi, Kazumi Kitahara, Takashi Sato, Shiro Amagusa, Shoji Nakayama, Sachiko Kozuki, Toru Kawai