[Film] The Life of Chuck, de Mike Flanagan (2025)

La vie extraordinaire d’un homme ordinaire racontée en trois chapitres. Merci Chuck !


Avis de Rick :
J’admet, et ce même si je n’ai pas tout vu, ni aucune de ses séries, que j’aime bien le cinéma de Mike Flanagan. Oculus, Hush, Doctor Sleep, c’est du bon, voire parfois du très bon, en essayant de ne jamais céder à la facilité. Pas de jumpscares faciles, des personnages bien écrits, une ambiance travaillée et posée. Dans les faits donc, The Life of Chuck, son dernier bébé, était pour moi. Et pourtant, et bien si je peux avouer qu’en termes d’ambiance et même de mise en scène pure, le réalisateur s’est surpassé, je suis resté néanmoins le plus souvent à la porte de cette histoire, racontée à l’envers, et en trois chapitres. Je voulais l’aimer, vraiment. Je peux même dire, avec une certaine admiration, que chacun des trois chapitres est une bonne base pour un long métrage bien différent, et qu’une poignée de scènes resteront dans ma mémoire. Mais pas le film comme une œuvre complète. The Life of Chuck donc, tout est dans le titre, nous allons avoir la vie de Chuck, dans le désordre donc, pour revenir petit à petit à son enfance, avec son grand-père joué par Mark Hamill, d’ailleurs parfait dans son rôle. Et d’ailleurs en réalité, c’est tout le casting qui tient la route et surprend même parfois. Tom Hiddleston est bien loin de son rôle de Loki et m’a rappelé pourquoi je l’avais adoré avec des films comme Only Lovers Left Alive de Jarmusch, Karen Gillan qui avait déjà tournée avec Flanagan avec Oculus, son premier long, Chiwetel Ejiofor qui semble aimer alterner cinéma d’auteur et gros blockbusters (pas toujours fameux d’ailleurs). Oui, le casting est un sans-faute. Oui, les trois chapitres ont chacun leurs moments forts. Mais oui, les trois chapitres, bout à bout, m’ont totalement laissé de marbre. Pour une raison simple. Déjà, le premier chapitre, le plus prenant à mes yeux, est aussi celui qui en réalité est le plus détaché des autres.

Pour une bonne raison, mais ça le rend d’autant plus frustrant qu’il pose une ambiance étrange, palpable, mystérieuse. Une apocalypse douce, silencieuse même. Et ouvrir le film sur ça, c’est trompeur en prime. Certains diront dans le bon sens, pour moi dans le mauvais sens. Déjà car oui, ce chapitre semble trop détaché des autres, et surtout, il a son ambiance bien à lui. Et en commençant par ça, Flanagan nous laisse sur notre faim. Je voulais en voir plus, en savoir plus. Sauf que non, il faut passer au chapitre deux, remonter le passé, comprendre qui est Chuck. Ce qui me pose un autre souci en réalité. C’est que pour un film censé nous parler de la vie de Chuck, et c’est le cas hein bien entendu, mais nous passons finalement seulement une heure de film environ à ses côtés, et au final, très peu de temps à ses côtés durant son âge adulte. Evidemment, Flanagan ne voulait pas livrer un film de trois heures, mais cela amène pour moi un simple constat. Je n’arrive jamais à ressentir quoi que ce soit pour Chuck. Et ce aussi bons les différents acteurs sont. Le deuxième chapitre pourtant, comme le premier, à ses bons côtés, ces moments d’anthologie, notamment cette danse de rue assez magistrale, et oui, pour le coup, ça donne envie de se bouger, pour de vrai. Et puis, en réalité, durant la première heure, le mystère autour de Chuck reste entier, et donc, nous sommes happés, nous voulons en savoir plus. Nous cherchons le lien entre les deux chapitres. Sauf que le film commet une nouvelle erreur à mon sens, à savoir rendre son message beaucoup trop évident. Lorsque le pourquoi du comment est enfin là, ou du moins qu’on le comprend, de manière simple d’ailleurs, le film est encore loin de se finir. Et le problème de ce moment, très beau pourtant si on le prend comme une scène isolée, et qu’il nous force déjà à revoir le film d’un autre point de vue, dans notre tête.

Du coup, le constat qui m’est arrivé fut simple. Aussi prenante soit le premier chapitre, durant tout de même 40 minutes, il ne sert finalement strictement à rien. Sauf à poser des questions, et permettre aux deux chapitres suivants de relier les points. Et du coup, passé ce moment de réalisation, le souci c’est qu’à mon sens, le film perd alors en intérêt, et son final, qu’importe si Mark Hamill est en avant, qu’importe les jolies images, la danse, l’excellente mise en scène, la belle musique de The Newton Brothers, tout cela me parait vain et son final ne m’intéresse plus tant que ça. A chaque chapitre, mon intérêt descendit, face à des moments beaucoup trop évidents, un message déjà compris. La vie de Chuck méritait-elle d’être racontée en vrai, ou alors méritait-elle de l’être de cette manière-là ? Pas sûr. Mais le raconter chronologiquement aurait-il changé mon avis ? Pas sûr non plus, puisque ce chapitre 3 qui ouvre le film et que j’ai apprécié, en le replaçant chronologiquement, on se dit qu’il serait beaucoup trop long pour un final. Désolé Mike, mais ce coup-ci, je ne te suis pas.

LE MEILLEUR LE PIRE
♥ Le long chapitre d’ouverture, intriguant
♥ De très bons acteurs
♥ Les scènes de danse
♥ Une mise en scène parfaitement rodée
⊗ Le chapitre d’ouverture en fait inutile
⊗ Le pourquoi du comment révélé trop tôt
⊗ Un final en dessous
⊗ Je ne suis jamais vraiment rentré dedans
note2
Ce qui est triste avec The Life of Chuck, c’est que certaines scènes sont géniales, que la mise en scène est bonne, que tout le début a une ambiance du tonnerre, que les acteurs sont excellents, mais que ça n’a jamais fonctionné sur moi.


Titre : The Life of Chuck
Année : 2025
Durée :
1h51
Origine :
Etats Unis
Genre :
Drame
Réalisation :
Mike Flanagan
Scénario :
Mike Flanagan
Avec :
Tom Hiddleston, Jacob Tremblay, Benjamin Pajak, Chiwetel Ejiofor, Karen Gillan, Mia Sara, Carl Lumbly, Mark Hamill, David Dastmalchian, Harvey Guillén, Matthew Lillard et Violet McGraw


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Lucio Fulci, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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