[Film] Superman de James Gunn (2025)


Superman se retrouve impliqué dans des conflits aux quatre coins de la planète et ses interventions en faveur de l’humanité commencent à susciter le doute. Percevant sa vulnérabilité, Lex Luthor, milliardaire de la tech et manipulateur de génie, en profite pour tenter de se débarrasser définitivement de Superman. Lois Lane, l’intrépide journaliste du Daily Planet, pourra-t-elle, avec le soutien des autres méta-humains de Metropolis et le fidèle compagnon à quatre pattes de Superman, empêcher Luthor de mener à bien son redoutable plan ?


Avis de Cherycok :
Outre les films qui m’intéressent réellement, le cinéma bis et les nanars pour lesquels j’ai un faible, et les défis que je me lance, il y a autre chose qui parfois me pousse à voir un film. Et c’est un problème parce que c’est souvent des films dont, au départ, je me contrefiche éperdument. Lorsque, autour de moi ou sur les réseaux sociaux, je vois des avis très différents, pour ne pas dire complètement opposés, sur un film, ça a tendance à titiller ma curiosité. Peut-être est-ce pour essayer de comprendre pourquoi un si grand écart, je ne sais pas. C’est ce qu’il s’est passé avec le Superman version 2025 réalisé par James Gunn. On avait d’un côté le camp des « contres », stipulant fièrement que cette purge avait été écrite par un enfant de 8 ans, pour des enfants de 8 ans. De l’autre, on avait le camp des « pours » qui crient haut et fort que l’autre camp n’avait rien compris, qu’on avait enfin de nouveau un film de superman qui avait tout compris et qui rendait vraiment hommage au matériau de base. Alors même si les films de superhéros, ce n’est pas ma came, n’ayant clairement pas grandi avec et ne me faisant que rarement frétiller la quéquette, je me suis lancé. Contre toute attente, c’était fort sympathique, avec une vérité qui se trouve sans doute entre les propos des deux camps.

Je ne vais pas vous refaire tout le topo parce que j’ai pas tout suivi et puis parce que, pour tout vous avouer, ça m’en balance une sans toucher l’autre, mais après les (gros) échecs au box-office des derniers films DC, Warner décide de faire une grosse refonte et de rebooter entièrement son univers DC. Faire table rase comme dirait un certain Méléagan. James Gunn, qui avait réalisé pour eux Suicide Squad, mais aussi Les Gardiens de la Galaxie chez la concurrence, et Peter Safran, producteurs de par exemple Aquaman, La Nonne ou encore Conjuring, sont nommés présidents et codirecteurs des studios de DC rebaptisés DC Studios, un plan est annoncé pour redémarrer en douceur un tout nouveau DC Universe, et le premier film serait une nouvelle version de Superman, qui se détacherait clairement de la version de Zack Snyder, qui initierait le chapitre 1 : Gods and Monsters. Le film serait un retour aux sources de ce qu’est Superman, s’inspirant de plusieurs comics, et de l’aide serait demandé à plusieurs créateurs de bande dessinées comme Frank Quitely, Jim Lee, Kevin Maguire ou encore Jason Aaron. Le tournage a lieu, la première bande annonce fait énormément parler, la Warner laisse sous-entendre que, avec son budget de 225M$, Superman sera rentable s’il dépasse les 500M$ au box-office et il sera considéré comme un succès s’il dépasse les 700M$. Avec ses 600M$ de recettes au box-office mondial, on y est presque, et avec l’engouement depuis sa sortie en VOD, il semblerait que le grand public ait adhéré au projet avec une moyenne de 7.4/10 sur IMDB sur plus de 229000 votes. Ce projet de nouveau Superman semble avoir été mûrement réfléchi. La fatigue des films interchangeables de super héros étant belle et bien là, avec un essoufflement clairement visible au box-office, la nouvelle équipe de DC Comics décide de revenir aux sources, de faire revenir cette naïveté propre à certains comics et en particulier à ceux de Superman, de mettre en scène un héros plus humain, plus concerné par le sort des humains, tout en essayant de garder du fun et un peu d’humour parce que, ne l’oublions pas, au départ, les comics étaient destinés aux petits et grands enfants.

Le problème de ce retour aux sources peut-être un peu plus grand public, c’est qu’autant ça en a réconcilié certains avec le genre, autant ça en a crispé d’autres qui ont eu l’impression qu’on les prenait pour des enfants de 8 ans. Car oui, Superman version 2025 est un film d’aventures familial comme l’était par exemple le Superman de Richard Donner en 1978 (de nombreuses références aux quatre premiers films Superman sont d’ailleurs disséminée ci et là), un film qui est fait pour être regardé en famille, jamais trop violent graphiquement parlant pour plaire aux plus jeunes, avec un léger humour et des dialogues intéressants pour que les parents ne tombent pas en dépression, avec des péripéties diverses et variées pour que tout le monde s’amuse. Il est certain qu’il faut oublier ici l’aspect bien plus dark du Man of Steel de Zack Snyder, et c’est sans doute les amateurs de cette version-là qui risquent d’être le plus déçu par la vision de James Gunn étant donné que ce dernier semble avoir aussi voulu rebooter son public, que de nouveaux jeunes viennent voir ce Superman et commencent à s’attacher à ce nouvel univers étendu que James Gunn et ses petits copains veulent mettre en place et qui, si le succès continu, devrait durer de nombreuses années, comme s’il avait l’impression que le public qui a fantasmé dans les années 2000 avec l’arrivée en force des superhéros avait aujourd’hui trop grandi et se rattachait à quelque chose qu’il ne retrouverait plus jamais. Du coup, oui, le Superman de James Gunn est plus coloré dans sa photographie, il est le sauveur de la veuve et de l’orphelin, il laisse sans cesse son humanité prendre le dessus, il a un super-chien trop mignon, il y a d’autres super-héros funs qui viennent lui prêter main forte, ça s’amuse, et les péripéties sont nombreuses avec pour seule et unique conclusion, sauver l’humanité. Mais surtout Superman est un film simple et généreux, conscient de ce qu’il est et ne pétant jamais plus haut que son cul, avec un message plein d’espoir qui fait que même si tout n’est pas parfait, on en ressort avec un petit sourire aux lèvres parce qu’il a compris ce que devrait être un divertissement grand public, et ce même s’il n’oublie jamais de critiquer la position américaine par rapport au conflit israélo-palestinien qui est d’actualité. Oui, il y aurait à redire sur certaines scènes d’action avec une caméra qui part peut-être un peu trop dans tous les sens (bien que cela reste lisible). On pourrait également reprocher au film de ne pas avoir de réelle scène vraiment épique malgré les moments d’action. Mais l’ensemble est tellement décomplexé, tellement solaire, tellement malin, tellement respectueux du spectateur qu’il cherche à toucher, qu’il marche bien mieux que les nombreux films de superhéros parfois informes et décérébrés qu’on a vu débouler sur les écrans ces dernières années. Et rien que pour ça, je vais m’intéresser à ce DC Comics va sortir dans les mois et années à venir.

LES PLUS LES MOINS
♥ Le superman très humain
♥ Bien rythmé
♥ Bien mis en scène
♥ Un David Corenswet très crédible
♥ Le léger humour
⊗ Des personnages secondaires peu développés
⊗ Ça manque d’épique
⊗ Peut-être un peu timide

Superman version James Gunn, c’est l’anti Man of Steel de Zack Snyder et c’est pourquoi il est aussi bien adoré que détesté. Certes imparfait, il n’en demeure pas moins un bon petit blockbuster familial à l’ancienne, sincère et fun, lançant le nouvel univers étendu DC de manière satisfaisante.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Nathan Fillion a insisté pour que Guy Gardner arbore la même coupe au bol que dans les bandes dessinées. Il a déclaré : « Il a été question de différentes coiffures. Il a été question de différents types de choses que nous allions faire. J’ai toujours été partisan de la coupe au bol. C’est canon. C’est décidé. J’ai dit : « Si nous ne faisons pas une coupe au bol, nous allons en entendre parler. »

• Premier film Superman depuis Superman Returns (2006) à utiliser le thème principal de John Williams tiré de Superman (1978) comme leitmotiv principal du personnage dans la bande originale du film. James Gunn a cité ce thème comme l’une des plus grandes musiques de film de tous les temps et l’a associé au personnage de Superman dès le début du développement de ce film.

• James Gunn a cité Godzilla Minus One (2023) comme une influence majeure sur ce film, expliquant : « J’ai essayé de fusionner des éléments tels que des monstres géants, des robots, des chiens volants et d’autres super-héros… Mon objectif était de réaliser un film comme Godzilla Minus One, qui dépeignait Godzilla mais comportait également un grand drame humain. »



Titre : Superman
Année : 2025
Durée : 2h09
Origine : U.S.A
Genre : Énième retour
Réalisateur : James Gunn
Scénario : James Gunn, Jerry Siegel, Joe Shuster

Acteurs : David Corenswet, Rachel Brosnahan, Nicholas Hoult, Nathan Fillion, Alan Tudyk, Grace Chan, Bradley Cooper, Angela Sarafyan, Michael Rooker, Edi Gathegi


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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