[Film] Submersion, de Kim Byung-woo (2025)

Alors que l’Apocalypse menace la Terre, une lutte à la vie à la mort dans un appartement submergé par les eaux devient rapidement le seul espoir de subsister pour l’humanité.


Avis de Rick :
Si je ne cours pas après le cinéma Coréen, force est de reconnaître malgré tout le talent de leurs équipes techniques, puisqu’on ne pourra jamais leur reprocher ça, c’est souvent beau. Mais voilà, de temps en temps, ça arrive, un film venant du pays du matin calme m’attire, et vu que le cinéma Coréen est encore aujourd’hui l’un des cinémas Asiatiques les plus en avant, que ce soit dans les salles de cinéma ou en streaming, la question de la disponibilité se pose bien moins que pour le cinéma Japonais, Chinois, Vietnamien ou Indonésien. J’ai donc jeté mon dévolu en cette fin d’année sur l’une des dernières sorties sur Netflix, à savoir, Submersion. Car après tout, j’aime le cinéma catastrophe, même lorsque le genre est cliché, le cheminement balisé. Sauf que contrairement à ce que l’on peut penser en se lançant, Submersion n’est pas qu’un simple film catastrophe sur les eaux qui montent, et cette mère et son fils qui tentent de survivre aux événements. Malheureusement pour lui. Car cette partie, la première moitié du film en gros, est réussie. C’est visuellement impressionnant, parfois pesant et claustrophobique, les enjeux au départ simples (la survie dans un immeuble de cette petite cellule familiale) deviennent rapidement plus grands (l’espèce humaine s’éteindrait aujourd’hui), la mise en scène est simple et appliquée, à hauteur d’homme, et l’enchainement des galères se fait rythmé. Bref, tout ce que l’on attend du genre, et ça fonctionne, à quelques micro éléments près, clichés inévitables du genre, que l’on pardonne aisément face à la générosité et la propreté de l’ensemble.

Surtout qu’au-delà de la bonne tenue visuelle du métrage, et du côté réaliste et impressionnant des CGI, ce qui reste souvent bien trop rare en 2025 pour le souligner, le film peut compter sur la solide interprétation de Kim Da-mi, découverte par beaucoup dans The Witch Part 1, où elle était déjà excellente. La mise en scène, tout comme le scénario, sont signés par Kim Byung-woo, réalisateur beaucoup trop rare, et qui s’était d’ailleurs déjà essayé au film catastrophe, un poil conceptuel, avec The Terror Live, il y a 12 ans. Oui, quand je disais qu’il était rare, c’est le cas, seulement 5 longs métrages en 17 ans, dont deux en 2025. Mais voilà, c’est bien là le souci, car autant visuellement, Kim Byung-woo livre une copie propre, impressionnante et qui souvent nous happe avec lui, avec cette montée des eaux que l’on ne peut arrêter, ses étages entiers inondés ou parfois, qui explosent carrément, et dont où la seule option est de monter, toujours plus haut, bref, autant il gère tout ce qui est visuel et gestion du genre du film catastrophe, autant le film opère un changement brutal mi-parcours, comme si le film voulait prouver qu’il pouvait être bien meilleur que les autres, plus ambitieux, et… et non, ce n’était clairement pas la chose à faire en réalité. On a un peu l’impression que le film voudrait jouer dans la cour des films de Christopher Nolan en réalité, et là, vous aurez le choix entre l’accepter, dans toute son imperfection, le rejeter en bloc, ou bien en rire et poursuivre l’aventure. Pour ma part, ce fut la dernière option, le changement brusque m’aura à la fois fait soupirer et rire, et dès lors, mon implication dans le métrage était bien moins présente, sans pour autant rejeter l’œuvre et le divertissement proposé en bloc, puisqu’en dépit de ce que le film veut nous raconter, l’ensemble reste bien rodé en termes de gros divertissement.

Mais c’est clairement dommage, de voir ce simple film catastrophe vouloir être bien plus intelligent qu’il n’aurait dû l’être et plonger la tête la première dans la science-fiction, en mettant en avant des concepts comme l’intelligence artificielle (évidemment, en 2025…) et les boucles temporelles. C’est clairement too much, et en fait, ça vient presque réduire à néant ce que l’on avait vu durant la première heure du métrage. Les enjeux deviennent alors moins intéressants, moins prenants, moins tangibles aussi dès lors que ce n’est plus l’eau qui monte qui devient l’enjeu principal. Et puis évidemment, en changeant aussi brusquement de genre, Submersion devient également beaucoup plus explicatif, plus bavard, comme pour tenter de rendre cohérent chaque nouvel élément qu’il se décide à incorporer dans son scénario. L’intention est louable encore une fois, ambitieuse même, et certaines images catastrophes que le film réserve même dans sa seconde partie restent bluffantes, mais tout cela ne suffit plus totalement. Et tout cela est encore plus dommage pour Kim Da-mi qui donne clairement de sa personne dans ce rôle, autant physiquement que psychologiquement. Mais voilà, à chaque nouveau moment où elle boit la tasse, c’est le film qui prend l’eau. Divertissant, mais une énorme déception. Et pour le coup, le film étant annoncé depuis 2022 avec Netflix à la barre, on en viendrait à se demander si son côté faussement malin superposé à la catastrophe n’aurait pas été une demande du N rouge !

LE MEILLEUR LE PIRE
♥ Kim Da-mi, excellente et investie
♥ Une première moitié très bien rodée
♥ Les CGI, la catastrophe, on y croit
⊗ Un changement de cap mal venu
⊗ Une seconde heure moins prenante
⊗ Des moments trop explicatifs
note2
Submersion aurait pu être un excellent film catastrophe, porté par une excellente actrice et une excellente tenue visuelle, mais le film se plante mi-parcours en voulant en faire trop et en se croyant plus intelligent qu’il ne l’est.


Titre : Submersion / Daehongsu / 대홍수
Année : 2025
Durée :
1h49
Origine :
Corée du Sud
Genre :
Quel changement de genre !
Réalisation :
Kim Byung-woo
Scénario :
Kim Byung-woo
Avec :
Kim Da-mi, Park Hae-soo, Kwon Eun-sung, Yuna, Kim Min-Gwi, Ahn Hyun Ho, Kim Kyu-na, Jung Min-joon, Park Mi-hyeon et Lee Dong-chan


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Lucio Fulci, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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