[Film] Scared Shitless, de Vivieno Caldinelli (2024)


Un plombier et son fils germaphobe sont contraints de se salir les mains pour sauver les habitants d’un immeuble, lorsqu’une créature génétiquement modifiée et assoiffée de sang s’échappe dans le système de plomberie.


Avis de Cherycok :
Scared Shitless, je suis tombé dessus complètement par hasard, attiré par cette affiche où des tentacules ensanglantés sortent des toilettes, me rappelant les affiches de la saga Ghoulies et leurs petits monstres difformes eux aussi semblant sortir de toilettes. Et grand bien m’en a pris car dans le genre petite comédie horrifique faite avec le cœur et avec une farouche envie de rendre hommage aux effets gores pratiques des années 80, Scared Shitless se pose là. Premier film du canadien Vivieno Caldilelli, après des courts métrages, des téléfilms et des séries, Scared Shitless a fait sensation au festival Fantasia où il a gagné la médaille de bronze du public pour le meilleur long métrage canadien. Même chose au FIFFF, au FilmQuest, au Fantasy Filmfest ou encore au Vancouver Horror Show et c’est finalement pas moins de 9 récompenses et 10 nominations que le film a reçu. Une chose est sûre, c’est que pour amateurs de gore à l’ancienne et de films avec des bébêtes des années 80/90, Scared Shitless est un bon petit film devant lequel on s’éclate comme des petits fous.

Scared Shitless va rapidement nous faire comprendre que nous sommes ici dans une comédie horrifique décomplexée qui va osciller entre gore et absurdité. On va suivre Don, un plombier un peu désabusé, qui va embarquer son fils germaphobe (depuis la mort de sa mère) lors d’un dépannage dans un immeuble pour le confronter à sa phobie. Mais ce quotidien banal va être bouleversé lorsqu’un monstre génétiquement modifié se cache dans les conduits de l’immeuble, terrorisant les habitants en sortant par leurs toilettes. Oui, rien que le pitch est absurde. Avec son 1h15 au compteur, génériques compris, Scared Shitless ne perd pas de temps et annonce la couleur dès sa scène d’introduction. A partir de là, le film va nous laisser que peu de temps de répit avec un enchainement de péripéties et/ou de moments d’exposition souvent absurde où les gags et les répliques funs vont côtoyer le gore, provoquant des fous rires aux gens qui seront réceptifs à ce genre de divertissement. Vivieno Caldinelli arrive parfaitement à doser son mélange de comédie et d’horreur, tout en développant en arrière-plan une relation père-fils avec des problèmes de communication et permettant très rapidement de nous attacher à ces deux personnages tantôt loufoques, tantôt très humains. Entre conflits familiaux, exaspération mutuelle et moments de complicité, le réalisateur arriver à développer une vraie dynamique narrative avec en plus un duo d’acteur, composé de Steven Ogg (Trevor dans GTA V) et Daniel Doheny (The Order) qui apportent une vraie profondeur à leurs personnages que le scénario n’a pourtant, avec sa courte durée, pas forcément le temps de bien développer. Avec l’arrivée de la jolie Chelsea Clark (la série Ginny & Georgia sur Netflix), de nouvelles dynamiques se créent et amènent un nouveau souffle à mi-film. Dans cette deuxième partie, l’humour s’efface un peu, bien que toujours présent, pour laisser place à un léger suspense jusqu’à l’affrontement final contre le monstre, malheureusement un peu trop vite expédié, possiblement à cause du faible budget du film.

Un des points forts de Scared Shitless, c’est qu’il arrive très facilement à rendre hommage aux films de monstres des années 80 / début 90 et de leurs effets pratiques. Ces effets pratiques, on les doit au spécialiste des maquillages et des effets spéciaux Steven Kostanski, qui a travaillé sur des films tels que Ça : Chapitre 1, Suicide Squad ou encore Crimson Peak, également réalisateur (Psycho Goreman, le remake de Deathstalker), et qui réalisé ici une fois de plus un bien beau travail. Ses petites créatures, semblant sortir de la bouche d’un Alien ou d’un Predator, sont bien craspec comme il faut et surtout très crédibles, tant dans leur visuel que dans leur animation. Même s’il y a parfois des CGI pour « augmenter » certains moments sanglants, les amateurs de gore à l’ancienne retrouveront ici ce charme des films d’horreur des 80’s et ne pourront que se marrer devant le cliché de la scène de douche, devant cette morsure sur testicules, devant cette vieille dame littéralement aspirée dans des chiottes. Le film se montre parfois très inventif dans ses effets, et même s’il n’apporte au final rien au genre, ce qu’il faut, il le fait avec passion, nostalgie et sincérité, avec un tout un tas de clins d’oeil à des films avec lesquels le réalisateur a sans doute grandi. Lorsque le monstre se retrouve en train de cuire au micro-onde, difficile de ne pas y voir un clin d’œil à Gremlins ; lorsque nos héros arrivent en disant « Who you gonna call », c’est forcément un hommage à Ghostbusters ; le plan final avec les œufs du monstre, on ne peut y voir que du Alien. Alors Scared Shitless est loin d’être parfait, avec par exemple un scénario prévisible à cause de facilités et qui en plus s’enchaine un peu trop vite (à cause de la durée du film). On pourra également lui reprocher que les motivations de ses personnages sont parfois un peu forcées pour bien coller au scénario. Mais au final qu’importe car c’est le genre de film qui a été pensé comme un divertissement pas prise de tête qui ne se prend pas au sérieux, comme un film à voir juste pour prendre du bon temps et s’amuser devant la légèreté et le grotesque de l’ensemble. Bref, Scared Shitless est une bonne petite série B créative et pleine d’énergie qui fait du bien pour qui aime un tant soit peu les comédies horrifiques.

LES PLUS LES MOINS
♥ Les effets pratiques
♥ Le monstre
♥ Le trio d’acteurs principaux
♥ Un mélange comédie / horreur bien dosé
⊗ Le final un peu trop rapide
⊗ Prévisible

Bien que son dernier acte soit un peu en deçà, Scared Shitless est une comédie horrifique des plus funs, qui plaira aux amateurs d’effets pratiques et de films de monstres des années 80. Ça ne se prend pas au sérieux et on rigole bien devant. Pari réussi !

LE SAVIEZ VOUS ?
• Le film que regarde le personnage principal au début est Manborg (2011), réalisé par Steven Kostanski qui signe les effets spéciaux de Scared Shitless.



Titre : Scared Shitless
Année : 2024
Durée : 1h14
Origine : Canada
Genre : Le monstre des toilettes
Réalisateur : Vivieno Caldinelli
Scénario : Brandon Cohen

Acteurs : Steven Ogg, Daniel Doheny, Chelsea Clark, Marcia Bennett, Park McKinney, Brynn Godenir, Donald Tripe, Lorna Wilson, Marty Adams, Tal Zimerman, Julian Richings


0 0 votes
Article Rating

Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
S’abonner
Notifier de
guest

1 Commentaire
le plus ancien
le plus récent le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires