[Film] Roaring Fire – Le Feu de la Vengeance, de Norifumi Suzuki (1981)


À la mort de son père, Joji apprend qu’il a une sœur et un frère jumeau. En se rendant au Japon, il apprendra rapidement la mort de son frère ainsi qu’une machination qui le mettra lui et sa sœur en danger.


Avis de Cherycok :
Parfois, on passe des années à essayer de retrouver un film de notre jeunesse, un film qu’on avait vu en VHS à un tout jeune âge, un film qu’on avait aimé et dont on se souvient d’à peine quelques bribes. Difficile de retrouver un film quand on a en tête seulement quelques images et même pas un titre. Et puis un jour on tombe sur la bande annonce d’un film annoncé par l’éditeur Roboto Films, Roaring Fire – Le Feu de la Vengeance, et soudain un soulagement immense nous envahit. Punaise, c’est ce film ! Oui, c’est lui, c’est bien ça. Et là, tout revient, la VHS de chez Scherzo estampillée « Les Classiques des Arts Martiaux », ces gags bons enfants, ces scènes d’action folles, ces pics de violence qui auraient dû choquer l’enfant de 8 ou 9 ans que j’étais. Il fallait que je revois ce film. Alors j’ai revu ce film. Et bordel que c’était bon. Avec Roaring Fire – Le Feu de la Vengeance, Norifumi Suzuki (Shaolin Karate, Le Couvent de la Bête Sacrée) signe un pur divertissement qui sent bon les années 80.

Certains films de karaté des années 70 ont clairement été influencés par les films d’arts martiaux de la Shaw Brothers et lorsque, fin 70 / début 80, la mode a été aux kung fu comedy, popularisées entre autres par Jackie Chan, Norifumi Suzuki s’est à son tour inspiré de ce qui se faisait à Hong Kong pour mettre en boite ce Roaring Fire – Le Feu de la Vengeance, jusque dans la coupe de cheveux d’Hiroyuki Sanada (Samuraï Reincarnation, la série Shogun) renvoyant clairement à celle de Jackie Chan de la même époque. Certaines scènes / cascades sont d’ailleurs inspirées de ce que faisait Chan à ce moment-là. Mais le film n’est pas simplement une resucée de ce qui se faisait dans l’ex-colonie britannique, loin de là, et certaines scènes d’action, à l’instar de celle avec les bus en pleine ville, anticipaient ce qu’on allait voir par la suite, entre autres chez Jackie Chan, preuve s’il en est que Roaring Fire – Le Feu de la Vengeance a son importance et qu’il n’a clairement pas à rougir de la comparaison avec le ciné HK voisin de la même époque. Mais par où commencer pour vous parler de ce film tant c’est un joyeux bordel très jouissif… Disons que Roaring Fire va nous faire voyager entre le Japon, Hong Kong et le Texas aux Etats-Unis et va pêle-mêle nous balancer à la gueule un yakuza nazi, de la drogue cachée dans des bananes, un zatoichi version féminine, un petit singe voleur de bikinis, des amérindiens qui apprennent au héros à lancer des haches, un énorme catcheur appelé « Spartacus », Sonny Chiba qui fait des tours de magie avec des chapeaux improbables, un bijou à la valeur inestimable, des méchants qui ont tous un style de combat différent, une méchante avec un haut moulant et un fouet, le tout avec des gags bon enfant, des scènes d’action à la pelle et des cascades assez folles. Roaring Fire – Le Feu de la Vengeance est un film complètement fou à mi-chemin entre le divertissement familial et le pur film d’exploitation, un mélange bien détonant qui dès les premières secondes avec sa courte poursuite et son gunfight sanguinolent nous dit clairement : « Assieds-toi confortablement, tu vas passer un très bon moment ». Norifumi Suzuki va pousser les potards au maximum et livrer une œuvre très généreuse, au rythme certes parfois un peu étrange, mais ressemblant à un manga live décomplexé et bien délirant.

Roaring Fire – Le Feu de la Vengeance est un film qui clairement tente de promouvoir le jeune Hiroyuki Sanada, qui va se donner à fond de la première à la dernière seconde en particulier dans les scènes d’action et les cascades qu’il, à l’instar de Jackie Chan, effectue lui-même avec un entrain assez impressionnant. Certes, on n’atteint jamais le niveau des scènes d’action de Hong Kong, avec des chorégraphies parfois un peu hasardeuses, mais ça reste vraiment d’un très bon niveau avec une extravagance qui fait plaisir à voir, avec un réalisateur qui tente de varier les plaisirs pour éviter la répétition, avec un grand dynamisme, sans prise de tête, et une envie d’en donner au spectateur pour son argent avec des idées toutes plus folles les unes que les autres. Ça saute de parasol en parasol, ça se bagarre sur des bus en train de rouler, ça se poursuit des toits d’immeubles, ça court au milieu d’explosions, ça se jette d’un cheval au galop sur une jeep qui roule, ça saute d’une gigantesque falaise, … avec des cascadeurs et un Hiroyuki Sanada qui se balancent dans tous les sens sans aucune hésitation. Le travail du Japan Action Club de Sonny Chiba est réellement à saluer et c’est un festival pour qui aime le cinéma d’action de cette époque. En situant son action dans de nombreux lieux et décors, Roaring Fire – Le Feu de la Vengeance fleure bon le cinéma d’aventure et se rapproche même parfois des délires jamesbondiens période Octopussy tant son intrigue va dans tous les sens, n’hésitant pas à flirter avec le cinéma d’exploitation à tendance B / Z pour encore plus de générosité. A cela s’ajoute des gags certes pas tous réussis mais toujours bon enfant, parfois très slapstick, qui amènent à ce cocktail déjà explosif encore plus de légèreté, encore plus d’insouciance. On sent que les acteurs prennent du plaisir, sans aucun complexe, et on s’amuse clairement avec eux. Certes, il y a une allusion à l’holocauste de mauvais gout et un plan culotte sur une nonne un peu gratuit, mais rien de bien méchant et on sent que c’est la bonne humeur qui prime du début à la fin malgré les excès de violence typiques du cinéma japonais.

LES PLUS LES MOINS
♥ Les scènes d’action
♥ Des cascades folles
♥ Un film généreux
♥ Un casting qui s’amuse
♥ Les chapeaux de Sonny Chiba
⊗ Un rythme un peu étrange
⊗ Des incohérences

Roaring Fire – Le Feu de la Vengeance est une expérience cinématographique assez mémorable, un excellent divertissement pour quiconque aime les comédies d’action / arts martiaux où tout est permis. Débridé, inventif, jouissif, un film vraiment fun.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Le catcheur qui joue le rôle de Spartacus dans le film est Lawrence Robert Shreve dont le nom de scène est Abdullah the Butcher. Il est principalement connu pour son travail à l’All Japan Pro Wrestling où il a popularisé le catch hardcore. En 2011, il est intronisé au Hall of Fame de la World Wrestling Entertainment..



Titre : Roaring Fire – Le Feu de la Vengeance / 吼えろ鉄拳
Année : 1981
Durée : 1h34
Origine : Japon
Genre : Ils sont fous ces japonais !
Réalisateur : Norifumi Suzuki
Scénario : Norifumi Suzuki, Shinsuke Inoue, Seiko Shimurat

Acteurs : Hiroyuki Sanada, Sonny Chiba, Etsuko Shihomi, Mikio Narita, Larry Shreve, Toshiaki Minami, Tatsuo Endô, Shôtarô Hayashi, Masashi Ishibachi, Masataka Iwao


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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