[Film] Relentless Fury, de Jimmy Hung (2025)


Le capitaine Lin Lang dirige « Shadow », une équipe d’élite composée de quatre mercenaires réputés pour leurs missions sans faille et leur taux de mortalité nul. Lorsque leur intermédiaire leur remet une lettre scellée par une balle (un contrat impossible à refuser), un jeu mortel commence…


Avis de Cherycok :
Dès sa première annonce, je mettais de grands espoirs dans Relentless Fury. Certes, pour beaucoup de monde, c’est un DTV de plus dans le catalogue déjà surchargé de la plateforme de SVOD chinoise iQiYi, mais pour moi, il y avait quelque chose de plus sur le papier. Déjà, le film est réalisé par Jimmy Hung, le plus jeune fils de Sammo Hung. On y retrouve au casting son grand frère Sammy Hung, vu dans Call of Heroes (2016) de Benny Chan ou encore The Viral Factor (2012) de Dante Lam. Et puis il y a l’omniprésent Andy On qui enchaine les DTV d’action à vitesse grand V. Ajoutez à cela une jaquette fun et une bande annonce annonçant un film bourré d’action et, forcément, la curiosité du dénicheur de pépites DTV chinoises était impatient de voir si le film allait être bon ou très bon. Et là, c’est la douche froide car Relentless Fury n’est ni très bon, ni même bon, il est simplement très moyen. Jimmy Hung a beau être le film de Sammo Hung, il ne semble clairement pas en avoir le talent…

Relentless Fury se présente comme un film d’action pur et dur dans la plus pure tradition du cinéma de Hong Kong. On sent que Jimmy Hung a été biberonné au cinéma de l’ex-colonie anglaise et il semble vouloir lui rendre dommage ici comme le font beaucoup de DTV chinois d’action. Tout ne va être ici prétexte qu’à aligner des scènes d’action et il ne se passe pas 5 minutes sans qu’un gunfight, une course poursuite ou un combat ne vienne rythmer les 1h28 de Relentless Fury. Jimmy Hung essaie de miser sur le spectaculaire tout en essayant de coller à l’âge d’or du polar hongkongais des années 80 et 90. Les scènes d’actions sont d’ailleurs ce qui sauve le film et on sent ici un Jimmy Hung impliqué. Les chorégraphies sont plutôt propres, les affrontements nerveux et violents (les gerbes de sang sont nombreuses) et Hung utilise parfaitement l’espace que lui confèrent les décors. On sent qu’il veut réellement en donner pour son argent au spectateur et Relentless fait preuve d’une vraie générosité visuelle afin de maintenir l’intérêt. Le problème, c’est qu’autant les combats sont lisibles, autant Jimmy Hung veut parfois en faire trop (ralentis, effets de style, …) et on aurait aimé un peu plus de sobriété. Même chose pour le montage qui s’emballe parfois un peu trop sur les coupes. On nous ressert une fois de plus un combat dans un ascenseur, mais Qin Peng-Fei a tué le game avec celui dans Black Storm au point que le combat entre Andy On et Vanness Wu fait pâle figure, bien qu’il reste objectivement sympathique. On peut lire sur Letterboxd que, pour les scènes d’action, « ça reste seulement correct, alternant vaguement potable à sympathiquement carré, mais guère plus », et c’est exactement ça. C’est rythmé, ça s’enchaine, ça varie les plaisirs, c’est amusant, mais rien qui nous fasse réellement vibrer.

S’il n’y avait que ça, Relentless Fury aurait été une bobine sympathique pour 1h30 de détente, mais il y a les à-côtés, à commencer par un scénario assez indigent. Certes, on ne demande pas à ce genre de série B énervée d’avoir des messages philosophiques ou une intrigue à tiroir compliquée, mais là on est quand même sur quelque chose qui tient sur un timbre-poste. L’histoire ne réserve absolument aucune surprise, elle avance selon une logique purement mécanique et il n’y a absolument aucun enjeu dramatique. Difficile du coup de s’attacher aux personnages, même si, comme à son habitude, Andy On se montre des plus impliqués. Mais on se fiche complètement du sort des personnages secondaires et, pire encore, le grand méchant interprété par Vanness Wu est extrêmement irritant. On sent l’envie de faire un personnage un peu barré, mais Wu est tellement en roue libre façon cabotinage extrême qu’il en devient ridicule. Et un actionner basique qui n’a même pas un bon méchant, ça ne joue clairement pas en sa faveur. Ajoutez à cela des effets spéciaux sincèrement moches, aussi bien les explosions que les fonds verts dégueulasses lors de la course poursuite finale, et vous obtiendrez une série B certes sincère, qui assume son héritage de la belle époque du cinéma de Hong Kong, mais surtout sincèrement moyenne. Le panache que tente d’insuffler Jimmy Hung à son film ne fonctionne qu’à moitié.

LES PLUS LES MOINS
♥ Des scènes d’action sympathiques…
♥ Bien rythmé
♥ Un Andy On impliqué
⊗ … parfois gâchées par le montage
⊗ Un scénario indigent
⊗ Un grand méchant ridicule

Jimmy Hung tente de prendre le meilleur du cinéma d’action de l’âge d’or du cinéma de Hong Kong mais son Relentless Fury s’avère être un semi-échec. L’action est sympathique, oui, mais ce qu’il y a à côté beaucoup moins.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Un petit making of est présent lors du générique de fin.



Titre : Relentless Fury / 赴汤蹈火
Année : 2025
Durée : 1h28
Origine : Chine
Genre : Tel père, tel fils ?
Réalisateur : Jimmy Hung
Scénario : Wang Zefeng

Acteurs : Andy On, Vanness Wu, Sammy Hung, Zhao Ren-Jie, Zhao Xi-Xi, Cathryn Lee, Chen Sheng-Wei, Diego Dati, Mia Diop


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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