Dans une communauté très pauvre près d’une mangrove brésilienne surgissent de manière inexplicable des zombies cannibales. La vague de massacres commence.
Avis de John Roch :
Fils d’un ancien magicien et propriétaire de cinéma, Rodrigo Aragão s’est très vite passionné pour l’art du spectacle, les effets visuels et le cinéma. Avec Evil Dead comme film de chevet, il n’est pas étonnant que le réalisateur se spécialise dans l’horreur, d’abord en tant que technicien en effets spéciaux pour des courts-métrages et des pièces de théâtre locales, puis un spectacle itinérant tenant aussi bien des horror nights pour l’interaction avec le publique que du Grand Guignol pour ses effets gores en direct. Vient ensuite la réalisation d’ une poignée de courts métrages et enfin la mise en scène de son premier long: Mangue Negro, connu sous le titre international de Mud Zombies. Si dans son pays d’origine, Mangue Negro a bénéficié d’une couverture confidentielle, ce n’est pas le cas du reste du monde dans lequel il s’est montré avec succès dans divers festivals, mais pas que. Avec ce film, Rodrigo Aragão s’est positionné comme l’un des fondateurs de la nouvelle vague horrifique Brésilienne, le genre se résumant principalement aux méfaits de José Mojica Marins, la suite étant peu connu avec une poignée de productions amateurs dans les années 80 et un vide total dans les années 90 si ce n’est là encore des films sans le sou et des courts-métrages.

Sans le sou, Mangue Negro l’est également, il s’agit de ce genre de premier film dans la veine de Evil Dead et Braindead fait par un passionné dans son coin pour un budget café quotidien sur un blockbuster (on parle de l’équivalent de 10,000€). Ce genre de film où le sens de la démerde, la patience et la passion peuvent faire la différence et donner une petite pépite. On ira pas jusque là pour Mangue Negro qui si il bénéficie de qualités, s’enlise dans quelques défauts qui ne lui permette pas de se hisser au niveau des meilleurs représentants de métrages où le système D est roi. En tout cas bien plus qu’un scénario qui se limite à quelques âmes habitant non loin d’une mangrove de laquelle surgit un beau jour des zombies. Il n’est pourtant pas dénué d’intérêt. L’idée de la mangrove est intéressante dans le sens où d’une part, cela permet de donner une identité locale au film, mais aussi de dresser un petit discours écologique. A travers cette invasion de zombies, Rodrigo Aragão nous parle de ces écosystèmes littoraux en danger de disparition, menacés par la surexploitation humaine, la pollution et les changements climatique, allant jusqu’à mettre en péril les communautés locales qui vivent de la pêche. Loin d’être représenté comme un coin de paradis, la mangrove de Mangue Negro est sale et pourrie comme les zombies qui en sortent.

Car passé le discours, Mangue Negro est un film de morts-vivants qui une fois le cadre atypique enlevé reste classique et sous influence de Evil Dead. L’action se déroule en grande partie dans des cabanes dans les bois, le héros est un Ash de plus, il y a quelques (rares) idées de mise en scène héritées de Sam Raimi et finalement, le gore prime sur le reste. Sur ce point Mangue Negro ne déçoit pas. A la fois scénariste, metteur en scène et directeur de la photographie, Rodrigo Aragão s’est également chargé d’effets spéciaux plus qu’acceptables pour une production à petit budget. Le problème, c’est que le reste ne suit pas. Malgré un scénario anémique, Rodrigo Aragão a tout de même voulu le développer, bien trop car excepté le héros qui veut déclarer sa flamme à sa dulcinée qui devient un running gag, il en ressort surtout du vide et de violentes baisses de rythme tout au long de ce métrage à la durée de 1h45 parfois ennuyeuse jonché d’acteurs amateurs qui tiennent également quelques postes derrière la caméra. La mise en scène est également en dent de scie. Passé quelques idées ici et là, ce qui en ressort surtout c’est une shaky cam imbuvable qui donne l’impression que le tournage s’est déroulé pendant des secousses sismiques. Ajoutez à cela une nuit américaine horrible et vous obtenez un film qui est à certains moments d’une belle laideur. Des défauts finalement inhérent à ce genre de films, d’autant plus qu’il s’agit d’un premier long tourné avec la seule force de la volonté et de la passion. En tant que film d’horreur sans pognon, Mangue Negro laisse trop ressortir ses défauts au profit de qualités évidentes, mais en tant que bande démo d’un apprenti réalisateur qui a persévéré et donné des métrages bien plus maîtrisés, le film n’est pas nécessairement à recommander mais mérite un petit coup d’œil.

| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Les effets spéciaux ♥ Malgré le scénario pauvre, il y a un fond ♥ Un film qui se déroule dans les mangroves, c’est pas courant ♥ Un film plein de bonne volonté |
⊗ Techniquement, c’est loin d’être maîtrisé ⊗ Les baisses de rythme ⊗ Un scénario qui existe…trop…pour rien |
| Même pris pour ce qu’il est, un film d’horreur sans pognon, Mangue Negro laisse trop ressortir ses défauts au profit de qualités évidentes. Mais en tant que bande démo d’un apprenti réalisateur qui a persévéré et donné des métrages bien plus maîtrisés, le film n’est pas nécessairement à recommander mais mérite un petit coup d’œil. |
|


Titre : Mangue Negro / Mud Zombies
Année : 2008
Durée : 1h45
Origine : Brésil
Genre : Zombies
Réalisateur : Rodrigo Aragão
Scénario : Rodrigo Aragão
Acteurs : Ricardo Araújo, Marcelo Castanheira, Walderrama Dos Santos, Markus Konká, Antônio Lâmego, André Lobo, Kika Oliveira





![[JV] Silent Hill f (2025 – Playstation 5)](https://www.darksidereviews.com/wp-content/uploads/2025/10/SILENT-HILL-f_20251005000416-680x340.jpg)
![[Film] The Operative, de Robert Lee (2000)](https://www.darksidereviews.com/wp-content/uploads/2025/11/vlcsnap-2025-11-14-20h11m08s652-640x340.png)
![[Portrait] Qin Peng-Fei, le meilleur de l’action chinoise ?](https://www.darksidereviews.com/wp-content/uploads/2025/04/QinPengFei-680x340.jpg)
![[Interview] Roboto Films nous livre ses secrets](https://www.darksidereviews.com/wp-content/uploads/2024/01/RobotoFilms-680x340.png)




![[Film] Golgo 13 : Kowloon Assignment, de Yukio Noda (1977)](https://www.darksidereviews.com/wp-content/uploads/2025/12/golgo13-680x340.jpg)
![[News] Les nouveaux HK du Chat qui Fume s’illustrent](https://www.darksidereviews.com/wp-content/uploads/2025/11/LeChat-Logo-680x340.jpg)
![[Film] New Dragon Gate Inn, de Huang Jian-Bo (2024)](https://www.darksidereviews.com/wp-content/uploads/2025/12/newdragongateinn-680x340.jpg)

