[Film] La Vie, L’Amour… Les Vaches, de Ron Underwood (1991)


A 39 ans, Mitch en a assez de sa vie trépidante de New Yorkais. Il est sur le point de sombrer dans la déprime quand Ed et Phil, ses deux meilleurs amis, lui proposent un voyage à travers l’Ouest sauvage. Un beau matin, les trois amis débarquent au Nouveau-Mexique dans un ranch perdu. Accompagnés par une bande de cow-boys loufoques et d’un vieil homme, la petite bande a pour mission de conduire un troupeau de bétail jusqu’au Colorado. L’aventure, la vraie, va enfin commencer… et elle ne va pas être triste !


Avis de Cherycok :
Ron Underwood, un nom qui ne vous dit peut-être pas grand-chose et pourtant il a réalisé des films qui, dans les années 90, ont eu leur petite aura aux States comme par exemple Drôles de Fantômes (1993), Mon Ami Joe (1998) ou encore et surtout le premier opus d’une saga devenue culte, Tremors (1990). Mais il y a un autre de ces films de cette période qui a marqué les esprits outre-Atlantique, un certain La Vie, L’Amour… Les Vaches, sorti en 1991, un joli petit succès puisqu’avec un budget estimé à 27M$, il en a rapporté pas moins de 180 à travers le monde. Un film qui a figuré dans la liste des 100 films américains les plus drôles établie par l’American Film Institute en 2000 et qui à sa sortie a obtenu essentiellement des critiques élogieuses de la part de la presse spécialisée. Par chez nous, il est sorti dans l’indifférence la plus totale, cumulant à peine 44000 entrées. La ressortie du film en blu-ray chez le petit éditeur Bubbel Pop’ est l’occasion de se repencher sur cet excellent feel good movie certes bien ancré dans son époque, mais toujours aussi agréable.

La Vie, L’Amour… Les Vaches est un film qui parle d’amitié, de la crise de la quarantaine, à travers ces trois amis qui ont l’habitude tous les ans de se faire un petit trip. Mitch (Billy Cristal) qui ne sait plus où il en est, entre sa joie de vivre qu’il a perdue et son boulot qui n’a aucun sens. Ed (Bruno Kirby) qui refuse de grandir, en couple avec un mannequin de 15 ans sa cadette, et qui ne veut surtout pas avoir d’enfant pour venir lui gâcher la vie. Enfin, Phil, depuis 12 ans soumis à sa femme tyrannique qu’il ne touche pas, travaille dans l’entreprise de son beau-père, et dont le couple explose lorsque sa femme découvre qu’il l’a trompée. Ed et Phil vont organiser pour tous les trois une expérience un peu spéciale, celle de conduire du bétail à travers le Far West, comme au bon vieux temps, une expérience qui va leur apprendre à apprécier la vie. Le schéma est certes classique, quoi que pas fréquent à l’époque, celui de personnages qui vont emprunter des chemins difficiles pour se sentir revigorés par la vie, pour se retrouver eux-mêmes dans cette vie écrasée par l’ennui du quotidien, les mauvais choix ou les relations chaotiques. Mais La Vie, L’Amour… Les Vaches, c’est surtout un film qui amuse autant qu’il touche, un équilibre presque parfait entre humour et émotion, avec même une petite touche d’action dans sa dernière partie. La clé de son succès réside dans le simple fait qu’il s’agit d’un film vraiment inspirant rempli de sagesse essentielle sur la vie et les responsabilités qui y sont associées, un film que, dès les premiers instants, on regarde avec un réel enthousiasme en partie grâce à une histoire certes parfois un peu naïve, mais surtout profonde et belle. Ron Underwood aime s’effacer pour laisser toute la place à ses personnages qui sont au final comme Mr Tout Le Monde. Ils pourraient être de votre famille, vos voisins, vos collègues de boulot, et leurs dialogues sont tout simplement naturels, facile à comprendre par tous. Comme la vie qui ne va pas que dans un seul sens, Ron Underwood fait passer son film par tous les genres, la comédie, le western, le drame, le tout avec une fluidité exemplaire.

La Vie, L’Amour… Les Vaches comporte des moments comiques qui sont réellement drôles, et l’émotion qui accompagne la comédie rend l’expérience cinématographique d’autant plus satisfaisante. On prend un réel plaisir, le sourire aux lèvres, à suivre ces trois amis à la recherche de leur véritable identité, et le casting fait clairement partie de la réussite du film. Comme dit précédemment, Ron Underwood a la réputation de laisser vivre ses personnages dans le cadre, et c’est une fois de plus le cas ici avec un casting réellement excellent. Qu’on l’aime ou pas, Billy Crystal (Quand Harry Rencontre Sally) trouve possiblement ici son meilleur rôle, livrant une performance de haut niveau, réellement impliqué dans cette histoire qui semble lui tenir à cœur (il a participé au scénario). Bruno Kirby (Good Morning Vietnam), tout en spontanéité, démontre son talent pour l’humour et la sentimentalité. Daniel Stern (Maman J’ai Raté l’Avion) est tantôt hilarant, tantôt touchant dans ce personnage qui a tout perdu à la suite d’un adultère. Mais celui qui rafle la mise à chacune de ses apparitions, c’est sans conteste l’irréprochable Jack Palance (L’Homme des Vallées Perdues) et son charisme hallucinant dans ce rôle de cow-boy buriné aux philosophies simples mais étonnement perspicaces, qui fait découvrir de nombreuses vérités à ces trois citadins. Il a d’ailleurs obtenu le Golden Globe mais aussi l’Oscar du meilleur second rôle pour ce film. La mise en scène de Ron Underwood est discrète mais très réussie, avec un montage précis et une photographie souvent spectaculaire qui magnifie cette région de l’ouest américain dans laquelle se déroule le film. Le tout est accompagné d’une très bonne bande son tantôt entrainante, tantôt envoutante, et toutes ces bonnes choses font de La Vie, L’Amour… Les Vaches une réelle réussite pour qui a envie de sortir d’un film avec le sourire aux lèvres en ayant l’impression d’avoir passé un vrai bon moment.

LES PLUS LES MOINS
♥ Visuellement réussi
♥ Un excellent casting
♥ Un mélange des genres homogène
♥ A la fois léger et plein d‘esprit
⊗ Un final peut-être un peu forcé
Derrière La Vie, L’Amour… Les Vaches se cache un vrai feel good movie, un excellent divertissement trop méconnu à la fois drôle, touchant et inspirant, aux répliques pleines d’esprit. Si vous avez besoin d’un film pour sourire et vous sentir vivant, vous êtes au bon endroit.


LA VIE, L’AMOUR… LES VACHES est disponible en combo Blu-ray / DVD au prix de 25€ chez BUBBEL POP’ Edition. Il est disponible à l’achat ICI.

En plus du film, on y trouve : Making Of (29min), Scènes coupées (3min), L’écriture du film (21min), Une Ode à Norman (6min), Jack Palance – L’homme derrière le Mythe par Yves Chevalier (20min), Un film testamentaire par Jacques Demange (10min)



Titre : La Vie, L’Amour… Les Vaches / City Slickers
Année : 1991
Durée : 1h53
Origine : U.S.A
Genre : Feel Good Movie
Réalisateur : Ron Underwood
Scénario : Lowell Ganz, Babaloo Mandel, Billy Crystal

Acteurs : Billy Crystal, Bruno Kirby, Daniel Stern, Jack Palance, Patricia Wettig, Helen Slater, Noble Willingham, Tracey Walter, Josh Mostel, David Paymer























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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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