[Film] Karaté Tiger 2, de Corey Yuen (1987)

Scott voyage jusqu’en Thaïlande afin de voir sa fiancée. Cette dernière est hélas enlevée par des Communistes en provenance du Cambodge qui veulent faire pression sur le père de la jeune fille, une personnalité importante du pays. Scott, assisté de son ami Mac et de Cindy, partent sur place afin de la libérer. La tache ne sera pas aisé car le commandant local est assisté par un dangereux commandant Russe.


Avis de John Roch :
Dans les années 80, le producteur Ng See Yuen via sa boite de production Seasonal Film Corporation, bien active à Hong-Kong, tente de percer aux Etats-Unis en produisant des métrages tournés sur place mais à la manière Hongkongaise, dont le plus beau représentant est Bloodmoon avec Gary Daniels. Ainsi est né Karaté Tiger, un film bien neuneu qui singeait Karaté Kid mais qui valait le coup pour des combats captés par le regretté Corey Yuen, qui montrait une fois encore ses qualités de chorégraphe et de réalisateur. Karaté Tiger 2 n’entretient aucun rapport avec le premier film qui a cartonné en vidéo-club, pourtant au départ il était question d’une suite directe mais cette fois-ci dans un contexte complétement différent. Le projet de suite tombe finalement à l’eau, Jean-Claude Van Damme ne rempile pas et s’en va tourner Bloodsport, et en ce qui concerne Kurt McKinney c’est un peu moins clair : on parle du scénario dont la nouvelle orientation aurait déplu, d’une histoire de cachet pas assez élevé, parfois les deux en même temps. Il sera remplacé par Loren Avedon, pratiquant et ceinture noire de Taekwondo et d’Hapkido, et pour le grand méchant de cet opus, c’est l’Allemand Matthias Hues, également ceinture noire de Taekwondo et pratiquant de kickboxing, qui obtient ici son premier rôle, point de départ d’une longue filmographie dans la série B et Z.

Tout comme son prédécesseur, Karaté Tiger 2 est un film produit et pensé pour l’international et le publique Américain. Après un ersatz de Karaté Kid, ce second opus lorgne du côté du film d’action Reaganien dans lequel un yankee part au Vietnam pour refaire le match et gagner la guerre à lui tout seul, en bottant les culs des communistes en passant bien évidemment. Ici, notre one man army se nomme Scott (Loren Avedon), qui part en Thaïlande retrouver sa fiancée qui se trouve être la fille d’un riche entrepreneur Vietnamien. Sauf qu’en réalité, celui-ci est un trafiquant d’arme qui fournit les Khmers Rouges, ce qui déplait au Vietnamien qui kidnappe la fiancée de Scott et tue toute sa famille, sauf le père. Notre héros va alors partir délivrer sa dulcinée des mains d’une bande de Soviétiques postés dans un camp perdu au milieu de nulle part avec l’aide de Mac (Max Thayer) avec qui il a fait la guerre du Vietnam, et de son ex Terry (Cynthia Rothrock), avec qui il entretient une relation je t’aime moi non plus. On ne va pas s’attarder sur le scénario bateau et prétexte à une succession de scènes d’action qui à y réfléchir, et ce malgré sa simplicité, n’est pas très cohérent et bouffe surtout trop de temps. On notera cette histoire de kidnapping qui ne tient pas vraiment debout au fur et à mesure que l’intrigue avance et des scènes d’exposition bien trop longues, ce qui occasionne des baisses de rythme durant 1h49 un peu trop longue pour ce que c’est. Le film reste néanmoins amusant grâce à des dialogues à la finesse absente, que ce soit dans sa version originale ou dans une VF qui rajoute une couche dans la vulgarité régressive.

Amusant également, ce gouffre entre les prestations martiales et l’acting. Que ce soit les nouveaux venus Loren Avedon et Matthias Hues, Cynthia Rothrock que l’on ne présente plus, auxquels se greffe l’habitué des nanars philippins Max Thayer, tous ont en commun une implication évidente mais sont handicapés par un jeu d’acteur limité pendant les scènes d’exposition et grimaçant pendant celles d’action. L’action justement, pour une série B de cette trempe c’est un petit carton. Si on omet un montage qui peine parfois à cacher les doublures, Corey Yuen enchaine les bastons de qualité et met en valeur ses artistes martiaux. Le point d’orgue étant cette baston finale dans laquelle il réussit à exploiter le physique et la puissance de Mathias Hues. Karaté Tiger 2 propose également d’autres moments qui valent le coup comme ce combat contre des moines, l’escalade d’une cascade ou encore une scène dans laquelle un pauvre gars est jeté en plein milieu de crocodiles, une fin qui s’éloigne du happy end attendu et y a même des explosions et quelques éclats de violence surprenant. Il est clair que Karaté Tiger 2 n’est pas ce que Corey Yuen a fait de mieux, mais pour un film d’action à l’Américaine, le film vaut le coup d’œil malgré un rythme parfois à la traine.

LES PLUS LES MOINS
♥ Les bastons
♥ Un casting bien mis en valeur et impliqué lors des scènes d’action…
♥ Des scènes qui valent le coup d’œil
♥ Parfois amusant, surtout en VF
⊗ C’est long pour ce que c’est
⊗ … mais au jeu d’acteur limité
Il est clair que Karaté Tiger 2 n’est pas ce que Corey Yuen a fait de mieux, mais pour une série B d’action à l’Américaine, le film vaut le coup d’œil malgré un rythme parfois à la traine.



Titre : Karate Tiger 2 / No Retreat, No Surrender 2: Raging Thunder
Année : 1987
Durée : 1h25
Origine : Hong Kong / USA
Genre : Porté Disparu
Réalisateur : Corey Yuen
Scénario : Maria Elena Cellino, Roy Horan et Keith W. Strandberg

Acteurs : Loren Avedon, Max Thayer, Cynthia Rothrock, Matthias Hues, Nirut Sirichanya, Jeong-lee Hwang, Patra Wanthivanond, Perm Hongsakul

 

 


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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