
À Bakersfield, en Californie, la détective privée Honey O’Donahue enquête sur la mort de Mia Novotny, maquillée en accident de voiture. Son investigation la mène au Temple des Quatre Chemins, dirigé par le révérend Drew Devlin et impliqué dans un vaste trafic de drogue. Alors que les violences se multiplient autour du Temple, Honey doit protéger sa nièce Corinne et affronter la vérité sur son entourage. L’enquête révèle que MG Falcone, policière et proche de Honey, est responsable de plusieurs meurtres, dont celui de Mia. Après une confrontation, Honey l’abat en légitime défense. Le film s’achève sur l’avenir incertain de ses relations avec Chère, une alliée de circonstance.
Avis de Rick :
Même quand ça ne sent pas bon, que la déception est inévitable, parfois, on se sent obligé de se lancer dans un film, par sympathie ou nostalgie pour le réalisateur, ou un acteur. Ici évidemment, c’est le nouveau film d’Ethan Coen, qui a vraiment du mal donc depuis qu’il ne tourne plus avec son frère. Et Honey Don’t, ça ne sentait pas bon dès le départ, puisque le métrage semblait s’inscrire, sans gêne, dans la mouvance du précédent film du réalisateur, Drive-Away Dolls. Alors, c’était compliqué, car Drive-Away Dolls, c’était déjà un peu pourri, mais pour une raison inconnue (une touche de naïveté, de la sympathie pour le réalisateur et le casting, et sans doute un ou deux rires), je n’avais pas eu non plus envie de le défoncer. Don’t Honey, c’est la preuve que parfois, il ne faut pas être gentil et dire les choses telles qu’elles sont. Honey Don’t, c’est de la merde, voilà. Un film voulant être une comédie policière, ou une comédie noire, mais qui n’est jamais drôle (à un ou deux rires près, sur 1h30), et dont l’intrigue n’a finalement tellement rien à raconter, rien pour relier l’ensemble, que l’aspect policier semble lui aussi tombé aux oubliettes. Bref oui, c’était de la merde. Désolé pour Ethan Coen, désolé pour Margaret Qualley, désolé pour Aubrey Plaza, désolé même pour Chris Evans qui a prouvé plus d’une fois qu’il pouvait être très bon acteur (Snowpiercer, Sunshine), mais là, non c’est non. Et pourtant, contrairement justement à Drive-Away Dolls, la scène d’ouverture, elle nous fait espérer, puisqu’elle est totalement sérieuse, place un mystère qui vient rappeler de quoi les frères Coen étaient capables quand ils travaillaient encore ensemble… puis ça s’écroule en un claquement de doigts. Ou un claquements de dildo, vu qu’encore une fois, nous avons là une « intrigue » à base de lesbiennes.
Vous noterez les guillemets pour le mot « intrigue ». Car ce que le film raconte, c’est à la fois hyper simple et hyper compliqué. Honey O’Donahue est détective privée, lesbienne, et la personne avec qui elle avait rendez-vous pour du travail est retrouvée morte, dans une voiture. Accident de la route ? Sauf que non, on l’a vu en ouverture, tout est compliqué, c’est un meurtre. Honey va donc enquêter car elle n’a pas grand-chose d’autre à faire, en profiter pour coucher avec une flic jouée par Aubrey Plaza, se retrouver à interroger le chef d’une secte joué par Chris Evans qui semble avoir un lien avec plusieurs incidents ou meurtres. Ah et la nièce aussi d’Honey disparaît du jour au lendemain, et il y a aussi le père d’Honey qui débarque au même moment, et une tueuse Française, tout le monde finit un peu dans le lit de tout le monde, ça couche, ça crie, ça tue parfois, et au final, ça ne mène à rien, rien n’est résolu, aucun personne ne sort grandit de tout ça, personne n’a d’arc narratif, et on assiste assez médusé presque à un non-film. 1h30 de vide. Ça veut raconter plein de choses, mais en réalité, on a plus l’impression que le métrage enchaine les scènes un peu n’importe comment pour donner l’impression qu’il se passe des choses, sans jamais rien relier ni rien. Et comme on s’en doute, en plus de donner un aspect parfois vide et décousu à l’ensemble, ça donne aussi surtout au métrage un côté extrêmement chiant, extrêmement statique. Si bien que quand parfois, le film doit se bouger et sortir de son bonnet un twist et conclure, on en vient à se demander ce qu’il passe, tant tout semble sortir d’on ne sait où, sans aucune préparation ni logique. Alors dans tout ce bordel chiant comme la lune, certains tentent d’y croire.
Margaret Qualley, bien que très, mais alors très loin d’avoir là son meilleur rôle (non, l’écriture de son personnage est catastrophique), elle essaye d’y croire. Chris Evans, sans doute conscient de la nullité de l’ensemble, en fait des caisses, tout le temps, et semble s’amuser, mais malheureusement il s’amuse tout seul. Et en plus de ne rien raconter, le film met des plombes à vraiment démarrer, si bien que lorsqu’il se passe enfin quelque chose, il ne reste plus qu’une vingtaine de minutes au compteur pour boucler… pour finir… avant le générique de fin donc. Alors oui, dans ce bordel souvent pénible et en plus très moche visuellement, j’admet avoir trouvé une scène se bougeant enfin, sur la fin, assez salvatrice, de par son côté totalement over the top… ou alors le fait de sortir d’un ennui profond m’aura fait trouver des qualités même minimes ? Fort probable. Le pire avec ça, c’est qu’apparemment, déjà, le film aurait coûté 20 millions, alors qu’en le voyait, on penserait plus à du 5/6 millions. Ensuite, c’est qu’Ethan Coen et Tricia Cooke prévoient un troisième film dans le même genre (fuyez pauvre fous). Et que, pour enfoncer le clou, on peut lire parfois que certains disent que le film marque l’aboutissement de 20 ans d’écriture pour Coen et Cooke… Non mais tuez-moi. Ils m’ont eu deux fois, pas la troisième, désolé.
LE MEILLEUR | LE PIRE |
♥ Oui, Margaret Qualley se dénude encore ♥ Un ou deux rires tellement ça va loin |
⊗ Ça ne raconte strictement rien ⊗ Pénible ⊗ Incroyablement lent et longuet ⊗ Chris Evans en roue libre ⊗ Au final, vulgaire, vain et inutile |
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Honey Don’t est la preuve de plus que chez les frères Coen, le talent ne devait pas venir d’Ethan… |
Titre : Honey Don’t
Année : 2025
Durée : 1h29
Origine : Etats Unis
Genre : Comédie policière sans humour ni policier
Réalisation : Ethan Coen
Scénario : Ethan Coen et Tricia Cooke
Avec : Margaret Qualley, Aubrey Plaza, Chris Evans, Lera Abova, Jacnier, Gabby Beans, Talia Ryder et Charlie Day
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