
Hantée par un cauchemar terrifiant qui revient sans cesse, Stefanie, étudiante à l’université, rentre chez elle pour retrouver la trace de la seule personne susceptible d’enrayer ce cycle infernal et de sauver ses proches du sort funeste qui les attend.
Avis de John Roch :
En cinq films, la saga Destination Finale aura été une bonne affaire pour New Line Cinema: 665,1 millions de dollars de recettes total pour un budget cumulé de 154 millions. Dans un paysage horrifique où reboot en tout genre est monnaie courante, avec des succès à la clé, il est clair que la saga Destination Finale, qui est la franchise la plus lucrative et parlante auprès du grand public des années 2000 avec Saw, n’allait pas rester morte longtemps, qui plus est quand elle fête ses 20 ans d’existence. L’idée de Destination Finale, on la doit à Glenn Morgan et James Wong, duo qui a laissé une empreinte indélébile sur le petit écran puisqu’ils sont les scénaristes qui sont tout autant que Chris Carter à l’origine du succès de X-Files. Après l’échec des séries Space 2063 et surtout Millenium, le duo passe du petit au grand écran avec comme base le scénario d’un épisode de X-Files jamais tourné, mais pas que puisque dans les premiers jets du script, la mort avait une apparence physique pour ce qui aurait pu être un énième Slasher. Et c’est là le petit coup de génie car en faisant de la faucheuse une entité immatérielle, Destination Finale devient non seulement un genre de Slasher sans tueur, mais c’est de là que découle le concept même, à savoir des meurtres issus de petits incidents en apparence banals que la loi de Murphy va se charger de rendre mortels. Destination Finale est un succès qui ne peut pas rester sans suite, d’autant plus que les bases instaurées sont déclinables à l’infini.
Arrive un second opus qui sublime la formule. Plus spectaculaire, plus fun, plus inventif, plus gore, Destination Finale 2 élève la saga a un niveau que n’ attendront pas les trois films suivants. La saga tourne rapidement en rond et passé le pire avec Destination Finale 4, le cinquième volet parvenait à surprendre avec son twist final et instaurait une nouvelle idée intéressante mais inexploitée. Destination Finale: Bloodlines ne réinvente rien, il s’agit toujours du même film avec le même schéma et scènes imposées. Mais l’équipe derrière ce sixième film a tout compris à la saga et plutôt de réellement injecter du sang neuf, ils en détournent les codes et plutôt que de faire dans le reboot, tout les éléments des précédents opus sont repris dans ce qui fonctionne à la fois comme un prequel, une suite et une véritable conclusion. Comme à son habitude, ce nouveau Destination s’ouvre sur la fameuse scène d’introduction avec sa catastrophe, ici l’effondrement d’une tour panoramique. Et comme à son habitude, cet entrée spectaculaire est en réalité une prémonition qui ne ramène cette fois-ci pas quelques minutes avant que la mort se déchaîne, mais près de 60 ans dans le futur.
L’idée de ce nouveau volet tient en une phrase: Et si la Mort revenait hanter les enfants des survivants ? Ce simple postulat, les auteurs du script l’utilisent pour faire de Destination Finale : Bloodlines à la fois un préquel et une suite qui trouve sa légitimité dans la saga. Ici, ce n’est pas une poignée de personnages stéréotypés qui est sauvée du drame. Il n’a pas lieu, laissant ainsi à une centaine de personnes le temps de faire pousser des branches à des arbres généalogiques qui n’auraient jamais du exister. Ainsi, la mort n’agit plus comme une malédiction restreinte à des survivants d’une catastrophe, elle est transgénérationnelle et trouve sa source dans ce sixième film, assurant ainsi son statut d’origin story tout en s’insérant parfaitement dans la continuité de la saga. Il en est également la conclusion, la famille au centre de Destination Finale : Bloodlines est la dernière lignée qui n’ aurait jamais du être et par extension les dernières victimes de la faucheuse si on suit la logique exposée. Sur le plan scénaristique, Destination Finale : Bloodlines conserve l’ADN de la saga et a défaut de renouveau, le script fonctionne également comme un hommage suffisamment malin pour reprendre les idées des précédents films, souvent avec humour, sans tomber dans le fan service facile. Au contraire, ils s’insèrent très bien dans une histoire plaisante à suivre aux personnages développés et certains sont même attachants.
On regrettera que l’histoire de famille est loin d’être originale, que la scène de l’hôpital s’étire un peu et que sur la fin ça va peut être un peu trop vite, ce Destination Finale est néanmoins bien le seul à avoir des personnages intéressants sans jamais baisser de rythme. Les morts s’enchaînent de manière très soutenue et parfois improbable impliquant tondeuse à gazon, camion benne ou encore scanner IRM dans une succession de scènes gores aux effets en CGI par moments perfectibles mais aussi d’excellents effets pratiques mis en scène avec soins tout comme l’entièreté d’un métrage qui trouve suspens et imprévisibilité dans une réalisation soignée qui trouve son excellence dans une très belle scène d’introduction. Montée au rythme de la musique liant numéro de dance et catastrophe qui se déclenche, c’est de loin de la meilleure scène de la saga à ce jour. Mais l’ autre meilleure scène de Destination Finale: Bloodlines, c’est la dernière apparition de Tony Todd. Gravement malade au moment du tournage, l’acteur adresse ici avec un bref mais touchant monologue un adieu qui n’est pas le seul hommage qui lui est rendu. Les auteurs ont poussé plus loin en faisant de son personnage un élément définitivement central de la saga, celle-ci trouvant ici un parfait point final, et demeure ce qui est arrivé de mieux à la franchise depuis le second volet.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Une suite qui a tout compris à la saga ♥ L’ hommage à Tony Todd ♥ La scène d’introduction, superbe et spectaculaire ♥ Des mises à mort imprévisibles, fun, bien mises en scènes et gore ♥ Le scénario entre hommage, préquel, suite et conclusion |
⊗ Quelques CGI perfectibles ⊗ Ça se précipite trop sur la fin |
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Destination Finale: Bloodlines n’est finalement pas le film de trop, il trouve très bien sa place dans la saga. Fonctionnant comme un prequel, une suite et une conclusion tout en étant un hommage aux précédents opus, ce sixième film est ce qui est arrivé de mieux à la franchise depuis le second volet. |
Titre : Destination Finale: Bloodlines / Final Destination: Bloodlines
Année : 2025
Durée : 1h50
Origine : USA
Genre : Destination normalement finale
Réalisateur : Zack Lipovsky et Adam B. Stein
Scénario : Guy Busick, Lori Evans Taylor et Jon Watts
Acteurs : Kaitlyn Santa Juana, Teo Briones, Rya Kihlstedt, Richard Harmon, Anna Lore, Alex Zahara, April Telek, Tinpo Lee, Tony Todd