
Zephyr, surfeuse intrépide, est enlevée par un tueur en série fan de requins. Prisonnière sur son bateau, elle doit affronter la folie de son ravisseur et lutter pour survivre face à tous les prédateurs.
Avis de Cherycok :
Voici donc le petit film sorti de nulle part qui a surpris la croisette au dernier Festival de Cannes et dont tout le monde commence à parler sur les réseaux sociaux avec son tueur en série qui va utiliser des requins pour tuer ses victimes. Voilà, une sorte de croisement entre un film d’horreur pur jus et de la sharksploitation, mais en provenance de l’Australie ce qui, sur le papier tout du moins, laisse augurer quelque chose d’âpre tant le cinéma du pays des kangourous n’a pas l’habitude de faire dans la dentelle en matière de cinéma horrifique. Quelle ne fût pas ma déception donc, au sortir du visionnage de Dangerous Animals, d’avoir eu l’impression d’avoir regardé une bobine qui sait certes se faire parfois efficace, mais trop répétitive et surtout au final assez lambda et oubliable. A croire que les festivaliers n’ont jamais vu de film d’horreur et que, devant la médiocrité des blockbusters en salles, le public se contente parfois de peu.
Cette déception, elle est d’autant plus grand que le réalisateur Sean Byrne avait déjà mis en scène un sympathique The Devil’s Candy (2015) mais surtout un excellent The Loved Ones (2009), deux films qui osaient bien plus de choses, en particulier ce dernier, dans l’excès que peuvent proposer les films d’horreur. Des scènes qu’on pourrait considérer comme chocs, il y en a malgré tout quelques-unes et clairement, certains moments risquent de faire grincer des dents voire nouer l’estomac de certains spectateurs un peu fragiles ne s’attendant pas à voir ce genre de scènes. Mais il y a trop de problématiques pour réellement se sentir happé et crispé par ce genre de scènes. A vrai dire, Dangerous Animals commence plutôt bien, nous mettant directement dans le bain en nous montrant les agissements et la méthode de faire de notre taré. Le film est bien shooté, plutôt élégant même, avec une BO délicieusement rétro, et le décor du bateau était une idée intéressante. Jai Courtney (Terminator Genisys, Divergente), complètement habité par son rôle, est très bon et Hassie Harrison (The Iron Orchard, Quasi) fichtrement sexy. Oui, le premier acte de ce croisement entre Wolf Creek et 47 Meters Down nous met immédiatement en confiance, se faisant même parfois incisif quand il y en a besoin, mais rapidement les problèmes vont arriver et s’accumuler, à commencer par le scénario du film qui cumule pas mal de tares. Les clichés sont tous là, les courses poursuites, les personnages qui trébuchent, le méchant qui fait des erreurs grossières et autres joyeusetés. En soit, ce n’est pas bien grave, mais le scénario va ajouter à cela tout un tas de coïncidences bien trop grosses pour être crédibles afin que le spectateur se pose sans cesse la question « va-t-elle s’échapper ou pas ? » au point que tout en devient prévisible en plus d’être très répétitif, notre psychopathe semblant être monomaniaque sur la façon de tuer ses victimes.
A cela, on peut rajouter une histoire d’amour complètement ringarde, peu utile, et au final elle aussi invraisemblable, surtout dans un film qui tente de se revendiquer bien méchant le temps de quelques scènes. Voir un film où un tueur en série fait bouffer ses victimes par des requins pendant qu’il les filme devenir presque un film romantique dans lequel l’amour est plus fort que tout et triomphe à la fin alors que les deux tourtereaux viennent de se rencontrer et on juste fait l’amour une fois la veille dans un camion a de quoi décontenancer. Et puis c’est beau ces requins qui, soudainement, sont pris de bonne conscience et ne mangent pas une demoiselle qu’on leur donne en pâture. Les vingt dernières minutes font clairement plonger Dangerous Animals dans le téléfilm lambda qu’on trouve sur les plateformes de SVOD. Tout ici est maladroit, des motivations des personnages, expédiées en deux temps trois mouvements, à la façon dont chaque scène un peu tendue se termine, en passant par le message un peu lourdingue sur le fait que les requins ne sont pas l’ennemi, mais que l’homme est la plus mauvaise de toutes les espèces. L’ensemble se fait vite ni effrayant, ni palpitant et Dangerous Animals a du mal à nous faire ressentir une quelconque empathie pour ses personnages malgré ce qui leur arrive. Oui, il y a de bonnes performances et la production value est plutôt honnête, mais le scénario faible et paresseux en fait un film réellement dispensable.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Une mise en scène qui tient la route ♥ De bonnes scènes ♥ Jai Courtney ♥ Une bonne bande son |
⊗ Le scénario incohérent et répétitif ⊗ Prévisible ⊗ L’histoire d’amour ringarde ⊗ Le dernier acte complètement raté |
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Malgré une mise en scène correcte, un premier acte réussi et un bon jeu d’acteur, Dangerous Animals est plombé par un scénario flémard, souvent incohérent, en plus d’être répétitif. Une série B moyenne, regardable malgré tout, mais très oubliable. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Pour tourner la scène de danse, Jai Courtney a déclaré qu’il « savait qu’il devait y aller à fond » car il ne voulait pas la refaire plusieurs fois. « Alors je me suis juste saoulé et je l’ai fait… en privé [avec le directeur de la photographie], sans que personne d’autre ne le sache ». « Je devais juste me lancer, il n’y avait pas de chorégraphie. »
• Le réalisateur Sean Byrne a demandé à Jai Courtney de passer du temps dans des aquariums afin de se familiariser avec les requins et leurs habitudes, comme il l’avait fait lui-même, en préparation pour ce film.
Titre : Dangerous Animals
Année : 2025
Durée : 1h38
Origine : Australie / USA / Canada
Genre : Snuff movie avec des requins
Réalisateur : Sean Byrne
Scénario : Nick Lepard
Acteurs : Hassie Harrison, Jai Courtney, Josh Heuston, Ella Newton, Liam Greinke, Rob Carlton, Ali Basoka, Michael Goldman, Carla Haynes, Dylan Eastland