[Film] Attrition, de Mathieu Weschler (2018)


Lorsqu’une jeune fille thaïlandaise dotée de pouvoirs mythiques disparaît, Axe et son ancienne équipe s’unissent pour tenter de la ramener.


Avis de Cherycok :
Mathieu Weschler est un réalisateur français un peu particulier puisqu’il s’est fait connaitre avec The Trashmaster, un film de 1h30 entièrement réalisé avec le mode cinéma du jeu vidéo GTA 4 qui, après les échecs de ses films suivants, The Borderland (2014) et Attrition (2018), s’est lancé dans le documentaire avec Albert Camus, l’Icône de la Révolte (2020) ou encore Simon Leys, L’Homme qui a Déshabillé Mao (2024). Mais s’il est ici aujourd’hui, c’est parce que dans sa courte filmographie, il a tâté du Steven Seagal en fin de carrière. Oui, Attrition, c’est l’antépénultième film de la filmographie de Saumon Plus Du Tout Agile, une coproduction entre la Thaïlande, Hong Kong, le Royaume-Uni et les Etats-Unis qui, comparé à l’immonde purge précédente China Salesman, remonte un peu le niveau. Oui, ce n’était pas dur. Enfin, ce n’est pas que grâce à Seagal que ça remonte le niveau mais aussi grâce à Fan Siu-Wong (Une Flic de Choc, Story of Ricky), que les amateurs de tatanes made in Hong Kong connaissent bien, qui lui aussi, avant de s’exiler dans le DTV chinois, a succombé aux sirènes du gros Seagal.

Attrition était un projet qui tenait à cœur à Steven Seagal. Il produit le film, le scénarise, joue dedans, et devait même au départ le réaliser. Du moins, ça c’est sur le papier puisque la rumeur dit que c’est Mathieu Weschler, aidé de Bey Logan, qui aurait tout écrit et que c’est Seagal qui a obligé à apporter de nombreuses modifications sur le plateau durant la production. Mais qu’importe. Ce qui est sûr, c’est qu’Attrition, même s’il n’est pas fameux, est ce que Seagal a fait de mieux depuis pas mal d’années. On le sent bien plus impliqué déjà dans son jeu, il essaie de vraiment jouer (même s’il n’y arrive pas forcément) et nous sort quelques émotions différentes sans utiliser sa fameuse voix monocorde. J’en veux pour preuve, il est présent dans tout le film, et il ne fait pas son fainéant puisqu’à part quelques mouvements devenus un peu compliqué avec son âge / corpulence qui sont laissés à sa doublure (plus mince), il fait à peu près tout lui-même. Oui, Seagal s’investit de nouveau après des années de petits rôles de figuration où il passait la plupart de son temps assis et, quelque part, ça fait plaisir. Oui, quand on vient d’enchainer un grand nombre de bousasses avec lui, on se contente de peu. On retrouve ici ce qui a fait la gloire du Seagal d’antan. Il casse la gueule à des gens, il sort des discours de paix avant de mitrailler la gueule à tout le monde, il combat à l’épée sans même sourciller, il a une amourette avec une jeune minette (même si lui est vieux maintenant) et il nous fait même un discours façon Terrain Miné. Bon, ça n’en fait pas un bon film pour autant, je vous rassure, mais c’est toujours un peu mieux. Alors c’est certain, le montage lors des scènes de baston auxquelles il participe ont un montage ultra rapide, histoire de bien cacher qu’il ne peut plus bouger comme avant à 66ans et 150kg, et forcément le résultat pique un peu les yeux. Mais on a malgré tout moins l’impression qu’on nous a menti sur la marchandise. Pourtant, il n’y a qu’un seul combat qui vaille réellement le coup d’œil, c’est celui sans Steven Seagal qui voit s’affronter Fan Siu-Wong et Kang Yu, deux spécialistes des arts martiaux.

Par contre, c’est vrai qu’Attrition n’est pas très beau visuellement parlant. La photographie fait souvent très téléfilm du dimanche après-midi, le sang en CGI est parfois dégueulasse, les séquences se voulant oniriques sont un peu gênantes. C’est fort dommage car, en termes de mise en scène pure, Matthieu Weschler fait un travail de caméra plutôt honorable, avec même une scène qui sort clairement du lot (le long moment à l’envers commençant par la main coupée et remontant jusqu’à ce qu’on compresse ce qu’il est passé). Le scénario dans tout ça ? Steven Seagal est, devinez quoi, un ancien tueur des forces spéciales. Oui, mais il est devenu masseur / guérisseur / philosophe dans un petit village d’Asie du Sud-Est. Mais, et attention, c’est là que c’est très original, lorsqu’une jeune fille à qui il tient est kidnappée, il va devoir sortir de sa retraite et se mettre à déchausser des dents. Du jamais vu ! Il y a dans ce film une sorte de discours philosophique, l’attrition faisant référence à l’idée que les grands maitres d’arts martiaux ont disparus et ce dans le monde entier. Enfin bon, c’est surtout un nouveau trip égocentrique de Panda Bouffi au final, avec son personnage qui est en quelque sorte la personne la plus éclairée du monde. L’histoire n’a pas beaucoup de sens, certaines scènes n’ont tout simplement rien à voir avec l’histoire elle-même et ne sont là que pour mettre tonton Saumon en valeur. Mais malgré tout, contrairement à des machins infâmes tels que China Salesman ou Sniper Special Ops, Attrition est malgré tout à peu près regardable, et rien que ça, c’est une petite victoire en soi.

LES PLUS LES MOINS
♥ Un Seagal qui se donne
♥ Les combats avec Fan Siu Wong
♥ Une mise en scène correcte
⊗ Le trip égocentrique de Seagal
⊗ Une photographie en demi-teinte
⊗ Des dialogues parfois risibles
⊗ Le scénario

Attrition est ce que Steven Seagal a fait de moins mauvais depuis pas mal de films. Ça reste pas terrible, mais Panda bouffi est impliqué et la mise en scène du frenchy Mathieu Weschler ne s’en sort pas trop mal. C’est déjà pas si mal !

LE SAVIEZ VOUS ?
• Dans une scène post-générique, on y voit un concert dans lequel Steven Seagal, assis sur une chaise, guitare à la main, chante une de ses chansons pendant que tout le public danse, histoire de faire découvrir à ceux qui ne le sauraient pas que Seagal est également musicien.



Titre : Attrition
Année : 2018
Durée : 1h25
Origine : U.S.A / Royaume-Uni / Thaïlande / Hong Kong
Genre : Dernier sursaut ?
Réalisateur : Mathieu Weschler
Scénario : Steven Seagal

Acteurs : Steven Seagal, Fan Siu-Wong, Kang Yu, Yoon Cha-Lee, Ting Sue, James P. Bennett, Sergey Badyuk, Rody Youngblood, Kat Ingkarat, Bayra Bela, Ocean Hou

Attrition (2018) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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