[Film] Along Comes a Tiger, Wu Ma (1977)


Le jeune Yuen (Don Wong) assiste à la mort de son père de la main d’un maléfique maître de Kung Fu (Tommy Lee). Il se jure de le venger et fait le voeu de ne plus parler jusqu’à ce qu’il ait atteint son objectif.


Critique – Wu MaDon Wong Tao
Stephen TungPhilip Ko


Avis d’Arnaud Lanuque :

Il est très courant dans la carrière d’un acteur martial de vouloir, à un moment donné, passer derrière la caméra. Certains, comme Sammo Hung ou David Chiang, en feront leur carrière principale par la suite. Mais pour beaucoup d’autres, tels Yuen Biao ou Hwang Jang Lee, c’est une occasion unique, les efforts à déployer pour mener un film du début jusqu’à la fin s’avérant bien trop conséquents à leur goût. Petite star du film de Kung Fu dans les années 70, Don Wong fut lui aussi frappé de la même envie en 1977. L’acteur Taïwanais investit une bonne part de ses deniers personnels, conçoit l’histoire à raconter et fait appel à son ami Tommy Lee pour s’occuper des combats. Malgré toute sa bonne volonté, il ne se sent pas capable d’endosser les rênes de la mise en scène et se tourne vers un des meilleurs réalisateurs stationné à Taïwan à l’époque : Wu Ma.

Le fait que quelqu’un comme Wu ait pu être considéré comme un metteur en scène de première catégorie trahit les motifs de l’infériorité chronique des film de Kung Fu Taïwanais sur ceux en provenance de Hong Kong. Alors que l’ex-colonie Britannique pouvait se targuer de la présence de personnalités comme Lau Kar LeungSammo HungChor Yuen, tout ce que Taïwan avait à opposer, c’était tout au plus de sympathiques faiseurs (Joseph Kuo, Pao Hsueh Lieh) voire de gentils tacherons (Lee Tso Nam). Dans ces conditions, l’ancien assistant de Chang Cheh n’a pas de difficultés à se faire un trou, davantage en raison de sa proche relation avec l’ancien maître du cinéma d’action que par son talent personnel. Et pourtant, Along Comes A Tiger, fait partie des meilleurs films signés par ce bon vieux Wu Ma.

Malgré toute la sympathie que l’on peut avoir pour Don Wong, il faut bien reconnaître que son idée de départ est pour le moins saugrenue. L’acteur reprend à peu de choses près le concept de Shaolin Wooden Men, un jeune garçon assistant à la mort de son père et jurant de se venger, se promettant de ne plus prononcer un mot jusqu’à ce que son objectif soit atteint. Tout comme pour le long métrage avec Jackie Chan, on peut légitimement s’interroger sur l’intelligence d’un tel vœu. En quoi le fait de ne pas parler va-t-il simplifier la réalisation de cette vengeance ? Bien au contraire, c’est avant tout une gène immense. D’autant plus que les raisons profondes de ce choix ne sont aucunement justifiés à un quelconque moment du scénario.

Cependant, si l’on accepte d’avaler cette couleuvre, ce choix scénaristique va s’avérer un authentique atout pour le film. Car ce cher Wu Ma est passé maître dans l’art de passer à coté de ses sujets, incapable de développer ses personnages correctement. Avec un personnage muet et une histoire de vengeance aussi simple que direct, aucun risque ! Tout au plus, Wu se permet il de développer quelques personnalités secondaires. Cela donne parfois des petites touches introspectives agréables (le gamin qui exprime à voix haute les interrogations morales liées à l’assouvissement de la vengeance de notre héros) mais on retrouve aussi les défauts récurrents du metteur en scène à travers ces méchants à la psychologie à peine effleurée. Mieux aurait valu explorer leur histoire plus en profondeur ou, au contraire, se contenter d’en faire des méchants aussi caricaturaux que fun, tendance comic books, plutôt que cette approche mi figue mi raisin. Reste ces inévitables ratages (on ne se refait pas !) ne touchant que des visages secondaires, leur mauvais développement n’handicape pas fondamentalement le film.

Avec un réalisateur de cette trempe (qui plus est peu motivé par le long métrage si l’on en croit la star, mais est-ce vraiment un mal au vu de son « talent » ?) et un scénario léger, on aura bien compris que la seule chose qui peut un tant soit peu sauver Along Comes A Tiger, ce sont les combats. Fort heureusement, Tommy Lee a de nombreuses opportunités de prouver qu’il est un chorégraphe de qualité. Le chorégraphe allie inventivité (affrontement contre un groupe de femmes aux éventails poilus (?), combat dans un labyrinthe de boucliers) et des enchaînements solides ponctués de mouvements spectaculaires (par de jolis coups de pieds sautés généralement).

Lee use bien des atouts respectifs de chacun de ses acteurs martiaux. Wong se montre fidèle à lui-même, compétent dans tous les registres, des enchaînements de coups de pieds aussi fluides que ses techniques de poing sont solides. Tung Wei apporte une petite touche acrobatique bienvenue cumulée à une excellente fluidité dans les échanges, fruit d’années de labeur à l’opéra de Pékin. L’excellent Philip Ko ainsi que Lung Fong se montrent également très convaincants dans leurs combats. Mais celui qui impressionne le plus, c’est le chorégraphe lui-même, Tommy Lee. Car si tous les acteurs montrent d’excellentes qualités martiales, avec chacun leurs spécificités propres, seul l’action director compose un personnage vraiment mémorable. Puissant maître en arts martiaux affligé d’une bosse du plus bel effet, le grand méchant pratique un Kung Fu étrange, très près du sol et riche en déplacements inattendus qu’on peut particulièrement apprécier lors d’une courte séquence d’entraînement inspirée. Avec des caractéristiques si mémorables, il est logique que ce soit son personnage qui marque le plus.

Typique de la production Taïwanaise, Along Comes A Tiger est un Kung Fu honnête, mis en chantier avec une indéniable volonté de bien faire, mais plombé par les problèmes structurels du cinéma d’action local. Pour Wong, ce sera une expérience unique. Malgré un résultat commercial correct, les nombreux soucis qu’il aura eu à gérer sur ce court tournage (22 jours) le dissuaderont de retenter l’aventure.

Arnaud Lanuque (19 septembre 2006)


Le titre français de Along comes a Tiger est « Le Retour du Tigre« 





Bonus HKCinemagic :

Wu Ma :

Né à Tianjin le 18 août 1942, Feng Wuma (son véritable nom) a d’abord suivi des études d’ingénieur mécanique avant d’émigrer à Hong Kong en 1960. Là, il trouve un emploi dans une fabrique de textile avant de rallier la Shaw Brothers, intégrant leur premier programme de formation d’acteurs. Ses débuts d’acteur pour le grand studio auront lieu en 1964 avec le film Lady General Hua Mulan. Wu Ma continuera à faire l’acteur pour la Shaw Brothers pendant quelques années, exclusivement dans des rôles secondaires, comme TempleOf The Red Lotus ou The Knight Of Knights.

Mais l’homme a de l’ambition et veut devenir un réalisateur. Il effectue le premier pas en avant dans cette direction en 1968 en devenant l’assistant réalisateur de Chang Cheh (qu’il avait rencontré dès 1965 à l’occasion du tournage de The Butterfly Chalice) pour Golden Swallow. Il continuera à assister l’ogre tout au long des années 70, co réalisant The Water Margin, All Men Are Brothers et surtout Five Shaolin Masters et Disciples Of Shaolin. Mais ses débuts en tant que réalisateur, il les fera hors du giron de la Shaw avec le Wu Xia Pian Wrath Of The Sword. Par la suite, il réalisera d’autres films d’arts martiaux indépendants à Taiwan et Hong Kong comme Deaf And Mute Heroine, souvent considéré comme un de ses meilleurs films. Versatile, il s’adaptera aux modes du genre passant du Wu Xia Pian à la comédie Kung Fu sans difficultés.

Pour autant, Wu Ma n’a pas abandonné sa formation d’acteur et il apparaît toujours dans nombres de films dans des petits rôles comiques la plupart du temps. C’est ainsi qu’il croisera le chemin de Samo Hung. Les deux hommes s’entendront bien et Wu Ma obtiendra des petits rôles dans quasiment tous ses films. Leur collaboration donnera lieu à des films où Wu Ma a plus d’importance. C’est le cas de By Hook Or By Crook où il a un des rôles principaux ou The Dead And The Deadly (qu’il réalise et interprète) pour lequel il sera nominé comme meilleur réalisateur.

Les années 80 et 90 le voient prendre encore plus d’importance en tant qu’acteur. Il joue dans l’excellent Peking Opera Blues et, surtout, se fait connaître internationalement avec son rôle de moine taoïste rappeur de A Chinese Ghost Story. Il s’affirmera même comme un acteur dramatique compétent avec des films comme Lai Shi, China’s Last Eunuch ou My American Grandson. Paradoxalement, sa carri¨¨re en tant que réalisateur va progressivement battre de l’aile. Comme toujours, il cherche à suivre les modes (Picture Of A Nymph est une copie de A Chinese Ghost Story, Kickboxer des Once Upon A Time In China) mais ses réalisations peinent à marquer. Il devient le spécialiste des films « moyens ». C’est d’autant plus regrettable sur des films ambitieux comme Stage Door Johnny où il avait tous les éléments en main pour faire un grand film.

Aujourd’hui, Wu Ma n’apparaît quasiment plus au cinéma mais il reste actif pour la TV.

Il décèdera le 4 février 2014 d’un cancer du poumon.

Arnaud Lanuque (juin 2004)


Don Wong Tao

Si Wong Tao est peu célèbre en occident, il est néanmoins reconnu comme l’un des acteurs indépendants les plus sérieux du cinéma d’arts martiaux chinois. Doté de capacité martiales remarquables, il a joué dans une quarantaine de films entre le milieu des années 70 et le milieu des années 80, le plus souvent dans de petites, mais efficaces productions.

En 1974, soit une année après la mort de Bruce Lee, Lo Wei se met en tête de surfer sur la vague de succès déclenchée par la star. Pour cela, il lui faut mettre la main sur un artiste martial de génie, doté d’un charisme sans failles, d’un regard perçant et d’une attitude féline. Bref, le portrait craché du petit dragon ! C’est donc tout naturellement que Lo Wei jette son dévolu sur Wong Tao qui, non content d’avoir le profil de l’emploi, est également pourvu d’une ressemblance étonnante vis-à-vis de son prédécesseur. Son premier film sera Chinatown Capers. Si la prestation de Wong Tao est très courte (environ cinq minutes d’apparition), elle n’en constituera pas moins une rampe de lancement puisque quelques mois plus tard, toujours sous la direction de Lo Wei, il jouera dans Yellow Faced Tiger (aussi connu sous le nom de Slaughter In San Francisco). A cette occasion, ce rôle lui permet de démontrer l’étendue de ses capacités martiales, sa bonne présence à l’écran et son talent pour la dramaturgie. Néanmoins, contraint d’adopter les postures et les tics de Bruce Lee, sa prestation s’en trouve largement décrédibilisée, d’autant plus que son adversaire à l’écran, le champion américain Chuck Norris, dans une composition cartoonesque, lui vole la vedette. Ratage total, le film est un échec au box-office. Lo Wei réagit immédiatement et cesse toute collaboration avec Wong Tao qu’il rend responsable de la débâcle. Pendant deux ans, l’acteur disparaît du circuit. Sa carrière aurait pu s’arrêter là, mais son chemin croise alors celui de Ng See Yuen, un réalisateur indépendant avisé qui voit en lui autre chose qu’une simple copie de Bruce Lee. Il décide de lui donner une seconde chance dans le métier et lui un confie un rôle dans Secret Rivals. Outre Wong Tao, on y retrouve deux autres laissés-pour-compte, mais néanmoins prometteurs artistes martiaux, John Liu et Hwang Jang Lee. Le film est un gros succès et permet à Wong Tao de s’affranchir définitivement de l’influence de Bruce Lee. Désormais libre de toute contrainte, il peut developper son propre style et imposer sa véritable personnalité à l’écran. Il est à noter que, quelques années plus tard, Ng See Yuen sauvera la carrière d’un autre ex-protégé de Lo Wei en produisant Snake In the Eagle’s Shadow avec Jackie Chan. Quelques temps après ce premier succès, Wong Tao jouera dans The Hot, The Cool and The Vicious, un produit dérivé de Secret Rivals qui a la particularité d’être produit par son propre père, George Wang. Le film est réalisé par l’un des meilleurs cinéastes taïwanais indépendants de l’époque, Lee Tso Nam.

Pendant les années qui suivront, Wong Tao tournera entre quatre et cinq films par an, alternant les productions hongkongaises et taïwanaises, avant de se focaliser uniquement sur ces dernières. Vers le milieu des années 80, le genre « films d’arts martiaux purs » devenant moribond, il ne réussit plus à obtenir de premiers rôles et devient un acteur de complément, apparaissant notamment dans Drunken Tai Chi, Island Warriors, Wild Panther, Crisis et The Story of Dr. Sun Yat Sen). Peu à peu, Wong Tao disparaît du grand écran pour se consacrer à des séries pour la télévision thaïlandaise où il rencontre à nouveau le succès. Dernièrement, il a néanmoins fait une petite apparition dans le sixième épisode de la série Young and Dangerous, Born To Be King.

(Adapté du Brns par Stéphane Jaunin)


Stephen Tung Wei

Personnalité discrète mais importante du cinéma d’action hongkongais, Stephen Tung Wei a son nom associé à plus d’un film majeur de l’ex colonie britannique.

Né en 1954 à Ningbo, en Chine Continentale, le jeune Tung Wen Wei (son nom d’origine) suit sa famille à Hong Kong à l’âge de 4 ans. Quatre années plus tard, il entame l’apprentissage de l’opéra de Pékin sous la direction de la fameuse madame Fan Fok Fa. Ce sera aussi sous sa tutelle qu’il apprendra les arts martiaux du nord pendant plus de 10 ans. Avec cette solide formation, il ne perd pas de temps à travailler pour le cinéma puisque dès l’age de 10 ans ( ! ), il apparaît sur le grand écran pour les besoins de Squadron 77.

Véritable enfant star, Tung Wei va pourtant bifurquer dans sa carrière en devenant, choix logique, cascadeur. Il trouvera un mentor prestigieux en la personne du grand Han Ying Chieh et perfectionnera davantage ses talents physiques à chaque film. Il bénéficiera même d’un petit rôle dans Enter The Dragon aux cotés de Bruce Lee (c’est lui qui se fait sermonner par le petit dragon au début du film).

En 1978, Snake In The Eagle’s Shadow a cartonné au box office et la course au successeur de Jackie Chan commence. Tout le monde tente sa chance et Tung Wei fait partie de ceux là ! Avec son beau minois et des capacités physiques qui n’ont rien à envier à la star, on aurait pu croire qu’il était un bon candidat pour le succès mais il ne concrétisera jamais vraiment aux yeux du public. Il n’y avait qu’une place et Jackie l’occupait trop bien. Reste donc le film qui cherchait à le vendre comme le nouveau prodige du cinéma Kung Fu, exhibant ces impressionnants talents : The Incredible Kung Fu Master. D’autres métrages lui permettent, dans des rôles plus réduits, de montrer de quoi il est capable : The Mar’s Villa, Golden Mask ou Ten Brothers Of Shaolin.

Bien que sa starification soit un échec, cette période de sa carrière sera profitable au jeune homme puisqu’elle lui permettra de mettre la main à la pâte dans l’art de la chorégraphie. Sa nouvelle vocation était trouvée ! Ce sera aussi lors du tournage de The Incredible Kung Fu Master qu’il entamera une relation de travail durable avec le réalisateur Joe Cheung. Ils travailleront ensemble 8 fois et l’influent réalisateur produira même Fox Hunter, film ou Tung Wei fut le plus impliqué cumulant les fonctions de réalisateur, scénariste et chorégraphe.

Au début des années 80, Tung Wei prend une pause de 4 ans loin des grands écrans pour se concentrer au petit. Il travaille sur plusieurs séries TV de Kung Fu ou autres Wu Xia, accumulant de l’expérience dans sa nouvelle activité. Finalement, en 1984, il revient sur les écrans dans des premiers rôles avec des films comme Hocus Pocus et Journey Of The Doomed mais les films, mauvais il faut bien le dire, ne lui permettront pas de s’imposer, une nouvelle fois, comme un acteur de premier plan.

Heureusement en 1986, il montre définitivement de quoi il est capable en chorégraphiant le film fondateur de l’« Heroic Bloodshed » : A Better Tomorrow ! Grâce à ce titre de gloire, il s’impose définitivement comme un chorégraphe d’importance et trouve sa véritable spécialité : Les chorégraphies de fusillades. Dans ce registre bien précis, il livrera des séquences mémorables telle la séquence de fin de Pom Pom And Hot Hot.

Suite à ce coup de maître, on le retrouve un peu partout, selon les modes qui agitent Hong Kong. Il collabore à des Ghost Kung Fu comédies (Vampire Vs Vampire, Vampire Buster…), des films de triades plus (Flaming Brothers) ou moins (As Tears Go By) inspirés de A Better Tomorrow ou des films de gambling (Bet On Fire).

L’homme ne manque pas d’ambition et en 1990 passe à la réalisation avec Magic Cop, une efficace transposition urbaine des films de ghost kung fu comédies. Bien que cette nouvelle activité soit secondaire par rapport à son travail de chorégraphe, il signera quand même 4 longs métrages en tout dont le dernier Jet Li hongkongais, The Hitman. Quand il a un peu de temps en dehors de ses activités de chorégraphe/réalisateur/acteur, Tung Wei s’occupe aussi de gérer la Hong Kong Stuntman Association (en tant que vice président) et la Hong Kong Film Directors Guild, il gardera ces positions de 90 à 98/99.

Infatigable travailleur, Tung Wei symbolise bien ce cinéma hongkongais foisonnant et plein d’énergie ! Encore aujourd’hui c’est un nom à surveiller.

Arnaud Lanuque (avril 2004)



Philip Ko Fei

Acteur, artiste martial, chorégraphe, producteur et réalisateur ! Philip Ko fait partie de la même race que Frankie Chan, un de ces hommes orchestre, versant exploitation, dont le cinéma de HK raffole.

Le background martial de Ko est assez flou. Son art martial premier serait le Kung Fu de style Choi Lee Fat, un art du Sud mais ayant aussi éffectués quelques emprunts au Nord et qui serait l’origine de sa surprenante fluidité. Par la suite, il se serait tourné vers le Karaté (il fut un temps en charge de la Hong Kong Karate Association). Mais l’homme a pu toucher à d’autres disciplines, son style étant quasi unique dans le monde des films d’arts martiaux. Quoi qu’il en soit, Ko est un artiste martial talentueux et particulièrement visuel, idéal pour le cinéma en somme.

Tout d’abord serveur dans un restaurant, il se voit proposé par un ami de devenir cascadeur. Il rejoint, en 71, la Shaw Brothers et commence à apparaître dans leurs productions d’action. En 74, il préfère quitter la compagnie et part travailler à Taiwan dans les petites productions indépendantes de Jimmy Wang Yu et autres Lo Wei. Ko devient vite un habitué de ce genre de films, travaillant régulièrement entre HK, Taiwan et la Corée. De cette période, citons les excellents The Loot (un vrai Ko Show !), Tiger Over The Wall ou The Hot, The Cool And The Vicious.

Un tel talent martial ne pouvait pas être ignoré par les grands noms du genre et à partir de 1980, Ko, tout en continuant sa carrière dans les petites productions indépendantes, se met à collaborer avec Yuen Woo Ping (Dreadnaught mais surtout Legend Of A Fighter), Lau Kar Leung (8 Diagram Pole Fighter, il joue dans quelques autres Shaw aussi par la même occasion) et Samo Hung (Twinkle, Twinkle Lucky Stars, Heart Of Dragon, Eastern Condors…).

C’est durant cette même période qu’il se met à tâter de la réalisation et de la chorégraphie. Il faut croire que l’expérience lui plut car il se lance totalement dans l’aventure à la fin des années 80. Ko se spécialise dans le « Girls With Guns » à petit budget, des films honorables bénéficiant du savoir faire des équipes techniques locales en la matière. Malheureusement, le déclin du genre marque le déclin parallèle de Ko. Contractant nombres de dettes qu’il ne peut rembourser, il s’exile à l’étranger, principalement les philippines, et continue à produire et réaliser des films d’action dont le point commun est l’absence de budget et le bâclage généralisé. Il trouve tout même le temps pour épouser l’égérie du GWG, Yukari Oshima.

Encore aujourd’hui, Ko continue dans cette voie, infligeant des immondes nanars aux pauvres spectateurs innocents qui tombent sur ses « œuvres ». Il lui est cependant arrivé de se diversifier un peu en collaborant avec la Corée (Supercop.com) ou en travaillant comme action director en Inde.

Arnaud Lanuque (novembre 2003)

 

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Auteur : HKCinemagic

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