[Avis] Take Off, de Kim Yong-Hwa

Titre : Take Off
Année : 2008
Durée : 2h19
Origine : Corée du Sud
Genre : Comédie sportive

Réalisateur : Kim Yong-Hwa

Acteurs : Ha Jeong-Woo, Seong Dong-Il, Kim Ji-Seok, Kim Dong-Uk, Choi Jae-Hwan, Lee Jae-Eung

Synopsis : En 1996, la première équipe de saut à ski coréenne se forme afin de soutenir la candidature de la ville de Muju au J.O. d’hiver 2002. Des travaux d’aménagements commencent dans la ville et les futurs sélectionnés, menés par un ancien champion junior adopté par une famille américaine, commencent leur apprentissage. C’est alors que le comité local décide de couper les subventions aux futurs athlètes.

Avis de Laurent : Romancé à partir d’une histoire vraie, Take Off raconte l’improbable histoire de la formation de la première équipe de saut à ski coréenne motivée par la candidature inespérée de la petite ville de Muju à l’organisation des Jeux Olympiques d’hiver de 2002. On pensait avoir tout vu en terme d’épopée sportive, mais avouons que celle-ci titille un minimum la curiosité du spectateur. Les fans de Rasta Rockett (Jon Turtletaub – USA – 1993) savent approximativement à quoi s’attendre tant les trames semblent similaires entre les deux films : une bonne dose d’exotisme au service d’un sport inattendu. Réalisé par le très modeste Kim Yong-Hwa (Oh! Brothers, 200 Pounds Beauty), Take Off distille sur une longue durée les poncifs d’un cinéma populaire divertissant et familial.

Comme bien souvent avec les productions commerciales pondues à la chaîne au pays du matin calme, le film de Kim Yong-Hwa ne fait pas dans l’originalité pour sortir du lot des comédies locales. La narration est classique avec une succession de gags plus ou moins réussis. Ceux-ci se basent essentiellement sur le décalage qui existe entre les apprentis et cette activité périlleuse se situant aux antipodes de la culture sportive coréenne. Les longues séquences d’entrainement sont globalement prévisibles mais assurent tout de même l’essentiel : divertir sans effort … et la mayonnaise prend à condition de mettre son niveau d’exigence au fond de son casier à ski.

La comédie est accompagnée par une galerie de personnages plutôt sympathique même si les caractères de chacun des protagonistes et leurs problèmes respectifs ne font pas, encore une fois, dans la singularité. Kim Yong-Hwa arrive sans difficulté à rendre attachant ses personnages en insistant plus que de raison sur leurs vécus difficiles : le déraciné, le junky, le maltraité ou encore l’handicapé mental réussiront à tour de rôle à désespérer leur entraineur totalement accro à la nicotine. Comme bien souvent avec ce type de film, on retrouve un mélange des genres assez salutaire. Take Off est principalement une comédie mais il arrive bien souvent à être émouvant via l’utilisation de grosses ficelles dramatiques qui feront chialer toute bonne ménagère qui se respecte.

La grande réussite de Kim Yong-Hwa est de rendre totalement addict ses spectateurs aux séquences dédiées aux compétitions sportives. La dernière partie de son film est exclusivement consacrée à cet exercice de style qui demande à être un minimum spectaculaire et d’assurer un suspense plus ou moins prévisible. Contrat rempli à l’aide d’une surdose de violons, de larmes et de sauts plus spectaculaires les uns que les autres. Chaque tentative de descente des fameux tremplins géants est un régal étant donné le côté intrinsèquement surréaliste de ce sport qui apporte sans aucune difficulté son quota d’adrénaline.

A défaut de côtoyer le septième ciel de la réalisation via la mise en image de ses athlètes volants, Kim Yong-Hwa démontre tout de même avec Take Off qu’il est possible de produire une œuvre attachante sans pour autant révolutionner le genre. Jamais original, tant dans la forme que dans le fond, cette nouvelle saga sportive arrive tout de même à divertir admirablement et pourra s’enorgueillir, à coup sûr, d’une solide base d’aficionados.

Note : 7/10

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Auteur : Laurent

Un des membres les plus anciens de HKmania. N'hésite pas à se délecter aussi bien devant un polar HK nerveux, un film dansant de Bollywood, qu'un vieux bis indonésien des années 80. Aime le cinéma sous toutes ses formes.
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