[Jeu Vidéo] Unit 13 (2012 / PS Vita)

La guerre au terrorisme est déclarée, et les gars de l’unité 13 vont tenter d’y mettre un terme (provisoire) à eux seuls. Tout au long de 36 missions en Afrique et au Moyen-Orient (délivrance d’otages, piratage informatique, assassinat…), il vous faudra donc faire parler le plomb, la sueur et le sang.


 

Avis de Oli :
UNIT 13 est un titre qui a subi une petite cabale à sa sortie (et pas en hommage au jeu culte de Taito !). Jugé seulement « moyen » par l’ensemble de la presse pro, le titre de feu Zipper Interactive (SOCOM) a été taillé en particulier en raison de son manque d’âme, de sa réalisation technique critiquable et de sa mise en scène très Jane Birkin plate. Oui j’ai bien dit feu Zipper Interactive, car le studio a été fermé par Sony peu de temps après la sortie du soft. Après on va encore venir nous rabâcher que le nombre 13 ne porte pas malheur… On ne va pas en faire une Cène, mais presque, car malgré ses défauts UNIT 13 est un vrai bon jeu.

Alors il est vrai qu’avec ce TPS, on est loin, très loin d’un FPS comme CALL OF DUTY par exemple. Techniquement parlant déjà, puisque UNIT 13 est moyen (largement au dessus d’un jeu PSP, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, mais on espère davantage d’une PS Vita). Au niveau de la mise en scène enfin : ici pas de scènes épiques ou d’effets époustouflants. Juste des petites missions qui s’enchainent sans jamais verser dans la surenchère visuelle. Et c’est tant mieux, j’ai envie de dire, puisque là où les MODERN WARFARE frisent la mise en scène très « cinéma » (au détriment de l’immersion : on mange des scripts en veux-tu en-voilà), UNIT 13, avec son apparente simplicité, rend en réalité un vibrant hommage aux deux principales mamelles du gaming à l’ancienne, celles-là même que l’on aimait téter en lieu et place du biberon quand on était gosse (bon j’exagère un peu). Je veux bien évidemment parler du scoring, et de la difficulté élevée.

Le scoring tout d’abord. Zipper Interactive réussit ici un tour de force puisque le scoring de UNIT 13 est doublement justifié : il propose de comparer ses scores online pour savoir qui a la plus grosse (c’est quand même le principe de base du scoring, n’est-ce pas), et il permet aussi de débloquer des missions bonus (assassinats, ou High Value Targets) à mesure que vous marquez des points et empilez les étoiles (le maximum pour chaque mission étant un score de 5 étoiles – c’est parfois très chaud). Le scoring en question dope littéralement le gameplay de UNIT 13, puisque suivant l’angle sous lequel vous envisagerez chaque mission, vous devrez réaliser des actions différentes afin de gagner plus de points, débloquer des multiplicateurs de score et connaître la meilleure approche à faire avec chaque personnage (il y en a six, du plus bourrin au plus discret, qui évoluent d’ailleurs à mesure qu’ils montent de niveau : il y a donc de nombreuses manières différentes d’envisager chaque mission de UNIT 13).

La difficulté, ensuite. Si on reste bien loin du gaming des années 80, 90, voire 2000, UNIT 13 propose néanmoins une difficulté supérieure à la plupart des autres jeux du même genre. Entre les missions sans checkpoint, celles sans auto-régénération (punaise mais quel plaisir !), certaines qui vous imposent un chrono assassin et toutes les autres simplement ardues en raison du level design ou des objectifs (il faut parfois ne pas être vu de toute la mission), y’a pas à dire : vous en aurez pour votre argent. Surtout qu’en plus des 36 missions de base relativement courtes (sur lesquelles vous devrez souvent revenir pour trouver comment débloquer les 5 étoiles), il y a donc 9 missions supplémentaires d’assassinat (auxquelles vous aurez accès en collectionnant lesdites étoiles), des « daily missions » qui changent chaque jour et qui sont disponibles sur Internet, un mode coopération et enfin, cerise sur le gâteau, des « dynamic missions » qui correspondent en fait aux 36 missions originelles mais avec des détails qui changent à chaque fois (placés au hasard).

En gros, UNIT 13 est bel et bien un jeu excellent, largement sous-estimé par des journalistes (mais aussi de simples joueurs) qui n’ont pas gratté plus loin que le coté technique assez moyen du soft, ses nombreux décors recyclés à tout va (j’avoue, c’est un peu lourdingue), un coté tactile sous-exploité, une IA perfectible (mais loin d’être catastrophique pour un jeu qui table sur le scoring et non pas sur le réalisme à la COD) et quelques détails de gameplay mal fignolés (la couverture par exemple : il est possible de viser en restant à couvert – chose stupide s’il en est, mais d’un autre coté parfois notre bonhomme se cale mal, de plus il n’est pas possible de sauter d’une couverture à une autre – à la UNCHARTED). Mais si, comme moi, vous jouez à vos jeux pour en goûter jusqu’à la dernière goutte de leur substantifique moelle, si vous aimez les titres qui ne respectent pas à la lettre les canons (sciés ?) du genre, et si vous êtes toujours amoureux du scoring et d’une certaine difficulté un peu à l’ancienne, vous allez prendre votre pied avec le dernier jeu développé par le déjà regretté studio Zipper Interactive. UNIT 13 n’a certes pas inventé la poudre, et pourtant il la fait parler.


Conclusion :
Boudé par la presse et certains joueurs en raison de quelques défauts criants (réalisation moyenne, les mêmes niveaux recyclés à outrance, une IA correcte mais avec parfois de grosses failles), UNIT 13 demeure pourtant un jeu à posséder si vous aimez le scoring – ici à la base du gameplay, et les challenges assez relevés (rien de rédhibitoire, mais quand même, ces derniers temps on n’était plus habitué à l’absence de checkpoints ou de régénération automatique). Ajoutez à cela une durée de vie conséquente, différentes manières d’aborder chaque mission et plusieurs personnages jouables, et vous obtenez un TPS à la fois tactique et bourrin, un peu à part dans le paysage vidéoludique actuel. Du genre qui fait du bien, en particulier sur le curriculum vita-e de la console portable de Sony.

 

  

  
Titre : Unit 13
Année : 2012
Studio : Zipper Interactive
Editeur : Sony
Genre : le scoring, nerd de la guerre

Joué et testé sur : PS Vita
Support : NVG Card


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Auteur : Oli

Amateur de cinéma japonais mais de cinéma avant tout, de Robert Aldrich en passant par Hitchcock, Tsukamoto, Eastwood, Sam Firstenberg, Misumi, Ozu, Claude Lelouch, Kubrick, Oshii Mamoru, Sergio Leone ou encore Ringo Lam (un intrus s'est glissé dans cette liste, sauras-tu mettre la main dessus - attention il y a un piège).
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