[Film] Living Hell, de Shugo Fujii (2000)


Yasu, un jeune garçon, est cloué à un fauteuil roulant depuis quelques années. Un jour, il voit débarquer chez lui une vieille femme et sa petite fille, des personnages plutôt inquiétants et soi-disant des parents éloignés. Bientôt, son père part en voyage d’affaire et, alors que son frère et sa sœur sont au travail, Yasu se retrouve seul avec les deux femmes qui lui révèlent leurs vrais visages : ceux de psychopathes en puissance. Face à l’incrédulité de sa famille, Yasu est condamné à vivre chaque jour un véritable enfer, d’autant que les deux femmes se montrent de plus en plus sadiques…


Avis de Kwaidan :
Encore plus navrant qu’un foirage total : le bon film qui s’auto-détruit dans la dernière bobine ! Honnêtement, combien d’entre vous n’ont pas enragé devant la révélation finale de HAUTE TENSION qui venait foutre en l’air une excellente première heure. Et bien LIVING HELL se place comme le précurseur japonais du film d’Alexandre Aja : ça commence comme une série B au scénario simple mais monstrueusement efficace pour, tout d’un coup, se changer en bouillie incompréhensible lorsque le réalisateur se retrouve pris d’une soudaine crise d’intellectualisation…

Les choses démarraient pourtant de manière éminemment jouissive avec ce jeune homme cloué sur un fauteuil roulant voyant débarquer chez lui une vieille femme et sa petite fille, soi-disant des parents éloignés. Chaque jour, alors que son frère et sa sœur partent travailler, le pauvre garçon subit un véritable enfer lorsque les deux morues révèlent leur vraie nature de psychopathe. Un pitch simplissime mais pouvant donner lieu à un festival d’humour noir anthologique. C’est exactement ce que nous offre la première heure, presque digne d’un EVIL DEAD 2. Tout comme on prenait un malin plaisir à voir Bruce Campbell se faire décalquer la tronche, on ne peut s’empêcher d’attendre avec impatience la prochaine torture que les deux timbrées vont infliger à Yasu. Je ne vous dis qu’une chose : elles ont de l’imagination. S’il fait parfois froid dans le dos (la cible, les noisettes grillés…), A LIVING HELL évite cependant le sordide par un côté cartoon ultra-prononcé. Yasu hurle comme un personnage de Tex Avery et adopte des expressions de terreur à la Will Coyote. Quant à la mamie Nova du gore et sa petite fille, elles sont tellement lookées « psychopathe » qu’on se demande comment la famille de Yasu peut les accueillir sans se poser de questions : famille ou pas, si je voyais ça devant ma porte, je me barricaderais en moins de deux et je sortirais le sabre. A ce moment du film, on est aux anges et presque tenté de dire que le successeur de Sam Raimi et Peter Jackson est là…

Mais soudain, patatras, en deux ou trois scènes, le réalisateur flanque tout par terre en tentant de justifier les débordements précédents par de la psychologie de bas étage et une histoire de manipulation génétique à la con. A partir de là, rien à faire, la folie s’envole et on n’a plus qu’à assister au lent naufrage de ce qui s’annonçait comme un sacré putain de film culte s’il avait continué sur sa lancée. Tout se complique inutilement, devient illogique et va même jusqu’à se fourvoyer dans une pitoyable parodie involontaire de MASSACRE A LA TRONCONNEUSE. Navrant, vraiment navrant…

LES PLUS LES MOINS
♥ Scénario simple et efficace
♥ L’humour noir
♥ Le gore
⊗ Un final qui gâche l’ensemble
A LIVING HELL laisse donc un bien sale goût dans la bouche. Face à l’excellente première partie je ne peux que vous conseiller de tenter l’expérience mais vous risquez d’être sacrément déçus par la suite. La meilleure solution : arrêter au moment où les choses se gâtent. Mieux vaut un très bon moyen métrage qu’un long raté…



Titre : Living Hell / Iki-jigoku
Année : 2000
Durée : 1h44
Origine : Japon
Genre : Horreur
Réalisateur : Shugo Fujii
Scénario : Shugo Fujii

Acteurs : Hirohito Honda, Yoshiko Shiraishi, Rumi, Kazuo Yashiro, Naoko Mori, Shugo Fujii, Hitoshi Suwabe, Umitarou Nozaki, Noboru Mitani, Sei Hiraizumi

 Iki-jigoku (2000) on IMDb


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Auteur : Kwaidan

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