[Test] Steins;Gate (2009 / PS3)

Okabe Rintarô, 18 ans, excentrique, un peu paranoïaque sur les bords, est le chef de son labo, constitué de seulement deux autres membres : l’otaku Daru, pro des piratages, et Mayuri. Alors qu’il se rend à une conférence sur les voyages dans le temps, il tombe sur le cadavre de Makise Kurisu. Alors que le monde se dérègle autour de lui, et qu’il rencontre Makise, bel et bien vivante, il comprend qu’une de ses inventions (accidentelles) permet d’envoyer des messages de 36 caractères maximum dans le passé, changeant ainsi la courbe du temps…


Avis de Rick :
Il est rare de voir des visual novel débarquer en France, encore moins sur console. Steins ;Gate lui aura eu droit à cet honneur, tardivement certes, mais le voilà sur PC, X-Box 360, Playstation 3, PS Vita et même sur téléphone portable. Un visuel novel datant au départ de 2009, qui fut adapté en manga, puis en série animée de 24 épisodes. Et si l’on apprécie le genre, que lire des textes en anglais ne nous dérange pas, et que les sujets abordés nous intéressent, Steins ;Gate est une merveille malgré il est vrai quelques points noirs. Découpé en 11 chapitres suivant notre manière de jouer (nos choix peuvent très bien nous offrir une fin au bout du chapitre 7, et un simple petit élément rajoutera ou non le 11ème et dernier chapitre de la vraie fin), Steins ;Gate nous met dans la peau de Okabe Kintarô. Jeune de 18 ans vivant dans son laboratoire (amateur) situé au dessus d’une boutique de télé, il passe ses journées dans ses fantasmes de scientifique fou. Entre sa paranoïa, sa pseudo schizophrénie et les propos qu’ils invente clairement devant les autres, nous avons là un personnage haut en couleur. À ses côtés, deux autres membres de son labo, son amie d’enfance Mayuri qui au final ne sert pas à grand-chose (à moins que) et son ami Daru, otaku, pervers, et pro en informatique. D’autres personnages rejoindront l’aventure bien entendu. Le jeu nous balance sans véritable présentation dans le vif du sujet avec un prologue d’une heure qui nous permet de nous rendre compte du soin apporté à l’œuvre.

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Car oui, les dessins sont beaux, tous les dialogues sont doublés avec conviction, les musiques sont excellentes, et on ne dénote pas de fausses notes. Le prologue parvient sans mal à nous plonger directement dans l’ambiance, et à nous faire comprendre que oui, Steins ;Gate a un univers complexe. Heureusement, un lexique à disposition est consultable à tout instant. Car ici, ça parle de voyage dans le temps, de John Titor, de CERN, d’ordinateurs des années 70, de la théorie du chaos, de la théorie de la relativité, des paradoxes temporels et j’en passe. Mais le jeu nous balance tous ces éléments sans oublier qu’il faut également divertir le joueur (lecteur ?).

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Mayuri, un peu tête en l’air, aura droit aux explications parfois simplifiées sur tel ou tel élément de l’intrigue, ce qui aidera également le lecteur par moment. Bref, soyons clair, Steins ;Gate a une histoire extrêmement travaillée qui tient en haleine durant les 25 (si on a la première fin) à 35 heures de jeu (pour la meilleure fin). On regrettera un premier chapitre passé le prologue qui alterne beaucoup trop souvent le sérieux des propos et l’humour entre les personnages, venant quelque peu désamorcer quelques situations, mais plus l’histoire avance, plus cet humour se fait discret (et fonctionne mieux puisque l’on comprend mieux les personnages), voir par moment inexistant. Et du coup, en tant que joueur / lecteur, on se retrouve clairement plongé dans cet univers et on ne veut pas décrocher avant la fin.

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Clairement découpé en deux parties, l’intrigue de Steins ;Gate se fait passionnante mais surtout tient la route vu le sujet qu’il aborde. Car si tout commence doucement avec l’envoi de mails dans le passé, l’intrigue prend rapidement une beaucoup plus grosse ampleur. On attend donc les prochains rebondissements, nos prochains choix. Car oui, si le joueur va lire énormément de texte, il pourra également faire des choix grâce au téléphone portable du personnage. Pouvant être consulté à tout instant (si l’on a le téléphone sur nous bien sûr), nous pourrons passer des coups de fil, lire des mails, répondre en choisissant l’orientation de la réponse. Ou tout simplement ignorer certains messages, ne pas passer certains appels, ne pas répondre. Et ce sont ces différents choix qui vont mener le joueur aux différentes fins du jeu, plutôt intense et stressante. Par moment même dérangeante, mais cela est une autre histoire. L’histoire est donc en béton, mais qu’en est-il des personnages la peuplant ? Outre Okabe et ses deux amis cités plus hauts, de nombreux autres personnages, la plupart intéressants et attachants (ou détestables volontairement, du moins pendant un temps) vont rejoindre l’aventure. Le plus intéressant et important étant bien entendu Makise Kurisu (appelée Christina par Okabe, ou l’assistante), la petite génie de l’équipe. Il y aura aussi Moeka, Lukado et j’en passe, mais restons en là, la plupart étant attachants et très bien développés. Et puis, il y a Faris

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Le personnage en soit correspondant le mieux au quartier où l’action se déroule (Akiba, ou Akihabara), mais, à part dans les derniers instants, le personnage le moins intéressant qui soit, ponctuant chacune de ses phrases de « Nya ». Heureusement, elle n’est pas si présente que ça, mais bon, je tenais à la signaler ! Que dire d’autre sur Steins ;Gate, sans spoiler bien entendu. Que l’aventure est longue et prenante. Que tous les dessins sont très jolis. Que les musiques conviennent parfaitement. Que les doubleurs sont tous à fond dans leur personnage (oui, même Faris…). Que Steins ;Gate incorpore beaucoup d’éléments existants dans son intrigue, la rendant riche et réaliste. Car oui, outre les différentes théories et tout ce que l’on veut de scientifique, l’histoire intègre également de véritables éléments dans son intrigue (CERN, l’organisation européenne pour la recherche nucléaire, mais également le phénomène John Titor apparu sur internet en 2000, ou bien l’IBM 5100, un ordinateur lancé en 1975 ayant réellement existé). Ce qui rend parfois certains de ses propos plus captivants, intriguant, troublants même par moment. Steins ;Gate est une œuvre très complète, et pour les amateurs, indispensable.

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GRAPHISMES
Un grand soin a été apporté, autant sur les différents décors que sur les personnages. Tout est très beau, le character design, les quelques CG, les différents lieux. Un plaisir pour les yeux.
JOUABILITÉ
Peu de gameplay à proprement parlé, beaucoup de texte à lire. Les interractions se limitent au téléphone portable, à l’utilisation de celui-ci (envoi de messages, passer et répondre à des appels). Un visual novel donc !
DURÉE DE VIE
Entre 25 et 35 heures pour le premier run, en fonction de la fin que l’on obtient (6 fins disponibles), de nos choix, de l’évolution des personnages, et de si on est curieux et plonge dans le lexique. Obtenir les six fins n’est pas forcément une mince affaire par contre, du moins pour deux d’entre elles.
BANDE SON
Des doublages d’un excellent niveau, toujours dans le bon ton, et une bande son de très bon niveau également, correspondant parfaitement à l’ambiance du soft. Un sans faute !
CONCLUSION
Assez unique en son genre, Steins ;Gate passionne rapidement et laisse ses défauts derrière lui pour devenir de plus en plus prenant et intense.

note65


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Steins GateTitre : Steins;Gate
Année : 2009
Studio : 5pb, Nitroplus
Editeur : PQube (Europe)
Genre : Visual Novel

Joué et testé sur : PS3
Existe sur : Playstation 3, X-Box 360, PC, PS Vita
Support : Un disque

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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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