[Saga de Films] Tremors (1990-2015)

Il y a des sagas de films qui avec le temps deviennent cultes et ce malgré des épisodes parfois moyens, voire mauvais, et des sorties cinéma en demi-teinte. Pas la peine de les présenter tant des noms tels que Halloween, Vendredi 13 ou encore Freddy parlent à tout le monde. Et elles sont au final bien plus nombreuses car même des petites productions moins connues ont parfois droit à un nombre incalculable de suites, la saga Leprechaun et ses 7 opus en est l’exemple même, douze ans séparant les deux derniers films ! Il faut croire que le marché du DTV est toujours aussi rentable… Bref, où je voulais en venir moi… Ah oui ! A la saga Tremors. Mais si, vous savez, ces films où des rednecks sont confrontés à des espèces de vers des sables semblant sortir par moment de l’univers de Dune. Ah, je savais que ça parlerait à certains ! Quatre volets sortis respectivement en 1990, 1996, 2001 et 2004, et même une série TV de 13 épisodes en 2003 qui n’aura pas eu le succès escompté. Et si je me suis intéressé aujourd’hui de plus près à Tremors, c’est que, contre toute attente, 11 ans après, un 5ème opus intitulé Tremors 5 : Bloodlines vient de voir le jour aux States (peut-être bientôt chez nous ?). Ha ces producteurs, ils ne savent plus quoi inventer pour essayer d’engranger du pognon…


TREMORS :
Voici donc le premier volet de cette saga culte. A la direction, un certain Ron Underwood, réalisateur de productions franchement moyennes telles que Mon Ami Joe (1998) ou Pluto Nash (2002), reconverti depuis le début des années 2000 dans le domaine de la télévision avec à son actif tout un tas d’épisodes pour des séries diverses et variées (Castle, Monk, Scandal,…) et des téléfilms spécial Noel du genre « Un Fiancé pour Noel », « La Fille du Père Noel » ou encore « Trois Jours avant Noel « . Oui je sais, ça fait peur mais ne partez pas tout de suite. Et donc au milieu de sa filmo, Tremors, bobine culte qui, à défaut d’être un excellent film comme le prétend sa réputation, s’avère être une série B vraiment très fun.

Tremors est un des dignes représentants d’une époque aujourd’hui quasiment révolue, celle des monstres en caoutchouc et animatronics, celle où les metteurs en scène étaient bien obligés de faire preuve d’ingéniosité et souvent de bricolages en tout genre pour leurs effets spéciaux puisque les images de synthèse n’étaient pas encore là et qu’en plus les budgets étaient la plupart du temps bien maigres pour ce genre de film. Et passé les premières minutes où on se réhabitue à l’image et au style 90’s, la sauce prend immédiatement.
Il faut dire que d’entrée de jeu, on sent l’ambiance à la cool, avec ces rednecks pas franchement très développés du ciboulot, ce Nevada profond en mode « trou du cul du monde », des répliques d’une poésie préverienne du style « Tu te rends compte qu’on a refusé des bières gratos ? » (oui, pour un redneck, c’est impensable !) ou encore « Hey, visez un peu ça, j’ai trouvé son trou du cul ! », et toute une tripotée d’acteurs semblant s’amuser autant que nous. Fred Ward est absolument génial et toujours aussi charismatique. Kevin Bacon en pleine fleur de l’âge est en pleine recherche d’un style capillaire.Michael Gross, seul acteur présent dans tous les films de la série, est parfait en cliché fan des armes et de la guerre. On leur doit sans conteste une partie de la réussite du film. Les voir pinailler pour se sortir des griffes de ces vers des sables, adeptes de l’ensevelissement de voitures et de bâtiments divers et variés, nous colle un bon gros smile aux lèvres et ce malgré le jeu de certains acteurs parfois approximatif, une mise en scène somme toute assez lambda et des effets spéciaux que beaucoup trouveront aujourd’hui vieillots.

LES PLUS LES MOINS
♥ Court donc pas de temps mort
♥ Excellente ambiance fin fond du Nevada
♥ Des monstres réussis
⊗ Ça a pris un petit coup de vieux
Tremors premier du nom, c’est fun, c’est con, ça ne se prend pas au sérieux, ça passe crème. Une pure bobine 90’s.






TREMORS 2 – AFTERSHOCKS :
Comme disait l’autre, on prend les mêmes et on recommence ! Enfin presque, car Kevin Bacon n’a pas répondu à l’appel et son personnage se voit éclipsé dès le début en une simple phrase (il s’est marié donc s’est isolé dans un autre état pour vivre tranquillement). Fred Ward et Michael Gross sont eux de retour et comptent bien continuer de dégommer du Graboïd pour le plaisir du téléspectateur. Pour le reste, il s’agit d’une suite du premier opus, se passant quelques années après et prenant place au Mexique, arborant fièrement toujours la même ambiance cool, ne s’emmerdant pas avec les invraisemblances, en entrant directement dans le vif du sujet puisqu’après à peine une minute de film, la première victime est déjà là.

La mise en scène est ici un poil plus soignée et ce malgré une sortie à l’époque directement en vidéo. S.S. Wilson, scénariste du premier volet avec Brent Maddock, réalisateur du 4ème opus et ayant également œuvré sur la série, a fait le taf et les Graboïds en images de synthèse lors des plans largess’en sortent bien mieux que bon nombre de petites productions actuelles qui n’arrivent parfois pas à intégrer correctement leurs créatures à l’image. Mais comme il aurait été de mauvais goût de pondre une simple copie du premier volet, nos vers des sables favoris deviennent bien plus intelligents et se mettent surtout à … muter ! Ils tendent des pièges et surtout se voient désormais affublés de petites jambes et d’une thermo vision (malgré l’absence d’œil). Voilà qui permet des attaques un peu plus variées que lorsque les Graboïds n’étaient que des espèces souterraines et oblige nos héros à se creuser un peu plus la tête pour venir à bout des méchantes bébêtes !
Toujours de l’humour bien entendu, avec par exemple le gag du graboïd qui avale un poste audio allumé et qu’on entend du coup venir de loin, ou le personnage de Michael Gross qui se croit de nouveau en temps de guerre et qui du coup nous sort un arsenal impressionnant, mais pourtant la sauce prend un poil moins bien. Peut-être parce que l’effet de surprise n’est plus après un premier volet qui au final se suffisait à lui-même ? Peut-être parce que derrière ce 2ème volet se cachait juste un prétexte pour faire du pognon sur un film ayant rapidement acquis le grade de bobine culte auprès d’un certain public ? Une chose est sûre, c’est que les premiers mots nous venant en tête à l’apparition du générique final sont « c’était moins bien que le un » et ce sans qu’on puisse réellement expliquer pourquoi.

LES PLUS LES MOINS
♥ Michael Gross déchainé
♥ Le coté évolutif des créatures
♥ On s’amuse
⊗ Moins de persos funs que le 1
⊗ La sauce prend clairement moins
Tremors 2 reste un honnête divertissement, lui aussi très ancré 90’s, avec ce qu’il faut d’humour et de scènes funs pour sustenter notre appétit 1h30 durant.






TREMORS 3 – BACK TO PERFECTION :
Après la lecture de critiques plutôt négatives sur la toile et un avis très tranché sur la question de la part de mon ami Rick, j’avoue que je partais assez méfiant sur ce troisième opus. Ca allait être nul et il fallait que j’en passe par là pour continuer cette saga. Et c’est sans doute parce que je n’en attendais rien que, ô joie, Tremors 3 s’est montré des plus divertissants ! Certes, on est un cran en dessous des deux premiers volets mais le naufrage annoncé n’a pas eu lieu.

Après le Mexique du 2ème opus, on revient ici sur les lieux du premier, dans cette Amérique profonde et isolée, peuplée de cul-terreux typiques de ce genre de productions. Après un résumé des deux premiers films expliqué en un dialogue de 1min30, nous revoilà de nouveau dans cette ambiance cool, fun, avec pour seul rescapé de l’opus précédent le personnage de Burt, toujours incarné par un Michael Gross semblant possédé par ce personnage toujours plus nawakau fur et à mesure que la saga avance. Le voir se défouler sur des « hurleurs » du haut de sa double rotative sur tourelle pivotante a quelque chose de tout simplement jouissif. Après quelques clins d’œil et références aux deux épisodes précédents (la voiture téléguidée par exemple), Tremors 3 essaie de reprendre le même schéma qui a fait la réussite des deux premiers en y incluant, comme dans le deux, une nouvelle mutation des monstres qui, après avoir mué, peuvent se propulser dans les airs grâce à une explosion sortant de leur cul (si si !) et planer.
Le problème, c’est qu’à trop vouloir reproduire la même chose, le film se fait un peu poussif. Alors, il y a toujours des gags bien funs, des dialogues toujours aussi cons (« Les affaires marchent moins bien quand les clients se font bouffer »), et des scènes bien trouvées, mais l’ensemble sonne parfois un peu faux. La faute sans doute au numérique un peu trop présent pour les créatures et faisant perdre ce charme indéniable du duo magique créatures latex / animatronics. Si leur intégration avait était correcte, cela aurait pu passer. Sauf qu’ici, les effets spéciaux numériques sont un peu bissextiles par moment et, avouons-le, gâchent un peu le plaisir.

LES PLUS LES MOINS
♥ Michael Gross, toujours excellent
♥ Toujours du fun
⊗ Les effets spéciaux numériques
⊗ La recette s’épuise un peu
Gros succès aux USA en termes de ventes VHS / DVD et d’audimat lors de ses différents passages à la TV, ce qui permit d’engendrer la série et le 4ème opus, Tremors 3 s’en sort correctement au niveau divertissement malgré une perte de qualité évidente.






TREMORS 4 – THE LEGEND BEGINS:
Et on continue notre exploration de la saga Tremors avec ce 4ème volet, sous titré The Legend Begins, qui se veut une préquelle du premier opus. Réalisé par S.S. Wilson, qui avait déjà pondu Tremors 2, l’action se situe dans le Nevada un beau jour de 1889. Une idée de départ des plus sympathiques sur le papier puisqu’elle nous permet d’en connaitre un peu plus sur la ville Perfection et ses batiments, sur le personnage emblématique de la série interprété par Michael Gross depuis les débuts, et même sur les fameux Graboïds. Mais sur le papier seulement… Oui, Tremors 4 n’est clairement pas l’opus le plus réussi de la saga, il s’agit même du plus faible…

En fait, le gros problème de ce 4ème volet, c’est que malgré un univers différents, le far-west donc, il n’arrive qu’a de très rares moments à nous accrocher. La première demi-heure est peu passionante, le temps nous semble long, et hormis une attaque rapide des monstres emblématiques, c’est clairement mou du genou. Moins fun, plus sérieux, la demi-heure qui suit est du même accabit malgré des monstres plus présents, avec toujours ce mélange SFX numériques et effets spéciaux à l’ancienne. La diversité des personnages (indien, chinois, anglais, mexicain,…) n’y changera rien, on s’ennuie presque. Néanmoins, tout cela a le mérite de nous en apprendre un peu plus sur l’univers du film, sur pourquoi il y a un asiatique dans le premier opus, sur la ville Perfection en elle-même (le petit château d’eau est déjà présent ici), sur les Graboïds (la phase avant la forme de vers des sables), et bien entendu les origines de Burt Gummer et de sa passion pour les armes à feu.
Heureusement, parce qu’autrement il aurait écopé d’un 2/10 sans consession, les dernières 20/25 minutes relèvent le niveau et permettent de nous sortir de notre torpeur. Ca bouge enfin un peu, on a droits à quelques idées et trouvailles des plus sympathiques (le fusil géant et la grande scie), et, enfin, le fun qu’on avait perdu depuis une heure revient sur le devant de la scène. C’était pas dommage comme disait l’autre…

LES PLUS LES MOINS
♥ Michael Gross, encore et toujours
♥ Le final
⊗ Que c’est long à démarrer !
⊗ 1h d’ennui pour 20 minutes sympas
⊗ On se fait vraiment chier parfois
Grâce à son final et une mise en scène soignée, ce Tremors 4 évite le naufrage total. Avec sa courte durée, il se laisse regarder sans trop de difficulté tout de même, mais néanmoins, il reste le volet le plus faible de la saga.






TREMORS 5 – BLOODLINES :
Alors que tout le monde croyait la saga Tremors finie et enterrée depuis la sortie du 4ème opus en 2004, voilà que Universal ressort la license de ses cartons. Pourquoi ? J’avoue ne pas trop savoir… Encore et toujours le manque d’imagination des scénaristes peut-être, ou l’envie de faire du pognon facilement sur un nom qui a fait ses preuves par le passé dans le petit milieu du direct to video. Sur le papier, ça peut faire peur, d’autant plus que la réalisation a été confiée à Don Michael Paul, coupable de purges telles que Lake Placid 4, Mission Alcatraz (oui, avec Steven Seagal), ou de suites bas de gamme comme Jarhead 2 ou encore Sniper : Legacy. Que du bon en somme. Pourquoi ce tacheron ? Là aussi je l’ignore… Mais étrangement, même si ce Tremors 5 s’éloigne clairement de l’esprit du matériau d’origine, il demeure un sympathique petit film de monstres.

On retrouve une fois de plus Michael Gross, seul réel fil conducteur des 5 films de la série, et pour l’occasion, l’histoire se délocalise en Afrique du Sud au Cradle on Mankind (Berceau de l’Humanité). Et comme le dit un des personnages du film : « In Africa, everything is bigger » (En Afrique, tout est plus gros). Et en effet, nos graboïds vont être bien plus gros, plus énervés, mais surtout plus évolués. Et grâce à la magie du numérique, ils sont plus détaillés, plus vilains, plus impresionnants, surtout que pour un direct to video, les effets spéciaux s’intègrent plutôt bien dans la plupart des scènes et que du coup, l’ensemble est relativement crédible. Le problème, c’est que, en contrepartie, nos monstres perdent tout leur charme.
En y réfléchissant, c’est tout le film qui a perdu le charme de ses ainés, avec une ambiance cool aux abonnés absents et un ton sérieux qui prédomine malgré quelques scènes et dialogues bien funs (la cage) grâce à Burt « Rambo » Gummer. Plus (dans le sens « + ») de gore, plus de suspense, plus de plans poseurs, ce cinquième opus tient plus du film classique de monstres que d’un Tremors où c’est le fun qui prédomine du début à la fin. A noter par contre un clin d’œil plutôt rigolo à Jurassic Park.

LES PLUS LES MOINS
♥ L’infatigable Michael Gross
♥ Correctement mis en scène
⊗ Le charme Tremors a disparu
⊗ Trop sérieux malgré certaines scènes
Ne vous méprenez pas, Tremors 5 reste un sympathique divertissement, mais dans un autre style que ce à quoi on aurait aimé s’attendre. Disons que si ce film ne s’était pas appelé Tremors, ça n’aurait choqué personne.









EN BREF :
Même si la franchise Tremors perd en qualité presqu’à chaque épisode (n’ayant pas vu la série TV de 13 épisodes, je ne l’inclus pas là dedans), les amateurs de séries B décomplexées pourront facilement comprendre son statut de saga culte. Des monstres funs, un personnage central très fort, il y a fort à parier que, si le dernier volet se vend correctement sur le marché du DTV, un Tremors 6 verra rapidement le jour. D’autant plus que, lors d’une interview, Jamie Kennedy (présent dans le 5ème opus) précise que lui et Michael Gross sont prêts à rempiler. L’avenir nous dira si les petits gars de Universal se sentent prêt à continuer dans cette voix. Et pourquoi pas un remake avec au casting les acteurs du tout premier opus ? Là ça pourrait être fun !!!

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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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