[Film] 7 Psychopathes, de Martin McDonagh (2012)

Marty est un scénariste hollywoodien en panne d’inspiration. Confronté à l’angoisse de la page blanche, il peine à écrire son nouveau projet de film au titre prometteur : 7 PSYCHOPATHES. Son meilleur ami Billy, comédien raté et kidnappeur de chiens à ses heures, décide de l’aider en mettant sur sa route de véritables criminels. Un gangster obsédé par l’idée de retrouver son Shih Tzu adoré, un mystérieux tueur masqué, un serial-killer à la retraite et d’autres psychopathes du même acabit vont alors très vite prouver à Marty que la réalité peut largement dépasser la fiction…


Avis de Iris :
Les enjeux liés au second film sont pour chaque réalisateur et chaque scénariste assez forts, notamment lorsque le premier film a reçu un très bon accueil et du public et des critiques. C’est le cas de Bons baisers de Bruges sorti en 2008 et premier film de Martin McDonagh jugé comme excellentissime. Difficile donc de passer après un tel succès avec ses 7 Psychopathes (bien que les deux scénarii aient été écrits en même temps). Alors, ce film, confirmation d’un vrai talent ou déception ? Pour moi, sans hésitation, c’est une très belle réussite !

On pourrait se dire que les films du genre ont eu une grande côte dans les années 90 et fait les heures de gloire de réalisateurs qui les ont maitrisés (tels que Tarantino, les frères Cohen ou encore Guy Ritchie avec Arnaques crimes et botanique ou encore Snatch) et qu’il n’était pas nécessaire de se lancer dans un tel projet, il n’empêche que 7 psychopathes n’est pas uniquement un ersatz du genre et que Martin McDonagh a pu, fort de son premier succès, se lâcher pour mettre en scène et porter à l’écran ses délires les plus WTF.

Difficile en réalité de résumer vraiment le film : Marty (ah ah, clin d’œil du réalisateur prénommé Martin à lui-même ? Sans doute) a du mal à écrire son scénario donc et lance l’idée de partir sur la mise en scène des témoignages de 7 psychopathes. Il a déjà quelques idées mais entre histoires entendues çà et là et inventions réelles, difficile de tout faire fonctionner et surtout de voir comment les lier entre eux. Ajoutons à sa difficulté un alcoolisme bien carabiné qui ne le lâche pas et le voici viré par sa nana, et donc à la recherche d’un logement… (Oui c’est ce qui arrive souvent quand on traite sa chérie de « grosse pute »^^). Il pourra compter sur l’aide de son ami Billy, magnifiquement interprété par un Sam Rockwell déjanté, à la fois pour le loger, l’aider dans son écriture avec des idées plus ou moins cohérentes, et aussi l’entrainer dans une galère pas croyable après le vol du chien d’un gangster (Woody Harrelson, lui aussi magique dans ce rôle) qui voudra le récupérer sans utiliser de solution non violente… Oui parce que pour vivre, Billy et Hans (Christopher Walken vraiment très bon) ont organisé une petite arnaque gentillette : ils kidnappent des chiens et les rendent à leur propriétaire pour toucher la récompense… Géniale idée ! Voilà pour la trame de fond. Se croiseront en parallèle, les histoires desdits psychopathes (même s’ils sont sept houhouhou) pour de savoureux petits moments de violence gratuite et de délires gores bien surprenants et sur lesquels il est difficile de retenir l’éclat de rire qui nous saisit.

Donc entre histoires loufoques et bien articulées dans une mise en scène loin d’être aussi bordélique qu’on aurait pu penser, les divagations de Billy qui est un personnage aussi fou que pragmatique et même rationnel parfois, une photographie réellement jolie (le visuel est beau et par moment VRAIMENT beau), ce qui porte aussi ce film c’est un casting très bon avec des personnages tous plus barrés les uns que les autres mais ô combien présents à l’écran à chacune de leurs apparitions : Colin Farrell très bon et avec une panoplie d’expressions du visage qui font marrer à chaque émotion, Sam Rockwell parfait pour ce rôle, Christopher Walken tout dans la mesure de la démesure de son talent en psychopathe pacifiste (oui oui, psychopathe non violent : tout un concept !), Woody Harrelson (déjà vu dans ce genre de rôle à contre-emploi mais excellent dans l’autodérision), même les seconds rôles sont excellents (le psychopathe au lapin blanc, le prêtre vietnamien …) tous sont génialissimes et on les suit avec un plaisir réel. Ils sont d’autant plus parfaits que les dialogues offrent aussi de grands moments de nawakitude absolue et sont parfaitement savoureux. Enfin, quelques scènes bien gores viennent agrémenter le tout (des égorgements à la scie à métaux, un meurtre à la tronçonneuse, un headshot d’anthologie) pour de vrais moments de rire.
Le rythme est assez intense, et bien que se tassant un peu sur la fin avec un petit temps creux dans le désert, on ne s’ennuie absolument jamais, on éclate de rire par moment, et moi j’ai passé 1h50 avec un vieux sourire aux lèvres qui ne s’est jamais effacé.

LES PLUS LES MOINS
♥ Le casting
♥ Le WTF
♥ La photographie
♥ Le Headshot ^^
⊗ Je ne vois pas
⊗ Non non, j’ai beau chercher, je ne vois pas
⊗ Allez, un petit coup de mou sur la fin
Pour conclure, c’était bon, c’était très bon par moments, des idées WTF délicieuses, des clins d’œil appréciés également (Barton Fink des Frères Cohen est clairement une source d’inspiration), un casting génial, un visuel réussi, bref le genre de film qui vous donne envie de serrer la personne qui vous l’a fait découvrir très fort dans vos bras et de lui dire combien vous l’aimez !



Titre : 7 Psychopathes / 7 Psychopaths
Année : 2012
Durée : 1h50
Origine : Angleterre
Genre : 100g de Tarantino, 20cl de Frères Cohen, saupoudrez d’une pincée de Guy Richie
Réalisateur : Martin McDonagh
Scénario : Martin McDonagh

Acteurs : Colin Farrell, Woody Harrelson, Christopher Walken, Sam Rockwell, Abbie Cornish, Olga Kurylenko, Gabourey Sidibe, Zeljko Ivanek, Tom Waits, Helena Mattsson

 7 psychopathes (2012) on IMDb


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Auteur : Iris

Aime tout ce qui de près ou de loin fait appel à tout sauf au réalisme, fan de SF, tombée petite dans l’Heroïc Fantasy, amatrice de grandes sagas impliquant Elfes, nains et autres trolls, fan de vampirades en tous genres ou de délires Lycanthropiques. Peut se satisfaire de l’esthétique et relativement bon public dès lors que cela ne concerne pas les requins à trois têtes ou la nouvelle vague. Impressionnable en cas de scènes de torture ou d’esprit malfaisant, a parfois besoin de décompresser devant un gros blockbuster décérébrant.
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