[Semaine « Exotique »] Jour 5 – Ronal le Barbare (2011)

Jeune barbare mince et gringalet, Ronal se retrouve dans l’obligation de sauver les habitants de son village qui ont été capturés par le seigneur Volcazar. Il part alors vers une grande aventure pour affronter l’ennemi avec l’aide d’Alibert le barde, de Zandra la guerrière, et d’Elric le guide elfe.


Avis de Iris :
Parce qu’en chacun de nous sommeille un grand enfant, il est parfois bon de se lancer dans un bon vieux délire merveilleusement régressif et de s’envoyer un film d’animation, danois qui plus est et plusieurs fois nominé, avec l’espoir de vivre un pur moment de visionnage puéril. Alors Ronal le barbare est-il ce film susceptible de nous renvoyer dans nos douze ans ? Clairement, Ronal le Barbare risque d’en distraire voire amuser quelques-uns mais il pourra aussi en laisser d’autres entre scepticisme, indifférence et frustration.

L’histoire tout d’abord se situe dans un village de barbares, descendants du prestigieux Kron, héro qui terrassa le puissant ennemi mortel du monde, le démon Zale, grâce à son épée mais qui mourut lors de ce combat, léguant sa force au peuple qui but son sang. Barbares dites-vous ? Oui, avec tout l’apanage des barbares : amateurs de muscles, de jeux qui impliquent… des muscles, des tenues mettant en valeur leurs muscles, de préparations au combat faisant appel à des armes et aux… muscles, hommes et femmes se battant cote à cote. Grandissant au milieu de ces guerriers tous aussi forts et donc… musclés, Ronal, jeune barbare hermétique au développement musculaire et au soulèvement de la fonte, pesant 38 kilos tout mouillé et légèrement froussard, va hériter de la lourde tâche de sauver son peuple prisonnier suite à l’attaque de son village par le méchant Volcazar. Ce dernier a en effet besoin du sang de tous les fils de Kron (à prononcer « cron » et pas « crone ») pour profiter du jeu de mot récurrent qui jalonne tout le métrage) pour se voir confier la puissance infinie de démon Zale qui ne se réveille que tous les 10000 ans. Et les 10000 ans, ben c’est maintenant ! Ainsi, aidé d’Alistair (un jeune barde là par hasard), de Zandra (Walkyrie rencontrée chemin faisant) et de Elric (elfe chétif à la virilité en négatif), Ronal aura donc une heure (oui, durée du film quoi) pour bouger son p’tit cul de gringalet et montrer enfin qu’il est un barbare ayant un destin ! Scénario somme toute relativement basique du petit chétif qui aura une destinée légendaire et quelque chose nous dit dès le départ (attention spoiler) qu’il va y arriver et devenir un héros (oui ok, je vous ai niqué la fin, désolée).

Mais ce n’est en réalité ni pour le scénario, ni pour les dessins (loin d’être beaux et bien animés) que Ronan le barbare présente un intérêt, mais bien pour ses références (voire carrément des copiés collés de certaines scènes) à des grands noms de l’héroïc fantasy bien connus sensées émoustiller notre côté aventurier geek : le Seigneur des anneaux (une scène directement inspirée de l’entrée en Mordor, le Méchant ayant des faux airs de Sauron entre autres), la mythologie nordique (Walkyrie, vikings and co), retravaillées parfois à la Le Donjon de Naheulbeuk avec l’Elfe un peu débile et très efféminé autant que maladroit, les barbares crétins et les orques bah… crétins aussi…
Et ce qui marque le plus sont les dialogues à l’humour un tant soit peu lourdingue et aux jeux de mots aussi récurrents que parfois… débiles. Difficile de savoir si la version originale est à ce point connotée blagues à deux balles pour ados (mâles) boutonneux en train de muer (oui mon niveau en danois est assez limité) ou si le doublage français, affichant un Kev Adams susceptible d’attirer son propre public a été déterminant dans l’orientation de la traduction… Toujours est-il que tout le long on subit des dialogues à base de « qui sont ces fils de Kon ? » (oui toujours sans appuyer le « n »), et relativement vulgaires parfois il faut bien reconnaitre. Sauf qu’en fait, ce n’est pas du tout toujours drôle, même carrément souvent pas drôle, et au final un peu ennuyeux (oui le running gag sur les « fils de Kon » ^^ ah ben oui, celui-là m’a marquée vu qu’on y a droit 48 fois en 1h26).

Que retenir donc de ce Ronal le barbare ? Que ce n’est pas un dessin animé à mettre entre les mains des enfants (oui parce que vulgaire hein quand même), pas des plus renversant en termes de scénar, pas non plus des plus renversant en termes de dessins ou d’animation, un peu lourd parfois dans les dialogues (à voir peut-être en VO pour les plus danois d’entre nous) mais aux références qui peuvent nous émoustiller un peu. A voir à tout prix si l’on a 15 ans. Pour les autres, on ne passe tout de même pas un mauvais moment, juste on n’est ni surpris, ni morts de rire, ni éblouis.

Note :



Titre : Ronal le Barbare / Ronal Barbaren 3D
Année : 2011
Durée : 1h26
Origine : Danemark
Genre : Pour ado boutonneux
Réalisateur : Thorbjørn Christoffersen, Kresten Vestbjerg Andersen, Philip Einstein Lipski

Avec : Anders Juul, Hadi Ka-Koush, Laerke Winther Andersen, Brian Lykke, Lars Mikkelsen, Peter Aude, Lars Bom, Ole Thestrup, Preben Kristensen, Ole Ernst, Brigitte Nielsen

 Ronal Barbaren (2011) on IMDb


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Auteur : Iris

Aime tout ce qui de près ou de loin fait appel à tout sauf au réalisme, fan de SF, tombée petite dans l’Heroïc Fantasy, amatrice de grandes sagas impliquant Elfes, nains et autres trolls, fan de vampirades en tous genres ou de délires Lycanthropiques. Peut se satisfaire de l’esthétique et relativement bon public dès lors que cela ne concerne pas les requins à trois têtes ou la nouvelle vague. Impressionnable en cas de scènes de torture ou d’esprit malfaisant, a parfois besoin de décompresser devant un gros blockbuster décérébrant.
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