[Film] Beautiful People, de Brini Amerigo (2014)

Un scientifique et sa famille dînent tranquillement dans leur manoir lorsque des cambrioleurs les agressent. La seule solution pour survivre est de libérer les créatures monstrueuses qui se trouvent dans les sous-sols de la demeure familiale…


Avis de Cherycok :
Attention, ce texte sera rempli de spoilers, donc pour les deux ou trois aventuriers qui seraient tentés par l’expérience, veuillez arrêter de lire immédiatement. Je répète, veuillez arrêtez de lire immédiatement !
Repas englouti, c’est la pause déjeuner. Coup d’œil à l’heure, j’ai 1h20 devant moi. Mission : trouver un film de moins de 1h20. Disque dur branché, parcours rapide du choix qui s’offre à moi, mes yeux s’arrêtent sur Beautiful People qui affiche fièrement une durée de 1h12 générique compris. Un regard vers le haut et un grattage de tête plus tard : mais qu’est-ce que c’est que ce film… Google est mon ami, IMDB aussi. Film italien de 2014… ouais ok… premier film du réalisateur… ouais ok… casting inconnu… hum… moyenne de 4.1/10… ça sent pas bon dis donc… Re-coup d’œil à l’heure, plus que 1h14, plus le choix, je me lance…

Première scène, des gens obligent un homme à sodomiser sa femme devant leur enfant ligoté à une chaise. Ils finissent par tuer tout le monde. Ca enchaine avec une scène où une femme enfermée dans une pièce sert de repas à deux… zombies ? Vient ensuite une nouvelle scène avec une famille modèle, du moins en apparence, mais le mari semble avoir un labo secret dans son sous-sol. Deux clins d’œil à la firme Troma (un dvd de Toxic Avenger, un poster de Terror Firmer) pour présenter l’ado rebelle et cette famille va se faire prendre en otage par le trio du début avec une scène interminable où le chef des agresseurs va essayer de faire dire à sa victime s’il a déjà léché sa femme et si sa femme fait de bonnes fellations. De la violence crue (physique et psychologique), du dialogue cru, et là, plusieurs choses me passent par la tête.
C’est un film italien tourné en anglais. Okaaaaaaaaay, je comprends mieux l’accent improbable et le coté très dicté de plusieurs répliques. On sent que certains acteurs ont du mal avec l’angliche et galèrent, récitant phonétiquement comme ils le peuvent leurs lignes de textes, c’est flagrant avec le jeune garçon. Et puis, qu’est-ce que certains acteurs jouent mal ! C’est quoi ce mec qui en fait des tonnes, ce Testamento -mais c’est quoi ce vieux nom caricatural d’ailleurs- qui force chacune de ses mimiques à un point que ça en devient ridicule, c’est un festival de grimaces ou quoi… Je veux bien qu’il essaie de jouer un personnage très très méchant mais c’est… Hein ? Say what ? Ah oui, c’est bien des zombies qui sortent du sous-sol… Mais c’est quoi ce film…

C’est à ce moment là que je rentre en grande réflexion avec moi-même, et comme je ne suis pas souvent d’accord avec moi-même, j’essaie de bien mettre les choses à plat. Et accessoirement absorbé par mes pensées, je somnole pendant dix minutes de film. Mais… mais, où est-ce que le réalisateur a voulu en venir ? Pourquoi j’ai cette désagréable impression que le film a le cul entre deux chaises et qu’il bouffe à tous les râteliers ? Et là, alors que ma paupière droite entame une série de génuflexions me faisant réaliser que mon repas de midi était peut-être un peu trop copieux et que j’aurais sans doute du profiter de ces 1h20 pour entamer une sieste avachi comme une fiente sur mon bureau, je m’imagine le dialogue entre le réalisateur et ses producteurs…
– « Bon, je viens vous présenter mes projets, j’aimerais votre avis ».
– « MES projets ? Genre « MES » comme « Plusieurs projets » ? T’as craqué ton slip Brini ou quoi ? »
– « Ben oui, j’ai bien envie de réaliser un film avec des mecs un peu barrés qui s’invitent chez des gens et qui les massacrent, et puis parce que l’Italie a été pendant les années 80 le pays du film de zombie, j’ai envie de relancer la mode avec un deuxième film bien sanglant, rempli d’effets gores à l’ancienne. Qu’est ce que vous en dites ? »
– « Ah ah, t’es un petit rigolo toi. On a du budget que pour un seul film, donc tu fais ce que tu veux mais tu te démerdes avec ça »
– « Mince, ça m’embête un peu, je sais pas ce que ça donnerait de mélanger ces deux genres, ils ne vont pas forcément ensemble, mais je vais appeler les mecs de chez The Asylum, ils sauront me conseiller. »
Et puis soudain… un monstre bizarre se pointe, me sort de ma torpeur, et là le seul mot qui me vient à l’esprit est « Gni ? » (oui, mon vocabulaire est très limité quand je regarde une croute)… Mais… mais oh mon dieu, mais qu’est-ce que c’est que ce monstre bizarre. On dirait qu’il a… dégouliné… c’est possible ou pas ? Il sort d’où !?! Petit retour en arrière dans la lecture, j’avais finalement raté 15 minutes… Ok, c’est le père qui après s’être fait mordre par un zomblard, s’est fait une piqure. Pourquoi ? Parce que fraise des bois. Bref, oui, qu’est-ce que c’est que ce monstre… Bon, il massacre tout sur son passage, les 30 kilos d’intestins achetés avant le tournage sont bien utilisés, ça gicle bien. Mais sans dec, c’est quoi ce monstre, mais qu’il est moche !…

Petit coup d’œil en bas à droite de l’écran, il me reste 15 minutes. Allez, c’est bientôt fini, ouf. La fin arrive, et elle surprend par le tournant choisi par le réalisateur, une fin qui me donne cette impression de « Hey, on va faire le film le plus noir et surtout le plus immoral possible, comme ça les gens s’en souviendront ! ». Bah non en fait les gars, votre film il sent bien la bouse. C’est bien joli de vouloir mixer les styles, mais là c’est franchement brouillon. Fin du film, je reprends mes esprits, et un nouveau lot de questions envahit mon esprit. Mais qu’est-ce que c’est ce monstre bizarre (oui, cette interrogation ne me quitte pas) ? Pourquoi ils font ça ? Pourquoi les zombies ? Absolument aucune explication. Trop d’explications, ce n’est pas bon, mais aucune explication, ce n’est pas non plus la solution, il y a un juste milieu à trouver merde. Non pas que cela aurait changé grand chose à mon jugement sur ce film, mais ca aurait pu apporter quelques éléments de réponse à la question finale suivante : Mais pourquoi ce film ? Oui, pourquoi ce film…

LES PLUS LES MOINS
♥ Des scènes gores réussies
♥ Le générique de fin… la libération
⊗ Tout le reste
⊗ Mais c’est quoi ce monstre bizarre ?
⊗ J’aurais vraiment dû faire la sieste…
Note
Beautiful People, c’est ce genre de film où tu te demande tout le long si ca ne serait pas mieux d’arrêter, mais que tu ne sais pas pourquoi tu regardes jusqu’au bout. C’est nul, ce n’est même pas rigolo, mais au final, ça reste une curiosité à voir. Mais c’est quand même bien nul…



Titre : Beautiful People
Année : 2014
Durée : 1h12
Origine : Italie
Genre : Home Invasion / Zombies
Réalisateur : Brini Amerigo
Scénario : Brini Amerigo, Andrea Cavaletto, Marco Palese

Acteurs : Danny Cutler, Alex Lucchesi, Alex Southern, Kate Marie Davies, David White, James Wiles, Vanina Marini, Alexandra Antonioli, Ettore Nicoletti

 Beautiful People (2014) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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