[Film] Vengeance of an Assassin, de Panna Rittikrai (2014)

Être un assassin a ses règles – toujours garder vos yeux sur votre cible, être rigoureux dans votre mission, exécuter sans hésitation et il n’y a pas de place pour la négociation. Chaque tueur a sa propre histoire, mais tous ont vendu leur sang et leurs dettes. Pour Natee, sa seule raison de devenir un assassin en laissant derrière lui son frère et son oncle est de trouver la vérité sur la mort de ses parents. C’est le sujet sur lequel il a toujours douté, sentant que l’Oncle Thanom lui cachait quelque chose. Pendant qu’il protège Ploy, la nièce d’un homme d’affaire local, d’un groupe d’assassins, on lui demande de tuer la fille.


Avis de Cherycok :
Chorégraphe de talent et réalisateur emblématique du cinéma d’action thaïlandais, Panna Rittikrai est malheureusement décédé à l’âge de 53 ans en juillet 2014. On lui doit notamment les chorégraphies des Ong Bak 1, 2 et 3, Chocolate ou encore L’honneur du Dragon, et quelques réalisations bien sympathiques tel que l’explosif Born to Fight. Vengeance of an Assassin est en quelque sorte son film testament qui, dès la première bande annonce, fleurait bon l’hommage au cinéma d’action des années 80/90 que beaucoup d’amateurs de peloches asiatiques apprécient particulièrement, ce genre de production ou les personnages et le scénario sont secondaires et ne servent que de liant à des scènes d’action pures et dures. Et dès la première scène, on sent que ça va faire mal, que ça va faire très mal. Action !

Cette première scène nous met directement dans le bain. Une demi-douzaine de gars se font une sorte de match de foot en mode violent, comme si leur vie en dépendait, dans une usine, où tous les coups sont permis. Des coups qui font mal, très mal. Des personnages dont on ignore tout, mais devant le spectacle hautement jouissif qui nous est proposé, eh bien sur le moment, on s’en fout. Mais à vrai dire, pas que sur le moment.
On sent bien que Panna Rittikrai a essayé de faire quelque chose de son scénario, avec une histoire de gangster, de vengeance, d’honneur. Mais rapidement, passé l’intro fulgurante et passé la première demi-heure assez calme, on s’en contrefiche éperdument et le seul intérêt du film devient clairement ses scènes d’action. De toute façon, on n’arrive pas à s’attacher aux personnages. Leur jeu d’acteur n’est pas transcendant, contrairement à leurs performances martiales, leur charisme somme toute assez discret, mais on est tout de même contents de retrouver deux des acteurs de Born to Fight, Dan Chupong et Kessarin Ektawatkul, deux protégés de Panna Rittikrai. On ne les sent d’ailleurs pas forcément à l’aise dès qu’ils se retrouvent à jouer une scène au ton dramatique… ah, on me dit dans l’oreillette qu’on s’en fiche de tout ça parce que quand on regarde un film comme ça, c’est l’action qui nous intéresse. C’est pas faux !

Si on fait un peu abstraction à l’abus de ralenti dans certaines scènes qui cassent parfois le rythme des affrontements, Vengeance of an Assassin est un spectacle hautement jouissif. Les scènes d’action sont bien violentes, avec des cascadeurs qui en prennent plein la gueule (il y a eu des morts, ce n’est pas possible), certains enchainements de coup font parfois penser à du Jackie chan époque Operation Condor. Les fanas de grosses chorégraphies seront par contre sans doute déçus, non pas que les combats ne sont pas impressionnants, mais dans le sens où l’ensemble est bien plus « sauvage », avec peu de bastons martiales mais plus des affrontements où les adversaires utilisent tout de qui leur passe par la main au niveau du décor (morceaux de verre, clés à molette, rouages, plaques d’immatriculation). Certains personnages deviennent des machines à tuer alors qu’ils sont à peine armés d’un os de poulet, véridique !
Techniquement, si on enlève les SFX complètement à coté de la plaque de la scène du train, le film s’en sort plutôt bien, avec deux longs plans séquences très bien fichus, de bien deux minutes d’affilé chacun sans interruption (c’est le but du plan séquence en même temps). Plus grand monde n’ose aujourd’hui ce genre d’exercice et c’est fort dommage tant le résultat à l’écran est assez bluffant, surtout lors du gunfight de la scène finale. Toute cette longue scène est d’ailleurs du plus bel effet et nous rappelle les heures de gloire des heroic bloodshed HK, ses morts par centaine, ses explosions, son coté over the top en allant toujours plus dans la surenchère (certains diront vers le n’importe quoi).

Vengeance of an Assassin n’est clairement pas un grand film, mais c’est un B-Movie d’une efficacité redoutable, un petit plaisir coupable qui fait renaitre en nous plein de bons souvenirs. Merci Panna Rittikrai, et RIP…

Note :



Titre : Vengeance of an Assassin
Année : 2014
Durée : 1h29
Origine : Thaïlande
Genre : Action
Réalisateur : Panna Rittikrai

Avec : Dan Chupong, Nattawut Boonrabsap, Ping Lumprapleng, Thana Sinprasat, ML. Sureewan Suriyong, Nisachol Tuomsoongnern, Ooi Teik Huat, Kessarin Ektawatkul

 Rew thalu rew (2014) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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