[Film] The Taking of Tiger Mountain, de Tsui Hark (2014)

En 1946, après la capitulation japonaise, la guerre civile fait rage en Chine. Des bandits sans foi ni loi en profitent pour occuper le nord-est du pays. Hawk est le plus puissant et le plus redouté de ces barbares. Avec ses hommes, il vit dans une forteresse imprenable, lourdement armée, au sommet de la Montagne du Tigre. L’Unité 203 de l’Armée de Libération traverse cette région lorsqu’elle tombe sur des hommes de Hawk en train de piller un village. Une bataille impitoyable, faite de force et de ruse, commence…


Avis de Cherycok :
Un nouveau film de Tsui Hark, c’est toujours un petit évènement en soi tant le bonhomme est un réalisateur culte pour bon nombre de passionnés de cinéma asiatique. Et pourtant, avant le visionnage, il réside toujours cette petite peur d’être déçu, surtout comme lorsque pour The Taking of Tiger Mountain, les premiers teasers et trailers qui sont apparus sur la toile avaient laissé assez dubitatif le public qui pourtant trépignait d’avance à l’idée de voir la nouvelle bobine du maitre. Une fois le visionnage effectué, le verdict tombe : Qu’est-ce que c’était bon ! Le film a beau durer 2h20, il passe comme une lettre à la poste sans qu’on ait le temps de dire « Ouf !». Merci Mr Hark.

The Taking of Tiger Mountain est l’adaptation du roman Tracks in the Snowy Forest de Qu Bo publié en 1957 qui avait déjà été adapté en opéra chinois sous le titre Taking Tiger Mountain by Strategy dont on voit par ailleurs des extraits durant le film. S’appuyant sur des faits réels mais mélangeant personnages ayant réellement existés et fictifs, le film de Tsui Hark est bien moins propagandiste que ce qu’on a souvent l’habitude de voir depuis quelques années dans les productions historiques chinoises. Malgré le propos de départ des plus sérieux de son film, Tsui préfère lui donner un coté très fun, du pur divertissement très typé Indiana Jones mais mixé à la folie du ciné HK d’antan. Tout comme dans son Seven Swords, on notera un soin tout particulier apporté aux différents personnages du film, semblant tout droit sortis d’un manga, avec des looks et des caractères bien barrés les rendant tout de suite, méchants comme gentils, très attachants. Tony Leung Ka-Fai est tout simplement méconnaissable, croisement improbable entre le Pingouin de Batman et Heihachi Mishima de la série de jeux-vidéo Tekken (pour la coiffure). Alors lorsqu’en plus, ces personnages nous déblatèrent des dialogues géniaux, comme par exemple le héros à la joute verbale tout simplement magique arrivant à embobiner tout le monde, cela peut paraître un peu over the top mais ça reste complètement jouissif. On passe par toutes les sensations : le rire, la tristesse, la tension, l’excitation… Tsui Hark a toujours été très fort pour ça et son nouveau film ne déroge pas à la règle.

« Jouissif », c’est aussi le mot qui nous vient en tête lorsqu’il faut qualifier les scènes d’action. Peu nombreuses au final puisque au nombre de trois, elles n’en demeurent pas moins impressionnantes. Superbement mises en scène, longues, intenses, chorégraphiées de main de maitre, Tsui Hark sait clairement comment découper ses scènes, enchainant des plans tous plus fous les uns que les autres dans de superbes paysages enneigés, pour nous pondre de gros morceaux de bravoure comme on les apprécie tant. Alors certes, les effets spéciaux Made in Asia ne sont pas près de concurrencer Hollywood, même si de film en film on note des progrès, la qualité de ce qui se passe à l’écran ne s’en retrouve pas diminuée tant certains passages sont barrés et jouissifs (les attaques à ski, le combat contre le tigre vicieux).
Certains effets du genre « bullet time » tombent un peu à plat, et beaucoup d’autres ne semblent être là que pour la version 3D du film qui apparemment serait la meilleure jamais vue pour un film chinois. On s’en rend d’ailleurs vite compte, même pendant un visionnage 2D comme ce fut le cas ici, lors du jaillissement d’un couteau vers l’écran qui arrive tout de même à nous faire avoir ce réflexe naturel de pousser la tête sur le coté pour essayer de l’esquiver. Un exploit !

Naviguant sans cesse entre le film d’action bien pêchu et le film d’espionnage fun, The Taking of Tiger Mountain est un pur film d’entertainment comme on aimerait en avoir plus souvent, dont le seul réel défaut se situe dans ses deux scènes contemporaines (au début et à la fin) qui n’apportent strictement rien au récit. Alors oui, une fois de plus, merci Mr Hark !

Note :



Titre : The Taking of Tiger Mountain / La Bataille de la Montagne du Tigre /智取威虎山3D
Année : 2014
Durée : 2h20
Origine : Chine / Hong Kong
Genre : Action / Espionnage
Réalisateur : Tsui Hark

Avec : Zhang Han Yu, Kenny Lin, Tony Leung Ka-Fai, Gao Hu, Zhou Dong Yu, Tong Liya, Han Geng, Yu Nan, Chen Xiao, Zhang Yong-Da, Xie Miao, Han Fei-Xing

 Zhì qu weihu shan (2014) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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