[Test] Calling (2010 / Wii)

La « Page Noire » est une salle de chat assez banale. Des personnes de tout âge s’y retrouvent. C’est le cas pour Kagura Rin, Suzutani Shin, Kishibe Chiyo et Shirae Makoto. Mais lorsque leur téléphone portable sonne et qu’ils y répondent, ils se réveillent dans un endroit sombre, coupé du monde et peuplé de fantômes.


Avis de Rick :
On pourra dire tout ce que l’on veut sur la Wii, surtout en mal, et moi le premier, mais parfois, elle nous réserve de bonnes surprises, certaines attendues et certaines sortant de nul part. On aura eu Climax qui nous livra Silent Hill : Shattered Memories, relecture très personnelle du premier opus de la saga, pour un épisode avant tout psychologique (phases chez le psy, exploration, recherche de souvenirs) et une Wiimote servant à diriger le faisseau de la lampe torche. En 2010, c’est Hudson Soft qui débarque avec Calling, un jeu aux premiers abords ratés. Édité en Europe par Konami, il faut avouer que la pochette ne fait pas envie, et qu’une fois lancé le jeu, ses graphismes nous piquent les yeux. Oui, Calling n’est pas très beau, loin de là, il accuse un sérieux retard, ses textures sont parfois grossières et baveuses, et le jeu se fait parfois extrêmement sombre, comme pour camoufler un peu la misère technique. Mais il faut aussi se rappeler que 2010 nous livrait un autre jeu, Deadly Premonition qui lui aussi souffrait d’une mise en boite peu fameuse mais se rattrapait sur d’autres points. Calling, c’est le même cas de figure.

Et pour peu que l’on s’y connaisse un peu en cinéma d’horreur Japonais, on se plonge directement dans l’ambiance du titre. Car les inspirations, on les sent bien. De Ju-On pour le découpage en chapitre (et quelques changements de personnages) en passant pour son ouverture par Hitori Kakurenbo avec cette discussion dans un salon de tchat maudit (hommage ?) en passant par La Mort en Ligne (l’usage du téléphone, les appels funestes), l’amateur est en terrain connu et il faut bien avouer que cela fait plaisir. Si les références citées ci-dessus sont pour vous de bons moments de terreur, aucun doute que Calling fonctionnera autant pour vous qu’il a fonctionné pour moi, et ce malgré ses défauts. Alors oui, Calling est moche ! Les quelques décors sont classiques et très sombres (école dés le niveau 2), ne cherchez même pas à regarder par les fenêtres, celles-ci sont noires et bien baveuses. Les personnages ne sont pas en reste, puisque ceux-ci sont parfois moyennement animés, le mouvement de leurs lèvres approximatif et j’en passe.

Malgré tout, pour ces deux cas de figure, Calling fait preuve d’un sens du détail plutôt sympathique et bienvenu, et le jeu nous propose de faire l’aventure soit dans un affreux doublage français, soit en version originale, en Japonais donc. Et là tout de suite, ça a beaucoup plus de gueule, et les personnages deviennent immédiatement plus attachants. Et surtout, cela s’aide à s’immerger dans l’ambiance du titre. Car sa force sera bien entendu son ambiance. Certes, le jeu se fait court, mais par moment intense, flippant et bien prenant. Calling emprunte même pour ses apparitions spectrales un peu à la saga Project Zero (Fatal Frame). Même tics de mise en scène lors des apparitions des spectres, et comme pour la saga de Tecmo, ici, nous n’avons aucune arme.

Même pas un appareil photo, notre seule solution sera la fuite, ou si l’on se fait prendre, agiter la manette Wii dans tous les sens et appuyer sur A au bon moment (exercice assez difficile dans le feu de l’action). Autant le dire, les “affrontements” en eux-même ne sont pas le point fort du titre, Project Zero n’a aucunement besoin de trembler face au titre de Hudson Soft, mais Calling s’en sort avec les honneurs dans sa mise en scène et la manière d’amener les fantômes, parfois furtivement, parfois au moment où l’on s’y attend le moins. Heureusement, Calling apporte quelques innovations bien à lui. Avec un soft basé sur un tchat internet et où l’on se sert souvent de son téléphone, il aurait été dommage de ne pas exploiter cet aspect. Fort heureusement, c’est le cas, et il le fait de manière plutôt originale. D’une simple pression sur une touche, on peut sortir l’appareil, prendre des photos, enregistrer des sons, appeler d’autres numéros, répondre aux appels des fantômes.

Le premier appel d’ailleurs en début de chapitre 2 fera monter la tension comme jamais, en nous rapprochant du danger. Mais ici, le téléphone a également une autre utilité : celle de se téléporter d’une zone à l’autre en appelant un autre téléphone, à condition que personne ne décroche l’autre téléphone. Une manière originale de nous faire changer de lieu, même si le procédé s’avère très linéaire et contrôlé par l’histoire. Ce sont ses petites originalités et son ambiance qui font de Calling un jeu parfait si l’on apprécie le genre. Pas un grand jeu (quoi que, sur Wii…), mais une belle surprise.


GRAPHISMES
Quitte à être de mauvaise langue, disons que c’est de la Wii… Bon, Calling n’est pas vraiment beau, les textures sont parfois baveuses, c’est basique et un peu vide.
JOUABILITÉ
Encore une fois, c’est de la Wii, et il faut s’y faire. La Wiimote est parfois assez sensible, les déplacements du personnage sont plutôt lents. Heureusement le jeu a de bonnes idées, comme celle de nous faire utiliser la Wiimote comme un téléphone, en utilisant le micro.
DURÉE DE VIE
Le jeu est finalement assez court, une fois que l’on a bien assimilé toutes les mécaniques. Découpé en deux parties, le jeu peut se terminer en 6 ou 7 heures.
BANDE SON
Le gros point fort du jeu. Une ambiance sonore très réussie, alliée à un score musical d’ambiance qui convient à merveille. De quoi nous faire frissonner.
CONCLUSION
Calling n’est pas très beau, pas toujours original, il s’inspire énormément du cinéma de genre Japonais, mais il lui rend bien hommage et fait parfois bien monter la tension.

note75



Titre : Calling
Année : 2010
Studio : Hudson Soft
Editeur : Konami
Genre : Survival Horror

Existe sur : Wii
Support : Un DVD

 
 


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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