[Film] Priest, de Scott Charles Stewart (2011)

Dans un monde ravagé par des siècles de guerre entre l’homme et les vampires, un prêtre guerrier se retourne contre l’église afin de traquer une bande de vampires meurtriers qui ont kidnappé sa nièce. Il sera aidé dans sa quête par le fiancé de cette dernière, le shérif d’une petite ville perdue au fin fond du désert…


Avis de Cherycok :
Allez savoir pourquoi, en ce moment, je fais dans le film qui a mauvaise réputation. Peut-être toujours le même coté maso qui me pousse à regarder du Asylum ou Syfy en masse par période… Quoi qu’il en soit, on s’intéresse aujourd’hui à Priest, petite série B bourrine de 60M$US de budget et accessoirement adaptation libre du manhwa (manga coréen) éponyme de 16 volumes de Hyung Min-Woo. N’y allons pas par quatre chemins. Non, Priest n’est pas ce qu’on pourrait appeler un bon film. Non, Priest ne marquera pas du tout les mémoires. Et oui, Priest est bancal sur presque tout. Mais, parce qu’il y a un « mais », si on analyse un peu les choses, Priest pourrait presque passer pour un petit nanar assez rigolo.

Mauvaise réputation donc. Actionner bas de gamme, acteurs mauvais, personnages caricaturaux, scénario qui tient sur un post-it, mythologie du vampire bafouée et roulée dans la poussière, on peut lire ci et là toutes sortes de critiques. Et objectivement, après visionnage du film, on ne pourra pas les contredire. Priest bouffe à tous les râteliers, horreur, science-fiction, post-apo, western, s’éloignant même du matériau d’origine en choisissant de planter le décor dans le futur (alors que le manhwa se déroulait sur plusieurs époques), et le résultat est parfois assez indigeste. Il faut avoir un certain talent pour arriver à mixer les genres tout en gardant une certaine crédibilité sur l’ensemble, et force est de constater que Scott Charles Stewart a un peu raté le coche. Puis 60M$US de budget tout de même, ce n’est pas rien ! Pourtant, le film semble en avoir eu beaucoup moins. Pas de réelle bataille massive entre les humains et les vampires, on a un peu l’impression qu’on nous a menti sur la marchandise. Les prêtres sont là, les vampires sont bien là aussi, mais ces derniers sont quasiment tous exterminés sans que notre héros n’ait réellement levé une croix sur eux. C’est comme si un mec t’agitait sous le nez pendant 1h20 une poche à raz la gueule de M&M’s, puis qu’au dernier moment, il balançait tout à la poubelle. C’est sacrilège, ça ne se fait pas ! Bref… A croire que tout le budget est passé dans les décors en images de synthèse, pas tous très jolis soit dit en passant… Notre héros se contentera d’affronter le chef des vampires, seul personnage à sortir du lot tant le reste du casting est dans le fossé depuis déjà un bon moment.
Oui, parce que Paul Bettany (Legion, Avengers, Blood) en prêtre surpuissant, on n’y croit pas une seconde. Malgré sa préparation de neuf mois pour ce rôle (quel gâchis !) et pour le coup une majorité des cascades effectuées par lui-même, on a l’impression qu’il n’est pas dedans. Pareil pour la jolie Maggie Q (Mission Impossible 3, Naked Weapon, Divergente) dont le rôle est au final quasiment inutile et sert plus de potiche que de réel enjeu scénaristique. En même temps, le scénario…

Pourtant ! Oui, pourtant. De part sa courte durée et son rythme soutenu, Priest passe comme une lettre à la poste. Parce que tout de même, on a vraiment l’impression d’être devant un nanar involontaire. On ne rit pas aux éclats comme sur les fleurons du genre (Ah, Barbarians…), mais ça reste franchement fun. En fait, dès le départ, lorsque la voix off pose le scénario sur un générique en dessin animé réalisé par Genndy Tartakovsky (Star Wars : Clone Wars), ça sentait déjà le sapin à plein nez. Et puis les premiers échanges entre les personnages vont confirmer cela. Entre des punchlines bien pourries et des dialogues flirtant bon avec le ridicule, un petit sourire naissant peut se ressentir sur notre visage. Mais c’est tout le film qui est à double lecture, et les scènes d’action n’y échapperont pas. « Bon, les gars, on a une partie du staff technique qui est asiatique, et on a même Maggie Q, vous en pensez quoi si on fait des combats virevoltants à l’aide de câbles, un peu comme dans Matrix. Et puis, oh, idée de fou ! A un moment donné, le héros, il saute, pendant qu’il est dans les airs, la petite Maggie lui envoie deux rochers, et notre héros, il prend appui sur les cailloux pour rallonger son saut de 50 mètres. C’est classe ou pas ? ». Ou l’art de nous faire comprendre que les priests sont de bons gros badass ! Oui, je me moque un peu, mais j’avoue m’être marré comme une baleine sur les scènes d’action, même si à priori, ce n’était certainement pas le but recherché… surtout lorsque ces dites scènes sont mises en scène dans un montage bien cut afin de cacher la misère des chorégraphies…

LES PLUS LES MOINS
♥ L’univers post-apo / western
♥ C’était rigolo
⊗ Les dialogues moisis
⊗ Les enjeux inexistants
⊗ Le scénario qui tient sur un post-it
⊗ C’est ridicule
Note :
Note nanar :
Je suis sûr que lorsque Priest a été mis en boîte, ils s’imaginaient déjà en faire une saga derrière. On sent que ça a été fait avec sérieux, qu’ils ont voulu imaginer un univers et des personnages forts, qu’ils allaient pouvoir réutiliser par la suite. Mais lorsque c’est involontairement amusant, c’est que le pari est raté. Priest est un mauvais film, mais ses penchants vers le nanar en font un petit divertissement rigolo.



Titre : Priest
Année : 2011
Durée : 1h26
Origine : U.S.A
Genre : Prêtres vs Vampires
Réalisateur : Scott Charles Stewart
Scénario : Cory Goodman, Hyung Min-Woo

Acteurs : Paul Bettany, Karl Urban, Cam Gigandet, Maggie Q, Lily Collins, Brad Dourif, Stephen Moyer, Christopher Plummer, Alan Dale, Mädchen Amick, Jacob Hopkins

 Priest (2011) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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