[Film] Agents Très Spéciaux, de Guy Ritchie (2015)

Au début des années 60, en pleine guerre froide, Agents très spéciaux – Code U.N.C.L.E. retrace l’histoire de l’agent de la CIA Solo et de l’agent du KGB Kuryakin. Contraints de laisser de côté leur antagonisme ancestral, les deux hommes s’engagent dans une mission conjointe : mettre hors d’état de nuire une organisation criminelle internationale déterminée à ébranler le fragile équilibre mondial, en favorisant la prolifération des armes et de la technologie nucléaires.


Avis de Cherycok :
Après avoir passé 4 ans à réaliser des spots de pub pour du parfum ou des jeux vidéo, Guy Ritchie revient à la réalisation avec Agents Très Spéciaux, adaptation de la série télévisée de 1964 « Des Agents Très Spéciaux » ayant pour héros l’agent secret américain Napoléon Solo, un personnage possédant bien des similitudes avec James Bond et pour cause, il a également été créé par Ian Flemming, le papa de 007. Il faut croire que les films d’espionnage sont à la mode en 2015 puisqu’entre Kingsman, Spy, MI5, le prochain Bond (Spectre) et donc Agents Très Spéciaux qui nous intéresse ici, les amateurs du genre seront aux anges. Mais on sait aussi que Guy Ritchie est capable du meilleur (Snatch, Arnaques Crimes et Botanique, RockNRolla) comme du pire (le très laxatif A La Dérive) en passant par le moyennasse (Sherlock Holmes, Revolver). Qu’attendre donc au final d’une telle production sans réelle tête d’affiche et qui en plus se veut un divertissement pour toute la famille ?

Blockbuster de 75MUS$, Agents très spéciaux se veut en quelque sorte une préquelle de la série originelle et nous présente en gros la rencontre des deux personnages principaux et la première mission sur laquelle ils sont obligés de coopérer alors que tout les oppose. Napoléon solo, l’agent secret américain, toujours classe, appréciant à un très haut degré la gente féminine, et toujours prêt à se la péter. En face de lui, Illya Kuryakin, surnommé Péril Rouge par son homologue US, bien plus sérieux, bien plus austère, bien plus timide, et prenant un malin plaisir, dès qu’il en a l’occasion, à montrer que les russes ont une technologie dans l’espionnage bien plus avancée. Et avouons le tout de suite, c’est l’alchimie parfaite entre ces deux personnages qui maintient le film dans la catégorie des bons films, en particulier grâce aux nombreux gags et autres moments humoristiques qui vont en découler. Leur relation, même si au final prévisible, va passer par tous les stades : l’affrontement, la découverte de l’autre, la consternation, la rivalité, la complicité, pour au final se terminer sur quelque chose de bien plus fraternel. Et bien entendu le choc des cultures entre un américain et un russe qui doivent collaborer en pleine période de Guerre Froide va donner lieu à bons nombres de scènes.
Parce que oui, malgré ses scènes d’action et d’espionnage, Agents Très Spéciaux est avant tout une comédie, et rares sont les gags qui tombent à plat. Jamais on ne rit aux éclats mais pourtant ce petit sourire, qui s’est esquissé sur notre visage dès la première scène, ne nous quitte qu’à de très rares occasions. Le personnage de Hugh Grant, seul autre rescapé de la série originale avec les deux héros, apporte un plus non négligeable grâce à son coté so british dont il a le secret. A noter un petit cameo de quelques secondes du footballeur David Beckham, méconnaissable, qui jouera d’ailleurs un petit rôle dans le prochain film de Guy Ritchie, King Arthur.

En parlant de Guy Ritchie, ses détracteurs retrouveront tous les tics et autres manies du bonhomme avec une mise en scène qui ne dénote pas de ses précédents films. Effets visuels du type Split screen, bande originale très présente et très typée (voire décalée), les adorateurs seront par contre aux anges et avanceront en terrain connu. On sent bien que le réalisateur s’est fait plaisir. Les scènes d’action sont décomplexées, relativement bien réalisées, avec un coté too much pas désagréable et complètement assumé grâce à un second degré omniprésent. L’intro en est l’exemple même avec cet agent secret russe à la limite de l’invincibilité semblant sortir tout droit de Terminator. Guy Ritchie se joue des clichés sur les américains et les russes de cette époque et fait ça très bien, préférant se moquer des deux partis plutôt que de prendre position d’un côté ou de l’autre. On a vraiment l’impression d’être devant ce genre de films qu’on qualifie de « cool » ou « popcorn », uniquement là pour divertir le spectateur et sans chercher aucune autre réflexion plus poussée.
Mais -oui parce qu’il y a un « Mais »- Agents Très Spéciaux n’est au final qu’un buddy movie parmi tant d’autres, réussi sur bien des points certes, mais avec un duo de personnages relativement conventionnels. L’originalité n’est clairement pas de mise ici et les quelques côtés faussement tordus du scénario n’y changent rien. En y regardant de plus près, même le twist final est relativement convenu si on se remémore certaines scènes qui l’ont précédé. Pourtant, Agents Très Spéciaux fonctionne sans problème malgré tout et le moment de détente espéré est bel et bien là.

LES PLUS LES MOINS
♥ Un duo de héros rafraichissant
♥ Des acteurs parfaits dans leur rôle
♥ Un humour qui fonctionne bien
⊗ On a connu plus original
Note
Guy Ritchie ne remporte pas complètement son pari avec Agents Très Spéciaux mais il permet au moins aux spectateurs de passer un chouette moment deux heures durant et c’est déjà une très bonne chose !



Titre : Agents Très Spéciaux / Agents Très Spéciaux : Code U.N.C.L.E / The Man From U.N.C.L.E
Année : 2015
Durée : 1h57
Origine : U.S.A / Angleterre
Genre : Action / Comédie
Réalisateur : Guy Ritchie
Scénario : Guy Ritchie, Lionel Wigram

Acteurs : Henry Cavill, Armie Hammer, Alicia Vikander, Elizabeth Debicki, Luca Calvani, Sylvester Groth, Hugh Grant, Jared Harris, Christian Berkel, Misha Kuznetsov, Joana Metrass, Ekaterina Zalitko

 Agents très spéciaux: Code U.N.C.L.E (2015) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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