[Film] Monster Island (2004)


Des centaines de jeunes se réunissent sur une île aménagée en gigantesque night-club. Leur objectif : Faire la fête ! Les réjouissances débutent par un concert de Carmen Electra, lorsqu’une fourmi ailée géante surgit de nulle part, kidnappe la chanteuse et l’emporte vers son repère. C’est la panique ! Quelques courageux décident pourtant de faire face au danger en allant délivrer la captive. Mais sur leur route, ils vont tomber sur des insectes aux proportions démesurées. Mantes religieuses, fourmis, araignées… transformées pour une raison inconnue en mutants titanesques.


Avis de Paganizer :
Monster Island pourrait n’être qu’un sympathique petit nanar made in MTV, mais le film de Jack Perez (qui a été producteur exécutif sur « Megashark vs GiantOctopus », ça ne s’invente pas !) s’avère être un peu plus que ça ! En effet, le métrage est aussi et surtout un hommage plutôt réussi et sympathique aux fameux Monster Movies des années 50 (tels que « Tarentula ! », « L’attaque des Crabes Géants » ou « Voyage au Centre de la Terre ») ainsi qu’aux créations de Ray Harryhausen, le grand magicien des effets spéciaux et père de la Stop Motion (« Le Choc des Titans », « Le 7eme Voyage de Sinbad »…). Le film fonctionne donc sur le ton de la comédie/parodie décomplexée en mode nanar plus ou moins volontaire et fait intervenir des insectes géants très typés années 50 tant au niveau de leur apparence, qu’au niveau de leur animation et des prises de vues utilisées.

Et pour intégrer ces insectes monstrueux dans l’image, c’est donc la fameuse technique de l’animation volumétrique créée par Ray Harryhausen qui a été utilisée (technique que l’on appelle aujourd’hui Stop Motion et utilisée entre-autres par les studios Aardman Animation et Laïka). On retrouve également l’utilisation de maquettes sur certains plans larges (maquettes filmées à une distance bien précise, en jouant également sur la lumière pour donner une impression réaliste).
En termes de mise en scène et d’interprétation, on sent bien le côté comédie/parodie, mais aussi le budget plutôt étriqué du film… Mais si l’on n’est pas trop regardant sur ces points-là, on ne peut qu’apprécier cette sympathique aventure sans prétention et interprétée par une bande de joyeux lurons venus là avant tout dans le but de s’amuser et de se faire plaisir sans se prendre au sérieux ! Bien entendu, le film assène son lot de clichés en standardisant au maximum son récit, mais puisque nous sommes sur le ton de la comédie, rien de vraiment surprenant à ça.
L’histoire est donc en partie centrée sur le personnage de Carmen Electra, actrice, chanteuse, mannequin, danseuse et surtout, modèle pour le magazine « Playboy », qui interprète ici son propre rôle et offre une prestation à la hauteur de son « talent » (hum…). En tout cas, on se dit que la donzelle a visiblement abandonné tout espoir de tourner un jour dans des productions sérieuses comme elle en parlait à l’époque de « Scary Movie » ! Alors bien sûr, miss Electra est tout sauf une grande actrice, et il est vrai qu’elle est surtout connue pour ses attributs physiques rebondis (et plastifiés !), mais elle s’en tire plutôt honorablement ici (toutes proportions gardées évidemment ! Faut pas pousser non plus !).

À ses côtés, Mary-Elizabeth Winstead dans le rôle de Maddy, l’ex de Josh, une habituée des films d’horreur et qui tenait la vedette en 2016 dans le très bon « 10 Cloverfield Lane » de Dan Trachtenberg (on a également pu la voir aux côtés de Michael Cera dans l’excellent « Scott Pilgrim » et chez Tarantino dans « Boulevard de la Mort »). Dans le rôle de Josh, l’amoureux transi, on trouve Daniel Letterle qui assure aussi le rôle de narrateur. Et on retrouve avec plaisir ce bon vieil Adam West, le mythique interprète de Batman dans la série TV des années 60 qui joue ici un des rôles les plus sympathiques et attachants du film ; celui d’un scientifique un peu philosophe, voire sage sur les bords, et qui nous offre une prestation de qualité entre sérieux et cabotinage. Son personnage assez détaché est un des vecteurs principaux de l’humour second degré du film. Humour qui passe également par les dialogues et les répliques. Certaines punchlines sont, à ce titre, particulièrement savoureuses !
L’histoire est donc basique : Josh vient de gagner le premier prix d’un concours organisé par MTV. Lui et tous les élèves de sa classe s’en vont faire la fête sur une île tropicale et assister au concert de Carmen Electra. Mais Josh n’a pas vraiment l’esprit à la fête, préoccupé par sa petite amie Maddy qui vient de le quitter pour Chase, un bellâtre frimeur et plutôt grande gueule qui adore se prendre pour le centre du monde (Qui a dit « On dirait Plus Belle la Vie » ?) ! Jen, la sœur de Josh est quant à elle l’hystérique de service (Vous savez, le genre de midinette qui ne cesse de gesticuler et qui adore trépigner en poussant des « Hiiiii » suraigus !! Ben oui, le débordement d’hormones tout ça tout ça quoi…) !
Bref, tout ce petit monde se retrouve sur cette île non loin du Triangle des Bermudes (faut pas être fort malin pour penser à organiser un évènement festif dans un coin pareil, mais bon… admettons.). Tous nos joyeux fêtards, et Josh en particulier, sont bien vite émoustillés par l’entrée en scène de la pneumatique Carmen Electra et ses danseuses qui se trémoussent frénétiquement comme si elles avaient des vers dans le fondement !

C’est alors que débarque une fourmi ailée géante, probablement déçue ou irritée par la prestation un peu molle de la fesse de Carmen, et qui décide donc d’embarquer la greluche (ainsi que son garde du corps gras-du-bide qui tentait de s’interposer, mais nous y reviendrons.). La fête à neuneus est donc gâchée (personne n’avait prévu d’insecticide, c’est ballot !) et la majeure partie des fêtards, morts de trouille, décide de reprendre directement le bateau pour quitter les lieux. De leur côté, Josh et ses deux potes Andy et Stack accompagnés de Jen, Maddy et Chase ainsi qu’une journaliste d’MTV et son caméraman ayant couvert l’évènement de la soirée, et qui espèrent bien tirer des images croustillantes de cette mission sauvetage improbable (ah, l’opportunisme crasse des gens de la télé !) partent au cœur de la forêt en direction du tas de sable… euh, de la montagne servant de repère à l’insecte kidnappeur.
En chemin, notre équipe de choc retrouve Eightball, le garde du corps un peu benêt et ventripotent de Carmen (excellent C. Ernst Harth, acteur au potentiel nanar énorme, sans mauvais jeu de mots), largué en pleine forêt par la fourmi ailée, et qui se joint à la bande car tout ce qu’il sait faire, c’est être garde du corps ! Au cours de l’expédition, les attaques d’insectes géants ne manquent pas, fourmis, araignées… nous aurons même droit à une séquence coquine entre deux mantes religieuses hautes comme des immeubles, le tout dans une joyeuse ambiance foutraque et délirante, toujours entre comédie nanarde et hommage bien senti !

La petite troupe va aussi croiser ce bon vieil Adam West dont je parlais plus haut, dans le rôle du professeur « Harryhausen » (et hop, le petit clin d’œil !) qui leur expliquera tant bien que mal le pourquoi du comment de la situation, ne semblant pas plus inquiet que ça face aux évènements ! Nos sauveteurs du dimanche seront également bien aidés par la découverte inopinée d’une espèce de collier de costume d’Halloween qui va transformer Maddy en réincarnation d’une ancienne reine guerrière qui leur servira de guide jusqu’au repère de la fourmi reine que des indigènes décérébrés semblent célébrer comme une déesse dans une ambiance de secte de sitcom surréaliste. Voilà en gros pour l’histoire.
Un fort sympathique voyage au pays des créatures géantes, du nucléaire et des fûts de produits radioactifs renversés. Un « message écolo » qui ne fait pas long feu et qui laisse place à une aventure fun et pleine d’humour pour les amateurs de nanars décomplexés. Concernant les clichés évoqués plus haut, les personnages en sont les parfaites incarnations : Le prétentieux sûr de sa valeur et aveuglé par son ambition, la nana fleur bleue, les deux potes neuneus et inconscients du danger… bref du classique quoi ! L’interprétation reste globalement correcte sans bien sûr crier au génie (Aucun Oscar en vue, ça c’est une certitude !).

 

LES PLUS LES MOINS
♥ Bel hommage à Ray Harryhausen
♥ Esprit « Monster Movie » 50’s
♥ Décalé et fun
⊗ Réalisation moyenne
⊗ Budget réduit
⊗ Pluie de clichés
⊗ Fin vite expédiée
Note :
Note nanar :
Un film qui se laisse regarder grâce à des effets spéciaux à l’ancienne qui rempliront de joie les spectateurs sensibles aux créations de Ray Harryhausen, aux films de monstres old school et aux nanars fun et décalés… une comédie/parodie/hommage fort agréable pour qui sait la prendre pour ce qu’elle est. Une œuvre qui propose avant tout de prendre du bon temps sans se prendre la tête !



Titre : Monster Island – L’île aux Mutants
Année : 2004
Durée : 1h32
Origine : U.S.A / Canada
Genre : Sortez le Baygon !
Réalisateur : Jack Perez
Scénario : Jack Perez, Adam Glass

Acteurs : Carmen Electra, Daniel Letterle, Mary-Elizabeth Winstead, Alani « La La » Vasquez, Adam West, Nick Carter

 Monster Island (2004) on IMDb


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Auteur : Paganizer

Cinéphage boulimique, fan de cinéma authentique avec une appétence particulière pour les pellicules différentes voire singulières. A tendance à fuir le cinéma fast-food grand public trop formaté. Également doté d'un penchant naturel pour les mauvais films sympathiques et les nanars décomplexés et fendards.
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