[Film] Knights – Les Chevaliers du Futur (1993)


La terre, dans un lointain futur. Les derniers hommes à la surface de la planète ne sont désormais plus que du bétail pour Job, le chef d’une armée de cyborgs rebelles. Un bétail qu’il abat pour s’abreuver du sang nécessaire à sa survie. Mais désormais se dresse contre lui Néa, une farouche guerrière que l’androïde Gabriel aide dans sa croisade. Déterminée à venger le massacre des siens, Néa engage un combat dont dépend plus que son sort; celui de l’humanité…


Avis de Paganizer :
Si on me dit nanar post-apocalyptique, cyborgs et androïdes carton-pâte, filtres colorés à gogo, guerriers ninjas et sbires avec une endive braisée en guise de cerveau, le tout orchestré par le maestro du bis Albert Pyun, j’ai directement les yeux qui brillent et les neurones qui frétillent ! Ben oui, je suis comme ça ! Et là, il s’agit en l’occurrence de « Knights – Les Chevaliers du Futur », un morceau de choix de notre jovial et ventripotent réalisateur, qualifié au dos du DVD de « film musclé, rapide et palpitant d’un bout à l’autre » tout un programme !

Albert Pyun a acquis au fil du temps un statut de réalisateur culte auprès des fans de bis et de nanars.
Le monsieur tourne beaucoup et adore toucher un peu à tout. Découvert par le public grâce au mythique « Cyborg » qu’il réalise pour J-C Van Damme et la Cannon en 1989, il n’a jamais cessé d’œuvrer à la gloire du bis. Cyborg était plutôt solidement réalisé et misait sur l’efficacité, but parfaitement atteint. Mais notre bon Albert a surtout œuvré pour les DTV (Direct To Vidéo) quitte à passer à côté d’une carrière plus prestigieuse qui lui aurait peut-être amené une plus grande reconnaissance. En tout cas, il est clair que l’homme a du talent en plus d’être un solide technicien. Hé oui, malgré le côté souvent foutraque et à la « va comme je te pousse » de ses réalisations, notre hawaïen préféré est loin d’être un manche ou un amateur !
« Knights » est considéré à juste titre comme une de ses meilleures réalisations, une des plus ambitieuses également. En effet, il a parfaitement su insuffler à son film une ambiance post-apocalyptique à mi-chemin entre Mad Max et Matrix. Albert Pyun sait tout faire. Quand on lui confie un tournage, il gère tout, amène ses techniciens, ses acteurs fétiches, son savoir-faire et il suffit ensuite de laisser la magie opérer. Après le très heroïc-fantasy « L’épée Sauvage », « Knights » était un projet qui lui tenait particulièrement à cœur, et on sent bien qu’il a mis tout ce qu’il avait dans la bataille, tant le résultat est attachant et hautement sympathique… bref le film est à son image !

« Knights » se déroule donc dans un futur A.D fort pessimiste. On y retrouve un univers proche de celui de « Mad Max » de G. Miller ou des « Nouveaux Barbares » de Castellari, mais en plus perché et en beaucoup plus coloré ! Des hordes de cyborgs font régner la terreur et la loi du plus fort. Ils sont nombreux, dangereux, organisés et exercent une réelle domination sur les humains soumis. En passant, rappelons que les cyborgs sont des hommes au corps robotisé… Ici, il s’agit plutôt de robots à forme humaine… Donc les cyborgs d’Albert sont en fait des androïdes… Mais bon passons.
Ces « cyborgs » donc sont l’œuvre du « Grand Architecte » et ont besoin du sang et des fluides vitaux des humains, condition sine qua non à leur survie. Autrement dit, ces cyborgs ont les mêmes besoins que les vampires, ce qui les différencie habilement des cyborgs lambda. (Trop fort Albert !). Autre originalité, ces derniers portent des noms en rapport avec la Bible, même si ça n’a pas d’intérêt particulier dans l’histoire.

Parmi les humains persécutés par les cyborgs, on trouve Néa (incarnée par la mignonne Kathy Long, championne de kickboxing à la blonde crinière) une jeune survivante dont la famille et le tout jeune frère ont été décimés. Elle-même est d’ailleurs pourchassée par l’un des cyborgs, Simon. Mais l’arrivée providentielle de Gabriel (Kris Kristofferson en pilotage automatique avec son allure mi-baroudeur sur le retour, mi-cowboy rebelle et son look à la John Fogerty), un cyborg plus évolué de dernière génération, ultime création du Grand Architecte qui l’a programmé pour détruire les autres cyborgs devenus de véritables fléaux pour l’humanité, va changer la donne. Gabriel va prendre Néa sous son aile et lui montrer que contrairement à ce que tout le monde pense, les belliqueux cyborgs sont loin d’être immortels ! Cependant, Simon n’était que du menu fretin.
Le plus à craindre dans ces terres dévastées reste bel et bien Job, le grand méchant du film, sorte de Capitaine Crochet à la sauce post-apo doté d’un bras articulé aux proportions démesurées et habillé par John Galiano, incarné par un Lance Henricksen qui nous gratifie d’un mémorable numéro de cabotinage tout au long de l’œuvre. Notre Lance, tout excellent acteur qu’il est, a bien compris que chez Pyun, on peut se lâcher ! Et le bougre se fait plaisir ! Et vas-y que je gesticule comme un beau diable, que je bave et que je postillonne en déclamant des dialogues philosophico-mystiques plus profonds les uns que les autres… Bref Henricksen nous sort un numéro de grand guignol de haute volée à forte teneur nanarde et on se régale à chacune de ses apparitions !

Alors comme vous vous en doutez sûrement, notre ami Job, accompagné de ses sbires décérébrés probablement recrutés à la fête à neuneu ou au festival du slip troué, et parmi lesquels on reconnaitra Gary Daniels (crinière blonde et yeux bleus assortis à son beau costume de ninja), va tout faire pour pourrir la vie de Gabriel et Néa et tenter de mettre à mal leur alliance. Et il a de quoi s’inquiéter le Job, parce que la sauvageonne blonde et le gentil cyborg s’entrainent sans relâche afin que Néa devienne une combattante redoutable, et la bougresse se montre plus qu’efficace !
Chaque scène de baston, chaque scène d’affrontement, bien que très correctement filmées et rythmées, nous offre de grands moments de démantibulage en règle de cyborgs à grands coups de mandales, bourre-pifs, high-kicks et coups de genoux dans les roustons… Et Néa a de la ressource, de quoi en remontrer même à Gabriel ! Et les perles nanardes sont nombreuses, disséminées tout au long d’un scénario somme toute ultra-bourrin.
Le film nous offre de nombreuses occasions de se marrer comme une baleine et de glousser frénétiquement ! Entre les scènes d’autoréparation des cyborgs hautement (et parfois volontairement) comiques, les déclamations philosophico-neuneus de Job, les sbires babaches qui réalisent au moment crucial qu’ils ne font pas le poids ou encore ce cyborg qui s’embrase et balance sur un ton consterné : « Hé ben voilà que je prends feu maintenant… », il y a vraiment de quoi se gaver en termes de nanardise ! On ne s’ennuie clairement pas dans « Knights – Les Chevaliers du Futur » !

Malgré sa haute teneur nanarde, le film tient plutôt bien la route, les scènes d’action et de baston s’enchainent à un bon rythme (même si la mise en scène n’est pas toujours très inspirée) et Master Pyun se fait un gros kiff en collant régulièrement de superbes filtres colorés sur l’objectif de sa caméra ! Du rouge, du bleu, du vert…un homme de goût l’ami Pyun ! Alors ça brûle un peu la rétine mais, on ne va pas lui en vouloir pour autant à notre bon Albert ! Sous ses airs de mauvais manga, ce petit film post-nuke grand-guignolesque mélange joyeusement science-fiction apocalyptique et arts-martiaux, et constitue un fort sympathique nanar hautement recommandable pour de bons et sincères moments de poilade !

LES PLUS LES MOINS
♥ Albert Pyun touch !
♥ Arc-en-ciel de filtres colorés
♥ Combats dynamiques et fun
⊗ Kris Kristofferson en demi-teinte
⊗ Mise en scène maitrisée mais basique
⊗ Fin ouverte, mais aucune suite en vue
Note :
Note nanar :
Fun, dynamique, décalé et bien crétin, réalisé avec le cœur et les tripes par un Albert Pyun en grande forme et tourné dans les mêmes décors de montagnes rocheuses et d’étendues désertiques que la sympathique saga « Nemesis », « Knights » associe combats acrobatiques, effets spéciaux low-cost et délires philosophico-mystiques, le tout dans une ambiance colorée et bariolée. De quoi ravir le nanardeur averti ! A consommer sans modération ! (A part si vous êtes sujet à la conjonctivite, parce que ça pique un peu les yeux quand-même !)



Titre : Knights – Les Chevaliers du Futur
Année : 1993
Durée : 1h30
Origine : U.S.A
Genre : Ferraille Recyclée
Réalisateur : Albert Pyun
Scénario : Albert Pyun

Acteurs : Kris Kristofferson, Lance Henricksen, Kathy Long, Scott Paulin, Gary Daniels, Nicholas Guest, Ben McCreary

 Les chevaliers du futur (1993) on IMDb


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Auteur : Paganizer

Cinéphage boulimique, fan de cinéma authentique avec une appétence particulière pour les pellicules différentes voire singulières. A tendance à fuir le cinéma fast-food grand public trop formaté. Également doté d'un penchant naturel pour les mauvais films sympathiques et les nanars décomplexés et fendards.
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