[Semaine Nanar / bis / Z] Jour 7 : The Mighty Peking Man

Titre : The Mighty Peking Man / Le Colosse de Hong-Kong / 猩猩王
Année : 1977
Durée : 1h27
Origine : Hong-Kong
Genre : King-Kong like
Réalisateur : Ho Meng-Hua

Acteurs : Evelyn Kraft, Danny Lee, Norman Chu, Lam Wai-Tiu, Ku Feng, Corey Yuen Kwai, Ng Hong-Sang, Chan Ping, Gam Gwan, Siu Yiu, Chik Ngai-Hung, Alexander Grand, Lee Sau-Kei, Wong Pau-Gei

Synopsis : Trompé par sa petite amie, l’aventurier Johnnie Fang (Danny Lee) décide d’oublier ses déboires sentimentaux en acceptant de partir pour une expédition avec Lu Tiem (Ku Feng) dans la jungle indienne pour capturer un monstre préhistorique (!). Peu de temps après leur arrivée au village, ils sont attaqués par une troupe d’éléphants (!!). L’expédition prenant un aspect plus que dangereux, Lu s’enfuit du campement, laissant seul Johnnie.
Peu de temps après, continuant malgré tout ses recherches, Johnnie fait la rencontre du fameux colosse (!!!) et ne réussit à échapper à une mort certaine que grâce à l’intervention d’une indigène (Evelyn Kraft), fille adoptive du monstre (!!!!).

Avis de Oli :
Amis du bis et du kitch, bienvenue dans le monde merveilleux du gorille Hsing Hsing wang. Les autres peuvent passer leur chemin, au risque de trouver le film d’une aberrante nullité. De toute manière, après tout juste cinq minutes de visionnage, on sait à quoi on s’expose : première minute, on aperçoit quelques aventuriers peu scrupuleux (dont Ku Feng, comme d’hab) discuter d’une chasse au gorille géant. Deuxième minute, ledit gorille géant attaque un village et ravage tout sur son passage. Troisième ou quatrième minute, les aventuriers recrutent Danny Lee qui noyait son chagrin amoureux dans l’alcool. Cinquième minute, ça y est on se retrouve en pleine jungle indienne avec des animaux un peu partout et des indigènes du coin qui comprennent bien entendu parfaitement le mandarin. Par la suite Ku Feng va évidemment commettre des actes pas très sympas, comme par exemple abandonner son pote Danny Lee tout seul dans une forêt infestée de tout un tas de trucs féroces. Pas démonté pour autant, Danny repart à la recherche du bestiau à poils, mais au final ce n’est pas lui qui le trouvera, mais bien le gorille qui débusquera Danny ! Oui aussi surprenant que cela puisse paraître, un gorille géant d’une dizaine d’étages de haut (environ) va parvenir à subrepticement se faufiler dans le dos de l’aventurier sans que celui-ci ne note sa présence avant d’être (quand même) sauvagement attrapé par ses gros doigts velus ! Et c’est comme ça pendant presque toute la durée du film (et je passe sous silence les déhanchements et prises de vue sous la jupette de la petite tarzanette blonde platine et maquillée).
Poussé à l’extrême, le coté série Z de cette production est complètement assumé, et plutôt deux fois qu’une. Il suffit de voir à quel point le réalisateur (gloire à Ho Meng Hua) va loin dans la débilité et la « gnangnantise » de certaines scènes pour s’en assurer : imaginez ainsi Danny Lee courir main dans la main avec sa Jane de la jungle, au ralenti, un sourire niais sur le visage avec pour enrober le tout une musique façon guimauve collante sur fond de soleil couchant. Hilarant, oui c’est tout simplement hilarant. On se croirait presque dans le générique de LA PETITE MAISON DANS LA PRAIRIE.
Mais en pire.

Et le gorille géant au fait, il vaut quoi ? Et bien il est plutôt très mal fait, comme la plupart des effets spéciaux et maquettes. Malgré tout, on finit par y croire. C’est là toute la magie du cinéma. Oui, malgré ce costume de singe fauché, malgré toutes ces situations improbables, petit à petit on rentre dans le film, et on s’attache à notre bon gros gorille (qui à l’instar de King Kong est d’une grande gentillesse, il a simplement parfois un peu de mal à l’exprimer). Chose incroyable, inconcevable même au début du long métrage (tant je me bidonnais devant tant de lourdeurs), le final violent et ravageurs de MIGHTY PEKING MAN est parvenu à me toucher. Oui je me suis surpris à vibrer pour mon gorille adoré : « Vas-y Hsing Hsing Wang, éclate les tous ! ». Et heureuse surprise, c’est un peu ce qu’il va faire. Bon pas trop quand même, mais Hong Kong va malgré tout en prendre plein la tête, et pas mal d’innocents vont être furieusement piétinés. C’est un détail qui fait plaisir.

Le plaisir qui sera le mot de la fin, puisque c’est ce que j’ai ressenti devant ce MIGHTY PEKING MAN, série un peu Z, un peu fauchée, dont le coté bis est totalement assumé. Le film est donc très drôle. Oui drôle parce que habilement raté et épouvantablement mal interprété (quand Danny Lee se prend la tête à deux mains dans la jungle et qu’il ronchonne intérieurement on a l’impression qu’il se demande ce qu’il est venu faire là !). Mais MIGHTY PEKING MAN se surprend aussi parfois à être suffisamment rythmé pour relancer son intérêt, il se permet surtout, à la fin, de se révéler plutôt prenant.

Génialement nul.

Note : 8/10

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Avis de Cherycok :
Lorsque les hongkongais se mettent au kaiju eiga (film de monstres japonais), ça donne Le Colosse de Hong-Kong, sorte de croisement entre King Kong et Godzilla, le tout très tourné vers le bis, voire carrément le Z. Sur ce point là, Ho Meng-Hua a mis la barre très très haut !
Et dès le début du film, on a droit à de la destruction de maquettes, des décors carton-pâte mal peints, un gros monstre en plastique moitié singe moitié Demis Roussos, et des acteurs jouant comme des buses qui se demandent ce qu’ils font là. En moins de 4 minutes, le ton est donné. On est en présence d’un bon gros nanar assumé. Et pour peu qu’on aime le genre, on est à peu près certain qu’on va passer un très bon moment. Effectivement, c’est le cas. Le Colosse de Hong-Kong, c’est 1h30 de plaisir.

Un scénario qui tient sur un post-it et des personnages creux à souhait au jeu d’acteur à faire pâlir nos Musclés nationaux, certes, mais un enchaînement de scènes bis, cultes, nulles, niaises, mais ô combien réjouissantes. On a droit à du flashback où Danny Lee court avec sa petite amie au ralenti sur la plage ; une amazone blonde à forte poitrine qui tâte de la liane en poussant des cris de Tarzan et qui découvre l’amour avec le jeune et beau Danny, le tout sur fond de musique guimauve toute droit sortie d’un téléfilm érotique de M6. Sans parler de cet éléphant qui pleure à grosse larme, vraiment unique !

Et malgré une légère perte de vitesse en milieu de film, ça repart de plus belle sur la fin, lorsque le monstre est lâché en pleine ville. Un festival de démolition de maquettes mal faites et d’explosion de voitures miniatures style Majorette. Alors quand l’Armée s’en mêle, c’est encore pire, du gros n’importe quoi, très mal fait comme tout le film, à l’instar de ces chars d’assauts, sans doute tous droits venus du panier à jouer des enfants du réalisateur.
Du bon gros bis comme on les aime donc, nul mais tellement bon. Que demander de plus ?

Note : 8/10

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Auteur : Oli

Amateur de cinéma japonais mais de cinéma avant tout, de Robert Aldrich en passant par Hitchcock, Tsukamoto, Eastwood, Sam Firstenberg, Misumi, Ozu, Claude Lelouch, Kubrick, Oshii Mamoru, Sergio Leone ou encore Ringo Lam (un intrus s'est glissé dans cette liste, sauras-tu mettre la main dessus - attention il y a un piège).
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