[Test] Persona 5 (2016, PS4)

Le protagoniste, un jeune lycéen japonais, est accusé à tort d’une agression et condamné. Envoyé en probation d’un an, il déménage à Tokyo pour aller dans le seul lycée où sa candidature est acceptée, sa scolarité étant une condition impérative de sa liberté conditionnelle. Le premier jour de sa scolarité, il rencontre Ryuji Sakamoto, avec qui il tombe sur un château médiéval en plein Tokyo. Ils s’aventurent à l’intérieur pour découvrir un monde parallèle peuplé de gens qu’ils connaissent dans la réalité. Ils y rencontrent Suguru Kamoshida, un professeur de sport, qui est grimé en Roi et ordonne leur exécution immédiate. Ils rencontrent également Morgana, une créature félinoïde qui leur explique qu’ils sont actuellement dans le Metaverse, un univers parallèle où les désirs et imaginaires des gens peuvent s’exprimer de façon tangible, et ils se rendent compte que le château provient de l’imaginaire du véritable Suguru Kamoshida, qui se voit comme un Roi, le lycée comme son Château, et les élèves comme ses esclaves, souffre-douleurs pour les garçons, et esclaves sexuelles pour les filles. Revenus à la réalité avec l’aide de Morgana, Ryuji et le protagoniste décident d’affronter Kamoshida, et s’embarquent avec d’autres de ses victimes dans une quête pour exposer au monde la perversion de l’ex star olympique du volleyball en lui volant son coeur, éliminant ainsi ses désirs distordus.


Avis de Rick :
Je n’avais jamais touché à un jeu de la saga Persona avant. Mais Atlus, je connaissais leur Catherine sur PS3, et j’avais adoré. Ça tombe bien, c’est la même équipe derrière et cela s’en ressent dans le design des personnages, certaines mécaniques, et les musiques. Et autant le dire, Persona 5, comme tout le monde l’a déjà dit, est un grand jeu, et même plus. Un grand JRPG, voir même le meilleur du genre depuis des années, et un des meilleurs jeux au tour par tour. Et sans doute un des meilleurs jeux de la PS4, et de 2017, rien que ça. Oui, Persona 5 est un jeu ultra addictif, très bien écrit, à la direction artistique de haute volée, avec des personnages attachants et tout ce que l’on veut. Persona 5 est génial, et c’est tout. Tout n’est pas parfait certes, on pourra lui reprocher les premières heures relativement dirigistes et lentes permettant de bien nous faire comprendre les très trèèèèèèèès nombreuses mécaniques de gameplay (mais cela ne m’a pas du tout dérangé vu la durée de l’aventure), ou tout simplement le fait que le joueur soit souvent bridé lors de la gestion de son planning, mais nous y reviendrons. Persona 5, qu’est ce que c’est donc, de quoi ça parle ?

Simple, Persona 5 nous met dans la peau d’un jeune lycéen au nom de notre choix. Dans un style graphique nous faisant penser à Catherine, nous découvrons le personnage, doté d’un masque, essayant de s’évader d’un casino, mais se faisant arrêter par la police si près de son but. Interrogé par une jeune femme, nous voilà enfin dans le vif du sujet. Des mois plus tôt, en Avril, notre personnage arrive à Tokyo, où il doit passer un an suite à un petit souci de justice. Comme je l’ai dit plus haut, les premières heures du jeu sont là pour nous apprendre les nombreuses mécaniques de gameplay. Gérer notre temps, de la matinée jusqu’au coucher, chaque jour, durant de longs mois. Et ne vous inquiétez pas, des activités, il y en a dans Persona 5, et si pas mal de ses activités sont optionnelles, au final, une activité pourra améliorer une de nos compétences, ce qui débloquera l’accès à une mission secondaire, ce qui pourra par exemple donner un coup spécial à un personnage. Si bien qu’au final, même s’il est possible (et triste) de finir Persona 5 en ligne droite (une ligne droite de 100 heures malgré tout hein), l’ensemble est tellement passionnant que l’on voudra y passer des heures et des heures, tout fouiller de fond en comble, tout tester, travailler dans de nombreuses boutiques, parler à tout le monde, apprendre toutes les compétences. Persona 5 nous balance dans un monde semi ouvert donc, et notre personnage va devoir alterner entre vie quotidienne et donjons, ici appelés palaces. L’élément déclencheur ?

Simple et surréaliste, notre personnage arrive dans la Velvet Room dans ses rêves et rencontre Igor ainsi que deux gardiennes jumelles, qui nous annoncent que l’on est en réhabilitation. Rien d’inquiétant, juste un mauvais rêve que l’on se dit, sauf que le lendemain, alors que l’on se rend au lycée pour notre premier jour, une application étrange arrive sur notre téléphone, nous permettant de voyager dans une réalité alternative appelée Metaverse, et voilà que le lycée est remplacé par un château, dont le prof de gym s’est autoproclamé Roi. Rien que ça. Embarqué dans cette aventure avec d’autres personnages qui vont nous rejoindre au fur et à mesure, et guidé par Morgana qui est… un chat qui parle, nous voilà alors devenu grâce aux pouvoirs des Persona se matérialisant sous forme de masque pour nous donner des pouvoirs en super héros des temps modernes, en voleur qui va arpenter des palaces pour voler le trésor du maitre des lieux et ainsi changer sa personnalité malfaisante pour rendre le monde meilleur. Oui dit comme ça, ça parait même un peu stupide, et très Japonais, et pourtant mon dieu que ça fonctionne du tonnerre dés que l’on a la manette en mains.

Persona 5 est avant tout un jeu bien pensé, où chaque élément vient sublimer l’élément précédent afin de former un tout totalement jouissif, et même véhiculant parfois des émotions. Si bien que l’on s’accroche, peu importe si l’on débute un donjon que l’on sait d’avance que l’on ne finira que 10h de jeu plus tard, que l’on s’embarque dans un moment clé de l’histoire à lire du texte pendant 45 minutes de suite sans aucune interactivité à part quelques choix de dialogues, ou même que l’on passe une quinzaine de jours sans donjons particuliers, juste à attendre le changement dans le cœur du roi du précédent palace, on ne veut pas lâcher Persona 5, on veut continuer, on veut découvrir chaque aspect que le jeu a à proposer. Pourquoi ça fonctionne autant ? L’on pourrait parler de l’écriture du soft déjà, tout simplement magique, réussissant à rendre chaque retournement de situation énorme, à rendre certains moments épiques totalement bad ass (j’ai eu des frissons à certains moments), et surtout à nous donner une galerie de personnages variée mais toujours attachante. Oui, les personnages sont nombreux, et ceux-ci sont pour la plupart attachants. Voir tous, même ceux que je détestais au premier regard ont par la suite réussis à me prouver que j’avais tort. Que ce soit Ryuji le garçon un peu turbulent de l’école et pas forcément doué pour les études, Ann la solitaire dont tout le monde parle, Morgana le chat qui parle (oui oui, un chat, qui parle), Makoto l’élève modèle ou Futaba la jeune fille renfermée qui ne sort jamais de chez elle, tous les personnages ont un background assez complexe qui les rend toujours attachants, même lorsqu’ils se dévoilent doucement.

L’écriture de Persona 5 est exemplaire et malgré des moments too much que certains qualifieront de « trop Japonais », ne plonge à aucun instant dans le ridicule ou le WTF complet. Chapeau Atlus. Mais l’écriture du soft ne fait pas tout. Le gameplay n’est pas en reste, car si Persona 5 reste un jeu hautement narratif, et qu’il s’écoulera parfois plusieurs jours du calendrier sans réelle activité, lorsque l’on a la manette vraiment en mains, on s’éclate, tout en étant face à un jeu qui nous lance parfois des petits défis. Explorer les palaces est une aventure longue, parfois traitre avec le joueur, qui va demander un peu de technique. On ne pourra en effet sauvegarder que dans certaines salles en particulier, et le moindre faux pas face à un ennemi que l’on ne connait pas peut être fatal. Les combats sont au tour par tour (ça nous change de tous les action RPG récents), et ces mécaniques sont tout simplement géniales et jouissives. Les combats sont épiques, et les possibilités énormes, entre trouver le point faible des ennemis, utiliser les pouvoirs des Persona, gérer les membres de son équipe, utiliser une arme à feu, des attaques physiques. Et puis surtout, il y a les à côté lors des combats. Si l’on touche le point faible de tous les ennemis, le jeu passe en mode hold up, où l’on pourra effectuer au choix une attaque dévastatrice, où alors marchander avec l’ennemi, pour avoir de l’argent, un item, ou même un nouveau Persona. Et puis attaquer le point faible d’un ennemi nous offre une attaque supplémentaire par tour.

Malheureusement pour le joueur, l’ennemi peut profiter de nos points faibles également pour le même résultat. Et même nous prendre en otage et pleins d’autres surprises. Persona 5 peut tout faire (ou presque, le jeu ne fait malheureusement pas mon café après une session de 7h de jeu, Damn It !). Histoire et gameplay sont juste énormes. L’aspect technique du jeu n’est pas en reste. Graphiquement, si ce n’est pas foufou, le jeu étant après tout également disponible sur PS3 (mais bon, 4 ans de développement doit expliquer ceci), il bénéficie d’une direction artistique de haute volée qui nous fait oublier les graphismes certes pas toujours au top, mais tant pis. Oui, c’est fluide, les palaces sont beaux, les idées géniales, le design général bien trouvé, les animations de fin de combats épiques. Persona 5 nous prouve donc qu’il n’a pas besoin d’être le plus beau jeu du monde pour être un des meilleurs jeux de la console, et de l’année (et tout court ?). Et comme l’ensemble est accompagné d’une musique juste énorme (l’ost tourne en boucle chez moi lorsque je ne joue pas), le joueur est aux anges. La musique alterne des tons rock, des tons jazzy, certains morceaux chantés sont entrainants, et les musiques des palaces sont souvent épiques. Atlus, continuez comme ça je vous dis !

Persona 5 jeu parfait donc ? Pas totalement. Une des mécaniques de gameplay est par exemple très frustrante. Oui, on devra gérer son planning, mais si l’on se rend dans un palace une journée, il faudra dire adieu à son activité du soir en rentrant, Morgana nous disant que nous sommes trop fatigué et qu’il faudrait mieux aller se coucher. Et moi, me faire dicter ma conduite par un chat, je n’aime pas. Arrivé à un certain stade, l’on pourra passer outre en maximisant notre affinité avec un autre personnage, mais tout de même. Même si oui, dans le fond, cela permet au joueur de ne pas être trop avancé comparé à l’avancement de l’histoire, et je l’aime bien Morgana au final. Même beaucoup. Si bien qu’arrivé au terme de l’aventure après 120 heures environ, Ann, Makoto, Morgana, Ryuji, Yusuke, Futaba et tous les autres me manquent. Et c’est là que le jeu me propose gentiment un New Game +. Et ça tombe bien, car j’aimerais rectifier certaines de mes actions, pouvoir améliorer mon affinité avec certains personnages, faire toutes les quêtes annexes. Oui Persona 5 est bon au point de vouloir me faire faire un New Game Plus sur un jeu de 120 heures. Et ça, c’est fort. Mais bon, j’aurais malgré tout réussi à terminer premier de ma classe lors de mon premier run, et à maximiser mon affinité avec pas mal de personnages. Et même à abattre l’ennemi le plus fort du jeu (grâce à une chance monumentale certes, mais chut).

Que dire de plus sur Persona 5 ? Je pourrais continuer à vous en parler pendant des heures, à vous parler de mes morceaux préférés de l’ost, de mes moments préférés de l’aventure (mais ce serait spoiler), vous dire pourquoi j’aime autant certains personnages, ou encore vous dire que j’ai retenu la leçon de The Witcher 3 et que lorsque l’occasion fut devant moi j’ai refusé de me mettre en couple avec un second personnage. Ou encore vous parler de ces nombreux combats de boss épiques, de ces moments où le jeu ne veut pas nous laisser souffler et nous faire affronter 3 ou 4 ennemis de suite, ou du fait que le jeu récompense notre logique et notre morale en m’ayant offert la bonne et vraie fin dés mon premier run. Ou je pourrais tout simplement vous dire que ce jeu m’aura bouffé 120 heures de ma vie, que je ne le regrette pas, et que sur ces quelques mots, j’y retourne ! Quand on aime, on ne compte pas comme dirons certains. Atlus a d’ailleurs annoncé la semaine dernière l’arrivée en 2018 d’une série d’animation Persona 5. Et j’ai hâte, tout en me demandant bien la personnalité qu’ils donneront au héros, puisque dans le jeu, il ne parle pas et sa personnalité évolue en fonction de nos choix et activités. À suivre donc, l’aventure n’est pas terminée !


GRAPHISMES
Pas le plus beau jeu du monde, mais la direction artistique, l’animation et les différents choix d’Atlus en font malgré tout un plaisir visuel pour les yeux.
JOUABILITÉ
Manette en main, on prend beaucoup de plaisir malgré quelques imprécisions de gameplay. L’exploration des donjons est simple, tout comme la gestion de notre temps, et les combats au tour par tour sont très tactiques. Les possibilités sont impressionnantes.
DURÉE DE VIE
En ligne droite, entre 90 et 100 heures. Sinon, si l’on veut tout faire, tout maximiser, tout tenter, il faudra bien compter 150 heures, voir un New Game Plus qui débloque certains boss et autres.
BANDE SON
Une bande son magique. Les musiques sont soit rock, soit jazzy, toujours entraînantes, géniales pour la plupart. Une OST en or.
CONCLUSION
Persona 5 fait tout ce qu’il doit faire, mais le fait encore mieux que l’on pouvait espérer. Une aventure très longue, très dense, fun, intense, unique, géniale. Un jeu unique.

note85



Titre : Persona 5
Année : 2016
Studio : Atlus
Editeur : Atlus
Genre : JRPG

Joué et testé sur : PS4
Existe sur : Playstation 3 et Playstation 4
Support : un disque


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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