[Test] NightCry (2016 – PC)

En Août 2016, Monica est sur un luxueux paquebot nommé l’Oceanus. Le voyage se passe comme prévu, jusqu’à l’irruption d’une créature monstrueuse armée de gigantesques ciseaux.


Avis de Rick :
NightCry, autant dire que je l’attendais avec une grande impatience. Créé par Kono Hifumi (et réalisé par lui), le créateur de Clock Tower, mais également créé par Shimizu Takashi, le réalisateur de la saga Ju-On et d’autres bons films tels Rabbit Horror ou Marebito. Un point & Click à l’ancienne, où il faut vraiment survivre, se cacher, où notre personnage est en proie à un dangereux tueur armé d’une paire de ciseaux gigantesques, comme dans la saga Clock Tower tiens. Oui, j’attendais ce retour d’un grand nom de l’horreur vidéoludique, et puis, un survival en point & click, c’est tellement rare que cela fait toujours plaisir. Malheureusement, clavier en main, on tombe vite de haut, car malgré des tas de bonnes intentions, de très bonnes idées, et même un emballage plutôt correct, une ambiance sympathique et une excellente bande son, NightCry échoue là où il ne fallait pas échouer. Les bonnes idées et intentions, c’est bien, mais il faut savoir les exécuter. L’emballage plutôt correct aussi, mais il faut ensuite savoir l’animer et rendre le gameplay intéressant. L’ambiance pesante, c’est cool, mais sans les bugs, ce serait tellement mieux. En fait, NightCry croule sous les bonnes idées, et se casse lamentablement la gueule dans son exécution. Pourtant, le fan hardcore de survival horror (le vrai survival horror) pourra par moment trouver des choses joyeuses à se mettre sous la dent, mais… mais par moment le jeu devient ridicule.

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J’ai pu, en toute objectivité, apprécier NightCry car je n’y ai pas joué seul. Car seul, face à tous ces défauts, je n’aurais pas été capable d’en rire, et donc j’aurais probablement abandonné longtemps avant la fin. Car si NightCry est un jeu qui ne pardonne pas (un peu comme Clock Tower en 1996), il ne pardonne pas au point d’en être frustrant et surtout injuste. Que ceux qui se plaignent que les jeux d’aujourd’hui ne sont pas compliqués et ne proposent plus d’énigmes tordues se réjouissent, car NightCry retourne à l’époque où tout était compliqué, même si cela rend le jeu et les personnages peuplant l’aventure illogiques et cons. Car dés que le jeu commence passé la première cinémathique, on va se rendre compte de l’ampleur des dégâts à pas mal de niveaux. Le jeu n’est pas moche visuellement, compte tenu de son petit budget, de gros efforts ont été faits sur les décors, l’éclairage. Mais le souci, c’est que ces efforts ne se retrouvent pas sur les personnages, qui semblent avoir 10 ans de retard. On prend la souris, on clique pour faire avancer notre personnage, et là catastrophe, l’animation. Notre personnage principal, Monica, se déplace avec un balais dans le c** !! Véridique, il suffit de la voir avancer pour en rire. Alors on se doute que quand elle devra courir pour fuir un ennemi, avec cette démarche, plus ses talons aiguilles, ce ne sera pas gagné.

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D’ailleurs, dans le jeu, on peut courir tout le temps avec deux clicks de souris, à l’infini. Jamais Monica ne s’épuisera ! Par contre, dés que l’on sera poursuivis, elle s’épuisera au bout d’un couloir, voir trébuchera et nous offrira des chutes à mourir de rire. Là n’était pas l’intention des développeurs, mais à l’image, on rigole. Mais bon, nous découvrons le jeu, donc nous voulons presque pardonner, et surtout, nous voulons avancer. Quelques dialogues, nous montons à l’étage, rencontrons un jeune homme qui veut nous offrir une boisson au distributeur, et là l’action commence, notre Nemesis apparaît, et on constate que le scénario du jeu, du moins l’écriture des morts et leur mise en scène, laisse à désirer. Oui, dans un jeu qui se veut sérieux, voir des personnages mourir aussi connement, et un personnage principal qui n’en a presque rien à battre, c’est du génie. Du génie comique, mais génie tout de même. Car voir le premier personnage se faire littéralement manger par un distributeur de boisson, tout de même… Ou voir le second mourir par un chariot contenant de la nourriture alors qu’il avait parfaitement le temps de l’éviter, hmm hmm.

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À partir de là donc, il va falloir souvent fuir, se cacher (dans des placards, sous des lits), résoudre des énigmes tordues, et avancer en faisant attention à ce que l’on fait, puisque le jeu contient 8 fins différentes. Et le jeu, en plus d’être parfois peu logique et de nous faire commencer l’aventure avec une Monica blonde (mais pas qu’extérieurement…) et aux seins tellement gros que je pense que c’est pour ça qu’elle a du mal à courir, ne va pas nous faire de cadeaux. Pour sauvegarder par exemple, il faudra utiliser un téléphone portable… mais la sauvegarde n’aura lieu que si on le branche sur la prise secteur pour le charger (quand on le fait la première fois, le jeu nous l’explique, mais… oublie de sauvegarder… attention si vous mourrez, vous devrez parcourir un long moment du jeu de nouveau, comme moi…). Trop fouiller dans NightCry pourra ne pas être très cool, puisque si en début d’aventure on décide d’aller faire un tour au congélateur, le tueur en sortira. Les cachettes seront au final peu nombreuses, et lorsque l’on en trouvera une, le jeu se fait encore plus salaud en nous faisant exécuter un pseudo QTE (placer la souris au bon endroit, et la déplacer en suivant le curseur). Un échec et c’est game over. Bon, et depuis le temps que je parle du manque de logique de l’œuvre, parlons donc des énigmes.

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Je n’ai rien contre les énigmes, j’adore ça même, à condition qu’il y ai un peu de logique dans tout ça. Ici, il faut bien avouer que parfois… Pour avoir apparemment la bonne fin par exemple, il faudra récupérer dans une caisse des pièces, pour aller au distributeur récupérer… une main humaine. Dans le même ordre d’idée, pour faire fonctionner l’ascenseur, il faudra trouver un fusible… Fusible planqué dans la valise d’un des clients du paquebot. Le petit cachotier. Certains éléments paraissent donc peu logiques, alors quand en plus, un tueur est à nos trousses et que l’on trébuche comme une cruche assez souvent, je ne vous dit pas que l’on peut crier. Autre élément raté du jeu qui pourra bien faire crier, la caméra. Une caméra suivant le personnage certes, mais parfois faisant ce qu’il ne faut pas. Lorsqu’en pleine fuite, on trouve refuge dans un ascenseur, on aurait aimé que la caméra change d’angle pour nous permettre d’appuyer sur le bouton pour fermer les portes… Mais non ! Résultat ? On doit rentrer, aller au fond, tenter de faire un demi-tour (pas simple dans un point & click) au personnage pour avoir enfin le bon angle et appuyer sur le bouton. Pour moi, la mort, assez loin de mon point de sauvegarde, fut fatale !

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NightCry regorge de ce genre de défauts. Une difficulté mal calibrée, des QTE qui débarquent sans prévenir dans un jeu de base sans QTE, une animation discutable, des énigmes trop tordues. Alors NightCry est mauvais ? Dans le fond, oui ! Il sera dur d’y prendre du plaisir, à moins bien entendu d’être très fan du genre pour réussir à tout pardonner, ou comme moi, de ne pas avoir joué seul ! Et pourtant, cela fait de la peine, puisque les bonnes idées sont là. L’ambiance est par moment bien là, la tension également, surtout que le jeu joue souvent sur le silence, avant de faire débarquer des sons étranges et une musique d’ambiance fort réussie. On note par endroit d’excellentes petites idées, comme par exemple le fait de pouvoir demander de l’aide sur internet grâce à notre téléphone, ou encore quelques énigmes lorsque celles-ci sont logiques (comme ouvrir un coffre avec la date de naissance de son utilisateur, logique). Mais non, le jeu contient beaucoup trop de bugs, sans parler des moments trop durs, trop frustrants, et des nombreux ralentissements. Oui, souvent, le jeu ramera un peu, et le lancement de chaque cinématique va freezer le jeu pendant plusieurs secondes. Surprenant la première fois. Et malgré des mécaniques de gameplay reprises de Clock Tower, il faut avouer qu’aujourd’hui, ça a un peu vieillit.

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Et puis, j’insiste, mais Monica bordel ! Je vous l’ai dit qu’elle était blonde autant physiquement que mentalement, mais par moment, elle dépasse un peu les bornes. Il suffit de voir ce moment où plutôt rapidement, nous arrivons dans notre propre chambre, où un spray à poivre est sur la table. Quand on s’approche, notre personnage a une réaction logique « Oh mon dieu, cela pourrait m’aider à ralentir mon poursuivant »… Sauf qu’elle ne le prendra pas. On s’exclame, on hurle, on essaye d’interagir trois ou quatre fois de suite sur le pauvre spray, mais rien à faire. Oh monde cruel ! NightCry, c’est le jeu que je veux aimer, mais qui contient trop de défauts pour être vraiment appréciable. On peut en rire, on peut aimer certains moments, mais le jeu dans son intégralité est malheureusement un ratage, et un jeu souvent injuste avec le joueur. À notre que Shimizu a réalisé un court métrage disponible gratuitement sur Youtube pour accompagner le jeu vidéo. Un court métrage sympathique malgré une interprétation… chaotique. Sur ce, moi je vais ressortir Clock Tower !

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GRAPHISMES
Si les décors font illusion par moment, il faut avouer que le jeu n’est pas très beau, et ça se remarque beaucoup sur les personnages, surtout que l’animation est souvent ridicule.
JOUABILITÉ
Cliquer au bon endroit, lire des documents et faire quelques QTE, la jouabilité n’a pas bien évoluée depuis le premier Clock Tower.
DURÉE DE VIE
Plutôt honnête, même si gonflée par des morts injustes et un système de sauvegarde pas toujours pratique.
BANDE SON
Le gros point fort du jeu, qui sait à la fois poser une musique d’ambiance réussie puis nous plonger dans un silence lourd.
CONCLUSION
Grosse déception pour NightCry. Si les idées et l’ambiance sont là, le plaisir de jouer lui est plutôt absent, la faute à une exécution parfois catastrophique.

note65


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nightcryTitre : NightCry
Année : 2016
Studio : Nude Maker
Editeur : Playism Games
Genre : Point & Click horrifique

Joué et testé sur : PC
Existe sur : PC, et sortie prévue sur Ps Vita, iOS et Android
Support : Dématérialisé


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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