[Test] How to Shoot a Criminal (2017)

Plongez dans l’atmosphère des années 30 à travers les souvenirs d’une journaliste travaillant pour un rédacteur dangereux. Retrouvez les vidéos, les enregistrements, les programmes radio et les notes des journalistes. Reconstituez l’histoire. Découvrez ses secrets. Détruisez le journal de l’intérieur.


Test de Cherycok :
La scène indépendante a toujours été des plus intéressantes et trépidantes pour ceux qui comme moi sont un peu lassés, voire blasés des jeux Triple A. Bien entendu, il en reste des intéressants (je préfère le préciser avant de m’attirer les foudres de certains) mais il souffle sur la scène indé un certain vent de fraîcheur, avec des petits studios qui n’ont pas pour objectif une rentabilité immédiate pour rembourser un jeu qui aura coûte parfois plus d’une centaine de millions de dollars à concevoir. Et donc pour le coup, ces studios s’essaient à des petits jeux au thème parfois original. D’autres tentent le revival de genre d’antan, comme c’est le cas avec How to Shoot a Criminal, premier jeu du petit studio parisien Pandorica, qui surfe sur les jeux à succès des années 90 Phantasmagoria ou encore Gabriel Knights, ces jeux faisant appel à de vrais acteurs et comportant de nombreuses séquences filmées. Alors, est-ce que le jeu est réussi ? Oui, malgré des petites imperfections…

How to Shoot a Criminal est donc un jeu d’investigation qui vous envoie dans les Etats-Unis des années 30. Vous enquêtez sur le Revenge, un célèbre journal et vous devez trouver un moyen de faire tomber ce journal de l’intérieur en retrouvant tous les secrets qui se cachent dans les archives. Vous incarnez Scarlett, une talentueuse journaliste y travaillant, et vous allez devoir fouiller dans des vidéos, des enregistrements, des notes et des extraits de journaux afin de reconstituer l’histoire de l’équipe rédactionnelle. Car voilà,  Aaron Williams, rédacteur en chef du Revenge qui a pris la succession de son père, a beaucoup d’ambition, beaucoup trop peut-être, surtout que vous le suspectez d’être corrompu. Et vous voulez mettre fin aux desseins destructeurs de Aaron. Il vous faut donc plonger dans les archives du journal, dans une époque de scandales pour découvrir les plus sombres secrets du Revenge afin de détruire Aaron. Il va falloir fouiller, se creuser la tête, essayer de remettre les pièces des puzzles en place car faire tomber le rédacteur en chef du Revenge sera plus difficile qu’il n’y parait.

Pour ce faire, le jeu met à votre disposition une interface extrêmement épurée, très sobre donc pour le coup, un peu froide diront certains, sur laquelle vous pouvez déplacer les différents éléments à votre guise. Une interface bien pensée afin de n’afficher que le strict nécessaire. En bas de cela, outil de recherche dans lequel vous pourrez taper différents mots clés afin de fouiller dans les archives et retrouver les fameux enregistrements à écouter avec le gramophone, des extraits de journaux dans lesquels se trouvent des vidéos, des photos, etc.… ainsi qu’un module de notes afin de prendre… des notes (ou alors comme ça a été le cas pour moi, un crayon et une feuille de papier feront l’affaire également). Et prendre des notes, vous allez en avoir besoin puisque les infos que vous allez découvrir ne vous arriveront pas forcément dans le bon ordre, et il va falloir essayer de trouver un ordre chronologique à tout ça, essayer de croiser les différentes informations avec ce que vous verrez lors des petits films, entendrez sur les pistes sonores, ou lirez sur des petits mémos.

A vous donc de trouver les bons mots clés, assez génériques dans un premier temps, puis de plus en plus précis afin que le jeu vous renvoie de nouveaux articles que vous n’aviez pas encore découverts. Il est bien entendu possible d’associer plusieurs mots clés afin d‘affiner les recherches puisque par défaut, un mot clé ne permet de découvrir que maximum quatre éléments, et qu’il faut donc les affiner lorsque le jeu vous précise qu’il reste encore des vidéos à découvrir avec ce mot. Le jeu étant bien fait, il vous mettra un symbole « Vu » sur les documents que vous avez déjà parcourus afin de ne pas vous perdre en chemin. Une voix off de votre personnage se fait parfois entendre à la découverte d’éléments clés et permet de savoir où vous en êtes de votre enquête. La navigation entre les articles est des plus simples puisque, hormis votre clavier pour taper vos mots clés, seul le clic gauche de la souris sera sollicité afin d’ouvrir ou fermer les différents éléments à votre disposition ou d’amener un disque sur le gramophone afin d’écouter son contenu.

Et il y a de quoi faire puisque le jeu se compose de plus d’une heure de prise de son et plus de deux heures de vidéos. Mais c’est là que le bât blesse. Alors certes, l’ambiance années 30 n’est pas trop mal retranscrite avec son noir et blanc, son grain volontaire et sa pellicule abîmée, même si certains accessoires trahissent parfois un peu l’ensemble, mais le jeu des acteurs n’est pas toujours au top. Il y a du bon et du moins bon, mais certains acteurs ne semblent pas forcément tous à l’aise, avec parfois cette impression pas toujours agréable qu’ils se contentent de réciter un texte qu’ils ont appris par cœur. D’autant que la prise de son directe donne parfois un coté un peu caverneux à certaines scénettes auxquelles on assiste. Mais malgré tout, après un petit temps d’adaptation, on se prend au jeu. On sent que le budget ne devait pas être des plus conséquents, surtout pour le premier jeu d’un petit studio (même si les gens qui le composent travaillent dans le domaine du jeu indé depuis plusieurs années) et du coup, on leur pardonne assez facilement ce point. Et puis, il n’y a qu’à revoir des extraits de Phantasmagoria et Gabriel Knights pour se rendre compte que ce n’était guère mieux !

How to Shoot a Criminal doit se jouer comme une expérience particulière. On est plus tout à fait dans le jeu vidéo à proprement parler, avec une interaction avec le joueur qui se résume au strict minimum mais qui pourtant mettra votre cerveau en pleine réflexion. L’expérience est malheureusement assez courte, comptez environ 5h de jeu en moyenne pour en venir à bout. Le problème est qu’en termes de rejouabilité, c’est le genre de jeu auquel on ne touche plus une fois terminé. Non pas parce que le plaisir n’aura pas été là, bien au contraire, mais parce que c’est le style du jeu en lui-même qui fait qu’on n’y reviendra pas dessus. L’histoire sera connue, les moyens de la faire progresser aussi, et du coup il est et restera un jeu dit « one shot ». Les concepteurs en sont sans doute conscients puisque le jeu est proposé à un prix relativement abordable, 6.99€, surtout lorsqu’on compare avec le prix abusé de certains jeux indépendants présentant bien moins d’intérêt.


GRAPHISMES
Sobre, épuré, un fond noir sur lequel seront disposés les différents éléments de jeu. Les vidéos sont de bonne qualité, avec une compression des plus correctes et un noir et blanc rendant bien hommage à l’époque où se déroule l’histoire.
JOUABILITÉ
Le minimum le plus total. Un clavier pour écrire, et le clic gauche de la souris pour toutes les autres actions. En même temps, il n’y avait pas besoin de plus ! A noter que le jeu est entièrement en français.
DURÉE DE VIE
A peine 5 heures pour finir le jeu (moins pour les meilleurs enquêteurs), c’est peu mais l’expérience est originale et le jeu vraiment pas cher, donc…
BANDE SON
La musique de l’écran principal est des plus discrètes et les bruitages minimalistes, mais ce n’est pas un problème puisque l’essentiel du jeu fait dans les enregistrements sonores ou les vidéos. Le son de ces dernières aurait mérité par contre à être amélioré.
CONCLUSION
Premier jeu du studio indépendant français Pandorica, How to Shoot a Criminal est un jeu d’investigation qui sort un peu du lot. Une expérience visuelle et sonore des plus intéressantes qui ravira tous les détectives en herbe.



Titre : How to Shoot a Criminal
Année : 2017
Studio : Pandorica
Editeur : Pandorica
Genre : Enquête/ Simulation

Joué et testé sur : PC
Existe sur : PC et MAC
Support : Online (Steam)

 



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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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