[JV] Evil Dead : Hail to the King (2001, PS1)

Huit ans après les événements de l’armée des ténèbres, Ash est toujours traumatisé par ce qui lui est arrivé. Sa petite amie parvient à le convaincre de retourner dans la fameuse cabane dans les bois. Mais l’horreur recommence immédiatement.


Avis de Rick :
Alors que le survival horor explose depuis des années, on se demande pourquoi il aura fallut autant de temps pour voir Evil Dead débarquer en jeu vidéo. Après tout, si la saga initiée par Sam Raimi a très rapidement déviée de l’horreur pure pour aller vers la comédie gore (puis la comédie tout court avec l’Armée des Ténèbres), elle n’en reste pas moins un pilier du genre, au même titre que Freddy, Halloween ou Vendredi 13. Qui eux ont eu droit à leurs adaptations le plus souvent misérables durant la première moitié des années 80. Mais oui, il aura fallut attendre 2001 pour voir la saga Evil Dead être portée sur console, avec ce Hail to the King, sortant sur quasiment tous les supports disponibles, à l’exception de la console de Nintendo. THQ a les droits, et confie le développement du jeu à Heavy Irons Studio, un studio tout récent, fondé en 1999, et dont Evil Dead Hail to the King sera le premier jeu, avant que ceux-ci ne partent travailler sur des jeux adaptant Bob l’éponge, puis pour Disney avec Les Indestructibles, Ratatouille, Wall-E et j’en passe. Premier jeu du studio, et seule et unique incursion dans le genre horrifique. Mais avec la première console de Sony arrivant en fin de vie, et la Dreamcast prouvant qu’elle en a sous le capot, le studio a de bonnes bases, pouvant s’inspirer des plus grands succès récents, et avec trois films derrière, ils ont de quoi trouver l’inspiration niveau décors, ambiance, armes, phrases, et même le ton général du soft.

Bruce Campbell livrant la voix de son personnage, un fusil à pompe, une tronçonneuse à la place du bras droit, une forêt lugubre, des démons sortant d’un peu partout, un livre démoniaque bien connu des fans et des connaisseurs en général, qu’est ce qui aurait pu mal tourner ? Et bien malheureusement, passé la plutôt réussie cinématique d’ouverture, on comprend très facilement ce qui ne fonctionne pas dans le titre. Titre que d’ailleurs beaucoup auront abandonnés à l’époque (moi compris), la faute à de nombreux défauts bien gênants. Il serait même long de tous les lister, tant au final ils s’avèrent présents à chaque moment du jeu. Donc, sommairement, le jeu Evil Dead nous propose de jouer Ash, qui s’arme cash de sa tronçonneuse favorite et de son brave fusil. Sa petite amie a disparue, les démons sont partout, il et va falloir se frayer un chemin dans la forêt, dans des grottes, dans la fameuse cabane, et surtout… récupérer beaucoup d’essence sous peine de rapidement tomber en rade et de ne plus pouvoir se servir de la plus précieuse arme du jeu. Il va donc falloir avancer de lieu en lieu, en se débarrassant des bien trop envahissants ennemis, le tout saupoudré de quelques énigmes classiques. Dans le fond d’ailleurs, ça a tout pour fonctionner, le jeu reprend les angles précalculés comme Resident Evil, l’ambiance de la forêt est même excellente.

Même en intérieur, le jeu de lumière est plutôt sympathique, ce qui fait passer la pilule face aux graphismes en soit pas toujours extraordinaires. En fait, plus on avance dans le jeu, plutôt court d’ailleurs mais souvent pénible, on en vient à trouver des qualités aux défauts… ou des défauts à toutes les qualités du jeu. L’ambiance des lieux est souvent glauque et réussie, mais les graphismes pas au top. Les angles de caméras donnent bel et bien un aspect cinéma, mais sont parfois mal pensés. La maniabilité est tout à fait classique dans le genre, et se permet quelques idées intéressantes (le fait d’avoir une arme dans chaque main), mais les commandes sont imprécises et même parfois pénibles suivant les actions que l’on veut faire. L’ambiance sonore du titre, souvent silencieuse et agrémentée de sons étranges, est plutôt bien vu, mais le bestiaire composant l’aventure tend à énerver et leurs bruitages revenant à chaque écran, on a envie de couper le son. Le bestiaire justement, parlons en. Très peu varié, souvent constitué de morts-vivants ou de démons volants, il déçoit, et finit par lasser. Car se taper deux démons à chaque changement d’angle de caméra, demandant à chaque fois un nombre incalculable de coups pour en venir à bout, il faut avouer que ce n’est pas la chose la plus excitante du monde. Surtout lorsque l’on est poursuivi dans un labyrinthe par des squelettes qui ne nous lâchent pas !

Alors quand le jeu se décide à nous lancer des ennemis armés de tronçonneuses dans un angle de caméra mal foutu avec les commandes bien moyennes du titre, on peste. Autre problème, et souvent assez chiant d’ailleurs, l’inventaire. En soit, il apparaît plutôt grand, plus grand qu’un Resident Evil. Mais face à tous les objets à ramasser, plus les kits de soin, plus les bidons d’essence, plus les munitions… On se retrouve vite surchargés, et il faudra alors laisser des objets dans des coffres. Alors quand fatalement, on décide de laisser tomber la pauvre clé qu’il ne fallait pas laisser de côté car elle servira à la prochaine énigme… Evil Dead Hail to the King est comme ça tout le temps, on sent qu’il a été fait avec de bonnes intentions, une envie de bien faire, qu’il rend clairement hommage aux films, et ça il le fait même bien en terme d’ambiance, oscillant entre le glauque et ambiancé du premier opus et l’humour sanglant du second. Mais il a bien trop de défauts pour remporter l’adhésion, il devient vite lassant à force de nous envoyer toujours des ennemis, longs à tuer, dans des angles improbables et avec une maniabilité trop inégale. THQ l’aura comprit, laissant Evil Dead dans un carton avant de tenter en 2003 un nouveau jeu, pour Playstation 2 et Xbox ce coup-ci, en faisant appel à VIS Entertainment pour le développement. Malheureusement, le résultat ne sera pas forcément mieux, et délaissera même totalement l’ambiance.


GRAPHISMES
Le jeu n’est pas forcément hyper beau, même pour un jeu de fin de vie de la première Playstation, mais il a une ambiance et de jolis effets de lumières qui font le boulot.
JOUABILITÉ
C’est souvent lourd et peu précis, l’inventaire est grand mais vite plein. Dans le fond, ça reste du survival classique, mais peu précis.
DURÉE DE VIE
Pour peu que l’on ne galère pas aux énigmes, le jeu est plutôt court, entre 6 et 8h environ.
BANDE SON
Beaucoup de silence, lourds, et des bruitages au départ réussis mais vite répétitifs et énervants.
CONCLUSION
Evil Dead Hail to the King avait du potentiel, et d’ailleurs, il est bourré de pas mal de bonnes idées, sur le papier. Mais chaque aspect du jeu trouve son défaut qui vient rendre l’aventure décevante, parfois frustrante, et répétitive.

note65



Titre : Evil Dead Hail to the King
Année : 2001
Studio : Heavy Irons Studio
Editeur : THQ
Genre : Resident Evil Like

Joué et testé sur : Playstation
Existe sur : PC, Playstation, Dreamcast
Support : un disque


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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