[Film] The Thousand Faces of Dunjia, de Yuen Woo-Ping (2017)


En des temps troubles, le monde doit faire face à une grande menace. Pour maintenir la paix, les héros des arts martiaux forment une société secrète. Un jeune combattant va rejoindre cette société de guerriers volants, dotés de pouvoirs magiques. Sa mission : sauver le monde d’une force maléfique.


Avis de Cherycok :
Même si cela fait 3 ou 4 ans que j’ai mis le cinéma asiatique de côté pour diverses raisons, cela ne m’empêche pas de jeter malgré tout un œil aux différentes sorties de temps à autres. Non pas dans l’optique de me dire que je vais m’y replonger dedans à bras ouverts, mais un petit film asiatique sympa, je ne crache pas dessus. Et c’est là que je découvre complètement par hasard l’existence d’un film tout récent, réalisé par Yuen Woo-Ping (Iron Monkey, Tai-Chi Master) et écrit / produit par Tsui Hark (The Blade, Green Snake), respectivement mon chorégraphe et mon réalisateur préférés durant plusieurs années. Et en plus de ça, le film est déjà disponible ! Mon sang n’a fait qu’un tour et me revoilà plongé quelques années en arrière, comme un gamin à l’idée de découvrir cette nouvelle bobine. Ce film, c’est The Thousand Faces of Dunjia, et nous voilà donc en train d’appuyer sur le bouton lecture. Bien mal nous en as pris, ma femme a jeté l’éponge à la fin de la première demi-heure, succombant à l’appel de Morphée, et j’ai lutté pour arriver jusqu’au générique de fin, partagé entre l’envie de moi aussi me taper une petite sieste ou tout simplement d’arrêter le naufrage qui défilait devant mes yeux.

The Thousand Faces of Dunjia serait en fait un remake de Miracle Fighters (1982), lui aussi de Yuen Woo-Ping. Mais le film serait basé sur une histoire totalement différente. N’ayant pas vu « l’original », il ne sera donc pas ici question de comparaison mais le film sera pris en tant que tel.
Le début commence plutôt correctement. La mise en scène est bonne, soignée (on sent bien que Tsui Hark n’a pas pu s’empêcher d’aller « donner des conseils » à Woo-Ping), les personnages principaux nous sont présentés, mais déjà les quelques petites touches d’humour ne procurent pas l’effet escompté. Mais bon, c’est le début, laissons le temps au film de s’installer. Mais le drame arrive assez vite, dès lorsqu’un des personnages se transforme en poisson géant et lance un combat contre le héros du film, incarné par Aarif Lee (Cold War, Kung Fu Yoga). Et là, c’est la consternation. Autant l’affrontement du héros contre le poisson géant au début du Journey to the West (2013) de Stephen Chow était de très bonne tenue et très fun, autant celui dans The Thousand Faces of Dunjia lance un froid immédiatement. Outre le design général du poisson qui est sincèrement dégueulasse, c’est la crédibilité de ce qui nous est proposé à l’écran qui en prend un sacré coup. Non pas que « hey mais c’est nul, ça n’existe pas les poissons géants qui se battent » -cela ne me pose dans l’absolu aucun souci-, c’est plus qu’ici même, c’est ridicule. En plus des images de synthèse qui, une fois de plus, sont très loin d’égaler ce qui se fait outre-Atlantique, on a cette désagréable impression de voir un personnage se battant contre du vide qui sera comblé en post-prod par une bouillie de pixels. J’adore les films d’arts martiaux, leurs chorégraphies travaillées, nerveuses, mais là ce n’en est clairement pas un. Parce que le coup de l’homme VS monstre en images de synthèse, c’est ce qu’on retrouvera jusqu’à la fin. Hormis quelques échanges de tatanes de quelques courtes secondes, les héros vont passer leur temps à se fritter contre des monstres en CGI loin d’être du plus bel effet, et le résultat façon cinématique de jeu vidéo n’est pas du tout convaincant.

Mais le visuel est loin d’être le seul problème dans The Thousand Faces of Dunjia. Je n’ai jamais eu de problème avec l’humour cantonais ou nonsensique, bien au contraire, mais il est rare que le film arrive à nous décrocher ne serait-ce qu’un sourire. Pourtant, on sent bien les efforts déployés par les acteurs, plutôt corrects pour la plupart au demeurant, forçant leur jeu pour rendre l’ensemble parfois plus grotesque, plus visuel, mais la sauce ne prend pas et le résultat laisse parfois sans voix (la scène avec la jolie prostituée qui est en fait un homme).
Ce n’est pas le scénario, très basique, et encore moins le rythme du film qui vont l’aider à sortir la tête de l’eau. Durée officielle : 1h52. Durée ressentie : au moins le double. C’est sincèrement chiant, et les scènes d’action qui le sont tout autant de par leur intérêt limité (voir le paragraphe précédent) n’arrivent pas à nous sortir de cette torpeur. Est-ce cette semi-léthargie que nous provoque ce scénario, très loin d’être passionnant, qui nous empêche d’être « ouvert » aux nombreux effets comiques parsemés dans le film ? Ai-je juste au final perdu cette flamme qui m’animait à l’époque de feu HKMania ? Est-ce que le film ne serait-il pas juste raté ? Peut-être un peu des trois, mais les différentes critiques sur la toile font plutôt pencher la balance pour la dernière proposition. Après un Tigre et Dragon 2 en 2016 qui n’avait pas passionné les foules, et pour cause, cette nouvelle bobine de Yuen Woo-Ping ne va clairement pas remonter le niveau.
A noter que la fin annonce clairement une suite direct. Ça sera sans moi…

LES PLUS LES MOINS
♥ Bonne mise en scène ⊗ L’image de synthèse
⊗ Les combats
⊗ Rythme bancal
Avec The Thousand Faces of Dunjia, Yuen Woo-Ping remake son propre Miracle Fighters et le résultat n’est pas à la hauteur de nos espérances. C’est même tout le contraire. Long, mou, doté d’un humour bas de gamme et de combats faisant plus appel à des CGI boiteux qu’au talent martial du casting, pas la peine de perdre son temps…



Titre : The Thousand Faces of Dunjia / Miracle Warriors
Année : 2017
Durée : 1h52
Origine : Chine
Genre : Mais qu’est-ce que c’est que cette merde ?
Réalisateur : Yuen Woo-Ping
Scénario : Tsui Hark

Acteurs : Da Peng, Ni Ni, Aarif Lee, Zhou Dong-Yu, Wu Bai, Ada Liu Yan, Xu Ming-Hu, Yang Yi-Wei, Xie Miao, Sun Ming-Ming

 Qi men dun jia (2017) on IMDb




















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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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