[Film] Street Trash, de Jim Muro (1987)

Un vendeur trouve dans sa cave une vieille caisse contenant un alcool, le Viper, qu’il met en vente à un dollar dans sa boutique pour les clochards du coin, sans savoir que l’alcool est plutôt « fort ». L’alcool fait en effet fondre ses consommateurs. Mais dans le quartier, Bronson, vétéran du Vietnam, fait régner sa loi !


Avis de Rick :
Street Trash, avec son concept débile, est rapidement devenu culte ! Simple, des clochards qui fondent en buvant un alcool sacrément fort. De quoi passer un moment fun et pas prise de tête. Malheureusement, certains films deviennent cultes juste pour une scène, ou tout simplement un concept. Frères de Sang de Frank Henenlotter m’avait pas exemple extrêmement déçu. Street Trash, c’est de la même vaine. Et limite, ça m’emmerde, car Jim Muro, qui n’aura au final été que caméraman sur de nombreux films avant de revenir à la mise en scène en 2013 avec des séries TV, fait un boulot franchement honorable. Dès les premiers instants d’ailleurs, l’ambiance est posée, les rues de New York sont crades, les personnages sont pour la plupart des enfoirés tous autant qu’ils sont, les meurtres sont gratuits, les femmes violées. Muro livre de beaux plans, parvient à cacher par instant son manque de budget, son métrage baigne dans une ambiance crade typique des années 80. Alors qu’est ce qui cloche ? Pas mal de choses malheureusement ! Pourtant tout commence bien, puisqu’après la scène d’ouverture, on entre dans le vif du sujet. Street Trash ne perd pas de temps, l’alcool Viper est en vente dans une petite épicerie, et va faire des carnages. Les premiers instants ne mentent pas sur le marchandise, et on comprend tout de suite que la pochette, qu’elle soit française ou américaine, ne mentait pas. Nous avons bien des clochards qui fondent dans des giclées multicolores totalement crades. Parfois, ils ne fondent pas et explosent littéralement.

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Exactement ce que l’on était venu chercher sur un tel film en fait non ? Seulement passé les quinze premières minutes, tout ça, ça passe en arrière plan, et le métrage va plutôt se focaliser d’un côté, sur la loi de la rue, avec des gangs de clochards, certains qui volent dans des supermarchés, d’autres qui poignardent des gens avec des… fémurs taillés au couteau ! La fameuse boisson Viper et l’élément vendeur du film se retrouvent carrément oubliés, pour ne revenir que dans les 20 dernières minutes du métrage. Le scénario ne raconte alors plus rien, si ce n’est nous montrer le quotidien peu recommandable de ses personnages. Car tout le monde en prend pour son grade, tout le monde est salaud. Une femme ramenée chez un clochard sera abusée par tous les « habitants » du coin, le gros bossant dans la casse de voiture veut se taper son employée, mais comme il n’y arrive pas et trouvera le cadavre de la dame, il va assouvir ses pulsions dessus. Et puis il y a Bronson, vétéran du Vietnam totalement fou qui tue des passants pour le fun, tabasse les siens, et coupe des bites au couteau. Et il y a aussi des flics, qui tabassent des témoins et leur pissent dessus. La routine. Tout cela pour arriver où ? Malheureusement, nul part jusqu’à ce que la boisson tueuse repointe le bout de son nez dans les derniers instants.

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Alors certes, des bonnes idées, il y en a pas mal, le film se veut offensif et parvient à dégager une ambiance crade, tout en étant tellement over the top qu’on a souvent l’impression que ça ne se prend absolument pas au sérieux, la scène du pénis coupé le prouve d’ailleurs. Mais je l’admets, je me suis ennuyé plus qu’autre chose. Il manque quelque chose. Soit le métrage aurait du se concentrer sur la boisson Viper et la garder en fil directeur du film, soit il ne fallait pas l’inclure et livrer un film sombre sur le quotidien de ces sans abris. Là, le métrage veut jouer sur les deux tableaux, et à mon goût, se plante. Les meilleurs moments sont clairement en début et en fin de métrage, les seuls moments d’ailleurs qui ne reculent pas devant les effets spéciaux à la fois crades et ultra colorés, puisque les personnages fondent avec giclées vertes, jaunes ou roses, au choix. Et si au final, ça se termine encore sur le fameux Bronson (et un superbe effet spécial), cela va beaucoup plus dans la direction que le métrage aurait du prendre sur toute la ligne. Car tel quel, Street Trash ressemble à un concentré d’idées sans aucun fil directeur. Et donc, rapidement décevant.

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LES PLUS LES MOINS
♥ Quelques beaux mouvements de caméra
♥ Le début et la fin, rigolo
⊗ Pendant une heure, le film oublie son intrigue
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Ça promettait un délire fun et sanglant, mais en cours de route, le film s’est un peu perdu. De bonnes choses, mais éparpillées un peu partout et au milieu de choses beaucoup moins bonnes, dommage.

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street-trashTitre : Street Trash

Année : 1987
Durée :
1h31
Origine :
U.S.A.
Genre :
Meeeeh
Réalisation : 
Jim Muro
Scénario : 
Roy Frumkes
Avec :
Mike Lackey, Bill Chepil, Vic Noto, Mark Sferrazza, Jane Arakawa et Nicole Potter

 Street Trash (1987) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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