Dans un lycée, lors d’un exercice mettant en jeu l’utilisation de fumigènes, les bombes fumigènes sont malencontreusement remplacées par un gaz expérimental développé par l’Union Soviétique. Le gaz a alors une incidence terrible sur les personnes le respirant, les transformant en êtres avides de chair humaine. La vague d’infection qui suit déclenche la panique dans l’école. Le concierge, un ancien militaire des forces spéciales, condamne l’école afin de freiner la propagation de l’épidémie zombie, enfermant ainsi deux jeunes lycéennes qui devront combattre leurs anciens camarades pour survivre…
Avis de Cherycok :
En ce qui concerne les zombies, j’ai un peu bouffé à tous les râteliers. U.S.A, Espagne, Australie, France, Angleterre, Nouvelle Zélande, Pays-Bas, Finlande,… j’ai ratissé large, allant même piocher dans la production cinématographique de Cuba (oui, même Cuba !). Mais je me suis rendu compte que je n’avais jamais tapé dans le zombie d’Europe de l’Est. Il était donc temps de remédier à la chose et c’est donc en toute logique que me voilà lancé dans Socialistický Zombi Mord. Ouh bordel, tout un programme ! Et là mesdames et messieurs, vous vous demandez sans doute « Mais qu’est-ce que c’est que ce titre de merde !?! ». Question pertinente à vrai dire… Et donc Socialistický Zombi Mord, c’est quoi ? C’est donc un film de zombies venu de Slovaquie, sorti là-bas en l’an de grâce 2014, tourné pour un budget astronomique d’environ 20000$US, et qui a fait le tour de quelques festivals en… Europe de l’Est. Alors oui, tout cela semble assez périlleux cinématographiquement parlant, mais je suis comme ça, j’ai peur de rien, je suis un cinéphile de l’extrême !
La production cinématographique slovaque n’est clairement pas la plus connue du monde, et sans doute pas la plus riche (en terme de pognon hein). Et avec Socialistický Zombi Mord, ça se ressent direct avec une image à tendance téléfilm / sitcom. Le film semble d’ailleurs avoir été tourné un peu à l’arrache dans le sens où, en début de film, on entend des bruits d’enfants, comme si une école primaire se trouvait juste à coté du lieu de tournage. Et j’ai l’impression que cela n’était pas volontaire. Le film est d’ailleurs sans doute tourné dans un collège ou lycée abandonné si on en croit l’état de certains murs. On a droit à de la perruque (mal accrochée), subterfuge ô combien judicieux permettant d’utiliser à plusieurs reprises les mêmes figurants. Budget riquiqui oblige, on a sans doute dû demander à ces derniers d’amener eux-mêmes leurs tenues vestimentaires. Quoi de plus normal donc de voir des zombies en pantoufles. Pourquoi pas me direz-vous, mais ça signifie donc que les élèves en Slovaquie viennent au lycée en pantoufles… Même le placement de produit est lowcost. Voir arriver une voiture de flic d’un autre âge, arrivant en zoom sur l’image, avec le logo Skoda bien visible, c’est juste improbable. Prestige quand tu nous tiens… Découvrir le plus improbable kidnappeur du monde, qui attache une corde comme un gamin de 4 ans, et qui lèche le scotch avant de le coller (oui, c’est connu, le scotch, ça marche comme les enveloppes), ça n’a pas de prix. Prestige je vous dis !
Malgré tout, Socialistický Zombi Mord (punaise, je ne me remettrais jamais de ce titre…) à un coté très attachant. Le jeu d’acteur a beau être très approximatif pour la plupart des personnages, ils nous communiquent cette agréable sensation qu’ils se sont éclatés sur le tournage. J’en veux pour preuve avec ces figurants (encore eux !) qui semblent se marrer comme des baleines, arborant régulièrement des sourires jusqu’aux oreilles même devant la caméra. Et puis, on a l’impression que malgré son côté très sérieux, le film fait régulièrement des incursions dans le second degré. Ou alors ils n’ont clairement pas la même vision des choses que nous mais moi, lorsque les deux héroïnes se battent avec une tronçonneuse électrique, et qu’elles doivent, à chaque fois qu’elles veulent s’en servir, trouver une prise de libre pour la brancher, ça a un coté improbable et pas sérieux qui me fait penser cela. Le côté pro socialiste, avec son semi-discours « La Russie c’est grand, la Russie c’est bien », avec des sigles CCCP partout, a lui aussi un arrière goût d’ironie, mais une fois de plus, difficile là aussi de savoir si on est dans le second (classe) ou le premier (pas classe) degré…
On sent malgré tout une réelle volonté de bien faire avec les moyens du bord. La mise en scène en elle-même révèle un certain talent de réalisation et la musique colle bien à ce qui se passe à l’écran. Pas mal d’effets gores artisanaux, certes fauchés mais généreux dans les hectolitres de faux sang déversé, le tout aidé par un peu de numérique. Ces derniers sont assez kitchos, comme lors de l’attaque d’hélicoptère en fin de film, mais si on prend en compte le budget de l’ensemble, ça ne dépareille pas trop et ça passe plutôt correctement. Et puis malgré tout, à la fin, on se rend compte qu’on s’est attaché aux personnages, et on peut considérer cela comme une petite victoire non ?
A noter un clin d’œil à Romero, avec ces zombies qui font ce qu’ils avaient l’habitude de faire quand ils étaient vivants, et qui, lorsque la cloche de la récréation sonne, arrêtent leurs activités gustatives et font la pause.
| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Pas mal de gore ♥ Certaines scènes improbables |
⊗ Fauché et ça se ressent ⊗ Rien de nouveau au pays du zombie |
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| Cette première expérience en terre slovaque, malgré de nombreux défauts évidents en partie dus au faible budget, aura été une expérience moins pire que je ne l’attendais. Mieux encore, Socialistický Zombi Mord m’aura fait passer 1h30 plutôt agréable même si objectivement, ce n’est pas du grand art. | |
Titre : Socialistický Zombi Mord
Année : 2014
Durée : 1h34
Origine : Slovaquie
Genre : School of the Dead
Réalisateur : Rastislav Blazek, Peter Cermak, Zuzana Paulini
Scénario : Rastislav Blazek, Peter Cermak, Zuzana Paulini, Igor Kovacs
Acteurs : Boris Bitukov, Viktor Gschweng, Hanka Harencarova, Peter Levay, Denisa Rotlingova, Veronika Valentovicova, Tibor Zvonar
