[Film] Screaming Dead, de Brett Piper (2003)

Roger Neale, un photographe aux méthodes peu orthodoxes, emmène son assistante ainsi que trois modèles dans un asile abandonné pour une semaine avec le gardien. Son étude actuelle ? La peur ! Malheureusement, si l’asile est réputé comme hanté, ils vont se rendre compte que l’endroit est réellement hanté.


Avis de Rick :
Parfois, en regardant des années en arrière, on se dit que l’on achetait vraiment tout et n’importe quoi en DVD. Et c’est là qu’on se rend compte que plus de 10 ans après, on a toujours dans sa collection des œuvres que l’on n’a pas regardé. Oui, un film d’horreur extra low cost avec Misty Mundae, ancienne actrice érotique fort connue du début des années 2000, et bien maintenant, cela me fait beaucoup plus peur qu’à l’époque de l’achat. 1h28 au compteur, 3,7 de moyenne imdb, Brett Piper à la mise en scène (Arachnia, Bite Me), et même pas peur, me voilà lancé, car après tout, le DVD commençait déjà à prendre la poussière depuis quelques temps… Et au final, vous savez quoi ? Et bien je m’attendais à tellement pire, à tellement chiant, que la vision de Screaming Dead est passée comme une lettre à la poste. Alors attention, je ne vous dis pas que le film est bon, car ce serait vous mentir (malgré de bonnes choses belles et bien présentes), mais il se regarde tranquillement. Screaming Dead est donc la première production de la branche Shock-O-Rama Cinema de la société E.I. Independent Cinema, plus habituée normalement aux productions érotiques parodiant les grands films. Et cette société avait depuis quelques années fait de Misty Mundae sa star vedette. On leur devait de « grands » films tels Lord of the G-String, Planet of the Babes, Spider-Babe (dont je vous avais parlé en début d’année) et j’en passe. Pour cette incursion dans l’horreur donc, la société fait appel à Brett Piper, réalisateur plus habitué à l’horreur qu’à l’érotisme, mais garde Misty au premier plan.

Sauf que pour contenter à la fois les fans d’horreur et les fans de Misty Mundae, le film va mixer les deux. Oui, les actrices, que ce soit Misty ou les autres, seront souvent nues à l’écran. L’horreur pure et dure tarde à arriver, au final, elle n’arrivera d’ailleurs que dans la toute dernière partie du métrage. Mais malgré un budget semblant plus que ridicule, un tournage en Mini-DV, et en 4/3, Screaming Dead n’a pas que des défauts. Son scénario déjà, s’il n’est pas inintéressant, ne fait pas toujours les bons choix certes, mais propose à défaut d’être original quelques bonnes idées. Ce qui est dommage, c’est de voir certains mauvais personnages dans le lot, et la lenteur générale de l’intrigue. Et pourtant, je ne me serais pas ennuyé devant le métrage. Basiquement, la première heure est dénuée d’horreur, jouera sur le doute, et développera les personnages, tout en nous faisant découvrir les lieux, un asile abandonné (apparemment, un vrai asile abandonné). Dommage que le lieu paraisse souvent un peu trop propre à l’image. Mais ça fonctionne plus ou moins bien, le personnage du photographe notamment, véritable manipulateur dont on se demande parfois quelles sont ses véritables motivations, ou tout simplement s’il n’aime pas rabaisser ses modèles.

Ce qui vient un peu tout briser en réalité, ce sera dans un premier temps la qualité de la production générale. Oui, Screaming Dead est fauché, mais il ne s’en cache jamais. Les décors sont vides, mais trop propres pour être réalistes. La qualité d’image est souvent fade et peu intéressante, à l’exception de certains plans qui devaient tenir au réalisateur puisque l’on sent alors plus de travail. Certains acteurs fournissent du boulot tout à fait honnête, notamment les trois principaux, à savoir le photographe, son assistante et Misty Mundae, mais le reste du casting fonctionne déjà beaucoup moins bien. L’écriture des personnages ne doit pas aider, le gardien qui craquera pour l’assistante du photographe sera d’ailleurs une catastrophe, jouant tout simplement le cliché du héros qui a toujours raison. Bon et l’horreur donc. Elle démarre vraiment tardivement, et malheureusement, a souvent recours aux CGI, pour des apparitions spectrales ou autres scènes de tortures. Heureusement le sang lui n’est pas numérique, mais on sent souvent qu’il s’agît juste de sang soigneusement posé sur les acteurs plutôt que des vraies blessures. Oui je sais, le manque d’argent et le tournage en 10 jours, ça doit jouer, mais tout de même… Mais au final, malgré tous ces nombreux défauts, je dois avouer, je m’attendais à bien pire, ayant subi par le passé quelques productions E.I., et pour le coup, même si c’est plutôt lent, que la nudité est très présente et gratuite, que l’horreur n’est pas fameuse, et bien Screaming Dead se regarde. D’un œil peut-être peu attentif, mais dans les productions extra low cost, on est bien loin du bas du panier.

LES PLUS LES MOINS
♥ Misty Mundae toujours charmante
♥ Quelques bonnes idées dans le scénario
♥ Ça se regarde
⊗ Le côté fauché trop voyant
⊗ Le tournage mini-DV
⊗ Une mise en scène sans étincelles
⊗ Les CGI
note8
Screaming Dead est une de ses nombreuses productions fauchées. Il y a de bonnes choses par moment, le métrage se regarde mais un budget plus élevé (ou plus de talent) aurait été bienvenu.



Titre : Screaming Dead

Année : 2003
Durée :
1h28
Origine :
U.S.A.
Genre :
Fantastique
Réalisation : 
Brett Piper
Scénario : 
Brett Piper
Avec :
Rob Monkiewicz, Rachel Robbins, Misty Mundae, Joseph Farrell, Heidi Kristoffer et C.J. DiMarsico

 Screaming Dead (2003) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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