[Film] Ready Player One, de Steven Spielberg (2018)


2045. Le monde est au bord du chaos. Les êtres humains se réfugient dans l’OASIS, univers virtuel mis au point par le brillant et excentrique James Halliday. Avant de disparaître, celui-ci a décidé de léguer son immense fortune à quiconque découvrira l’œuf de Pâques numérique qu’il a pris soin de dissimuler dans l’OASIS. L’appât du gain provoque une compétition planétaire. Mais lorsqu’un jeune garçon, Wade Watts, qui n’a pourtant pas le profil d’un héros, décide de participer à la chasse au trésor, il est plongé dans un monde parallèle à la fois mystérieux et inquiétant…


Avis de Iris :
A moins que vous ne soyez un enfant-loup ou que vous ayiez passé les derniers mois en ermite dans une grotte, vous avez forcément entendu parler de Ready Player One, le dernier Spielberg, sorti chez nous le 28 mars dernier. Alors vous avez aussi forcément lu tout ce qui avait trait aux multiples références, à l’hommage aux 80’S, etc. Eh bien moi aussi et c’est ce qui nous a poussés à rejoindre les salles obscures alors que le soleil fait son grand retour… Fallait que ce soit bon ! Et je ne vais pas y aller par quatre chemins : c’était bon, c’était très bon, c’était un putain de trip… Amis Geeks, ce film est fait pour vous ! Amis normaux, ce film est un très bon Spielberg !

Que ce soit clair, je n’ai pas lu le livre Player One d’Ernest Cline sur lequel est basée l’œuvre donc je ne m’étendrai pas sur la qualité de l’adaptation, cela soulagera certains je le sais bien 😉. Quoi qu’il en soit, l’auteur étant coscénariste je ne pense pas que l’œuvre ait était trahie, en tous les cas pas sans l’autorisation de son géniteur. D’après ce que j’en ai lu, le livre est plus basé eighties, plus centré sur le jeu vidéo et la musique y est centrale. Le message serait lui aussi quelque peu dénaturé mais l’adaptation n’en souffrirait que relativement. Avis aux fans donc.
Passons donc au métrage vu avec l’œil neuf innocent et naïf de l’ignorante que je suis.
Donc Colombus Ohio, 2045, le monde a changé et la première vision de la vie nous offre un mélange de chaos quasi post apocalyptique où les gens du commun vivent dans des mobil’homes entassés façon immeubles déglingués, cela pose le décor du réel. Car si la réalité semble merdique de prime abord, les humains de tous âges vivent dans une réalité virtuelle qui permet tout grâce aux lunettes 3D sorte d’Occulus Rift du futur : faire du sport, de la cuisine, travailler, parier, danser, faire du pole dance, bref on vit dans le monde virtuel. Et dans ce monde virtuel c’est l’Oasis qui concentre tout : sorte de MMORPG où l’on peut tout faire, créé par James Halliday (toute référence à un rockeur national mort récemment me semble fortuite) et c’est là que tout le monde se retrouve, sous son avatar bien entendu et en toute liberté. Et donc oui, le fondateur de l’Oasis a décidé avant de mourir de planquer un Easter Egg quelque part dans le jeu, à découvrir en résolvant une série de trois quêtes, pour accéder au contrôle de l’Oasis (et de ce fait quasi le pouvoir suprême car qui contrôle l’Oasis contrôle le monde) et aux 500 milliards de dollars d’actions d’Halliday…. Autant dire de quoi mettre un peu de gras de rôti sur les tartines…. Bref pendant 5 ans de nombreux chasseurs d’Easter-egg, les « chasses œuf » ont tenté de valider les quêtes mais aucun n’y est parvenu. Ils se sont lassés et peu de gens continuent de chercher. Wade Watts notre héros essaie toujours et c’est son levelling que nous allons suivre au travers du film.

Et donc à partir de là, place aux multiples Easter Egg que contient le film lui-même car ils sont pléthore et même si je vais en citer quelques-uns, il est également fun de les chercher soi-même (ceci n’est pas une soluce pour mater le film 😉). D’abord les références cinématographiques avec bon nombre de caméos du cinéma des années 80 (mais pas que) avec Freddy Krueger, Jason Voorhes, Gremlins, Chucky parmi les clins d’œil à l’horreur ; Last action hero, Hightlander, les Goonies, Star Wars, Alien, Battlestar Galactica, Star Trek, Terminator parmi celles pour le cinéma d’action et SF, une mémorable immersion dans le Shining de Kubrick absolument géniale et beaucoup, beaucoup d’autres ; le cinéma d’animation avec la moto d’Akira « tronisée », le Géant de Fer, les Gundam ; des références hors années 80 avec Mecha Godzilla, Avatar, Jurassic Park, King-Kong, le personnage de Daito qui est un hommage à Toshiro Mifune acteur fétiche de Kurosawa et Citizen Kane est également bien présent avec la référence RoseBud qui revient sans cesse. Les références aux jeux vidéo maintenant avec un hommage à l’Atari 2600 et ses jeux (Centipède, Pac-Man entre autres), Space Invaders, la Planet Doom (ma préférée !!!), No More Heroes et son clin d’œil à Scott Pilgrimm, Worms et son hommage à la Sainte-Grenade de Sacré Graal, Gears of war, Halo, Street Fighter, Mortal Kombat, Duke Nukem, Overwatch, et tellement d’autres ! Mais le plus bel hommage rendu au jeu vidéo est bel et bien la façon dont l’histoire est narrée, c’est-à-dire comme un MMO (jeu en ligne massivement multijoueurs) où l’on crée son avatar et on le fait évoluer, on le stuff (on l’équipe) soit en gagnant de l’argent virtuel soit en « lootant » (trouvant ou gagnant) des objets cachés et puissants si possibles. On se bat ou suit des quêtes. Bref, on vit cette aventure comme un jeu vidéo et le langage employé y fait sans cesse référence (les joueurs morts « respawn », les persos peuvent crafter des objets, on joue à des FPS, on voit des boss, bref on est dans un jeu), nos amis sont en ligne et on ne connait d’eux que leur avatar. Les gamers se reconnaitront.
Enfin les références aux comics (surtout DC j’avoue) avec Batman, Harley Queens, Superman et même un hommage aux jeux de rôle avec bien entendu le Dungeon Master façon Dungeons et Dragons et on pourrait même voir une similitude avec Shadowrun, autant dans son univers presque post apo que dans sa vision de la mégacorpo IOI et de son leader omnipotent Sorrento, avec sa propre milice et son armée de Sixers, en passant par la force des clans et l’on pourrait même se dire que, quelque part, le monde virtuel est une sorte de Matrice.

L’action est très présente dans ce film et les CGI sont réellement techniquement bien réalisés. Spielberg prouve ici qu’à l’âge de la retraite bien passé il est possible de livrer un film dont les scènes d’action tiennent la route et sont lisibles, y compris lorsqu’elles sont réalisées en numérique. On ne s’ennuie pas une seule seconde durant les tout de même 2h20 de film. La course poursuite en début de film est juste hallucinante et l’immersion est totale, ce qui est à souligner dans un film aussi bourré d’effets spéciaux. L’histoire, elle, au-delà de s’inscrire dans un jeu vidéo, reste une histoire comme sait les ficeler Spielberg, une sorte de saga dans laquelle la force du groupe fera la réussite de chacun. On renoue avec les Spielberg de notre enfance tels que les Goonies ou E.T et, en effet, il n’y aura pas de surprise de ce côté-là. On pourrait regretter que les personnages ne soient pas plus creusés mais sincèrement cela ne gêne aucunement.
C’est frais, ça fait du bien et c’est régressif. Ce qui fait que le film ne tombe jamais dans les travers que d’autres ayant voulu s’essayer au « back to the eighties » ont connus, à savoir jeter en vrac à la gueule du spectateur de la référence pour la référence au détriment de l’histoire, tel que le fiasco du Pixel tant attendu de Chris Colombus.

LES PLUS LES MOINS
♥ Les références
♥ L’action
♥ Le visuel
⊗ Final attendu
⊗ Plutôt axé geek
Ready Player One est comme un bonbon, une madeleine de Proust pour Geek, on passe un moment excellent pour peu que l’univers nous soit familier et qu’on l’aime. Je ne peux me prononcer pour les autres mais l’histoire a de quoi les amener avec elle. Réfractaires à l’informatique ou à la SF s’abstenir en revanche, ce film vous fera du mal 😉.



Titre : Ready Player One
Année : 2018
Durée : 2h20
Origine : U.S.A
Genre : Last regressive action hero
Réalisateur : Steven Spielberg
Scénario : Ernest Cline, Zack Penn

Acteurs : Tye Sheridan, Olivia Cooke, Ben Mendelsohn, Lena Waithe, Simon Pegg, Mark Rylance, T.J. Miller, Hannah John-Kamen, Philip Zhao, Win Morisaki

 Ready Player One (2018) on IMDb















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Auteur : Iris

Aime tout ce qui de près ou de loin fait appel à tout sauf au réalisme, fan de SF, tombée petite dans l’Heroïc Fantasy, amatrice de grandes sagas impliquant Elfes, nains et autres trolls, fan de vampirades en tous genres ou de délires Lycanthropiques. Peut se satisfaire de l’esthétique et relativement bon public dès lors que cela ne concerne pas les requins à trois têtes ou la nouvelle vague. Impressionnable en cas de scènes de torture ou d’esprit malfaisant, a parfois besoin de décompresser devant un gros blockbuster décérébrant.
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