[Film] Les Lois de l’Attraction, de Roger Avary (2002)

Au collège de Camden, l’essentiel de la vie des étudiants ne se déroule pas pendant les cours. Dans cet univers de fêtes et de débauche, Sean Bateman n’a pas usurpé sa réputation de tombeur. Une bonne partie des jeunes filles du campus peuvent en témoigner personnellement. Il est aussi le dealer en herbe du campus. Paul Denton, lui, affiche au grand jour son homosexualité, mais il a du mal à se trouver des partenaires. Lauren Hynde, pour sa part, est sublime. Elle n’en abuse pas encore. Elle est trop occupée à chercher sa place dans ce monde libertaire qui obéit tout entier aux lois de l’attraction, et attend le retour de son copain Victor, visitant l’Europe.


Avis de Rick :
Les Lois de l’Attraction est un film qui aura fait couler beaucoup d’encre à sa sortie. Projections tests catastrophiques aux Etats Unis, un studio qui n’a pas su comment vendre le film, un film adoré par certains et détestés par les autres qui n’y voient qu’un film faussement subversif. Pour ma part, j’ai adoré Les Lois de l’Attraction depuis sa toute première vision il y a des années. Il faut dire que l’équipe à la fois devant et derrière la caméra a de quoi attirer l’œil. Roger Avary (réalisateur de Killing Zoe, scénariste de Silent Hill ayant également aidé Tarantino sur True Romance et Pulp Fiction) à la mise en scène et au scénario, d’après le roman de Bret Easton Ellis (American Psycho, The Informers, The Canyons), le tout avec un casting 4 étoiles assez varié et surprenant. Oui, James Van Der Beek (Dawson) en dealer, Shannyn Sossamon (Catacombs, One Missed Call) en vierge pleine de rêves, Jessica Biel (Sept à la Maison, Massacre à la Tronçonneuse) en pouffe de service peu vêtue, Ian Somerhalder (Lost, Pulse) en jeune bisexuel qui se cherche pour les principaux, mais également à côté Jay Baruchel (Tonnerre sous les Tropiques, Cosmopolis), Thomas Ian Nicholas (American Pie), Faye Dunaway (Arizona Dream) ou encore Clifton Collins Jr. (Pacific Rim, Star Trek). Oui il y a de quoi faire. Et tout ceci sera d’ailleurs une des grandes forces du métrage, autant devant que derrière la caméra. Voir tous ces acteurs dont l’on a pour la plupart une image bien précise d’eux interpréter des personnages vides, salauds, manipulateurs, et bien ça surprend, et ils semblent tous y prendre énormément de plaisir.

Mais oui, le casting ne fait pas tout. Heureusement, le film ne propose pas que ça, pas qu’un casting 4 étoiles pour attirer son public. On s’en rend compte dés la scène d’ouverture qui est une bonne mise en bouche de l’univers du métrage, de la débauche des années étudiantes lors des années 80. Oui, la préoccupation de ces jeunes, c’est avant tout le sexe. Et la drogue. En fait, de préférence, les deux en même temps. Comment ça ça n’a pas changé depuis ? Bon peut-être après tout, mais à l’époque, il y avait de la meilleure musique (je rentre donc en mode vieux con « c’était mieux avant »). Oui, en plus de la musique signée Tomandandy (La Colline a des Yeux, Resident Evil 4 et 5), le métrage inclut du Donovan, The Cure, Harry Nilsson, Erasure, Blondie, George Michael et j’en passe ! Les Lois de l’Attraction est donc une chronique de cette jeunesse sans repère, mais avant tout une comédie noire. Très noire, on est bien loin d’un American Pie pour rester dans les comédies Américaines de ces années là. Est-ce donc un film subversif comme certains le disent, ou faussement subversif comme l’autre partie le dit ? Peu importe, Les Lois de l’Attraction est un métrage débordant d’idées, de dialogues, de folie, de moments qui divertissent le spectateur. Et c’est bien là l’important. Car Roger Avary se fait plaisir en mise en scène et ne recule clairement devant rien, essayant un peu tout (et donc un peu n’importe quoi), donnant un style unique à son film, mais surtout arrivant à le divertir alors qu’au final, ça ne parle que de trois jeunes qui tentent des choses, échouent, sont déçus.

La mise en scène est donc clairement excellente et tente tout, dés la scène d’ouverture, un peu comme pour coller parfaitement à cette ambiance et ce choix d’avoir trois narrateurs dans le film, Sean, Lauren et Paul. On passe de l’un à l’autre, et pour se faire, le montage rembobine alors le film jusqu’à dévier pour changer de point de vu, et reprendre alors le cours du film. L’utilisation des ralentis, de l’accéléré, et des plans se rembobinant est constante dans le métrage, mais pas que. Écran splités, plans allant en rythme avec la musique, scènes qui s’enchaînent, changement de point de vu, fantasmes se manifestant dans la tête des personnages, rien ne nous est épargné. Et quitte à tout tenter, Roger Avary se permet quelques éclairs de génie, comme ce plan splités suivant d’un côté Sean et de l’autre Lauren, le matin, jusqu’à leur rencontre et leur dialogue filmé avec cette technique, avant que chaque écran ne recule, ne change de point de vu, et finalement, ne se rejoignent pour ne former qu’une seule image. Original et clairement bien foutu ! Alors oui, Les Lois de l’Attraction m’a conquit. Il n’est pas parfait, mais il est original, amusant, ultra rythmé, bourré d’idées, certes parfois vulgaire (les passages chez le dealer) et avec un final qui n’en est pas un (le roman continue normalement). Sexe, drogue et Rock N’ Roll donc !

LES PLUS LES MOINS
♥ Drôle
♥ Une mise en scène qui tente tout
♥ La musique
♥ Ultra rythmé
⊗ Une fin assez brute
note25
Les Lois de l’Attraction divise, et je peux comprendre, il ne fait que dépeindre un état d’esprit sexe et drogue dans une ambiance années 80. Néanmoins, il déborde d’idées à tous les niveaux. Épuisant, fou, amusant, divertissant !



Titre : Les Lois de l’Attraction – The Rules of Attraction

Année : 2002
Durée :
1h50
Origine :
U.S.A. / Allemagne
Genre :
Comédie
Réalisation : 
Roger Avary
Scénario : 
Roger Avary d’après le roman de Bret Easton Ellis
Avec :
James Van Der Beek, Shannyn Sossamon, Ian Somerhalder, Kip Pardue, Jessica Biel, Clifton Collins Jr. Et Jay Baruchel

 The Rules of Attraction (2002) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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